Episode 2 💉 Psychopaths

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« Où suis-je, putain ?! »

Dans la pénombre de la nuit, il était difficile de m'orienter et voir ce qui m'entourait réellement. Les premiers rayons du soleil étaient encore loin de venir chasser le noir, je n'avais aucun moyen de m'éclairer, je ne savais pas où aller, mais mon instinct se faisait sentir et me criait de fuir. Des brindilles craquaient sous mes pieds à chaque nouveau pas, désormais c'était le seul bruit audible. La seule option qu'il me restait était de trouver une route et faire du stop, en priant pour ne pas tomber sur les autres malades qui m'avaient kidnappé !

Il me fallut encore quelques minutes pour quitter cette forêt et lorsque j'y parvins, j'aperçus au loin un manoir et son immense domaine de plusieurs hectares. Si une famille y vivait, c'était l'occasion d'y trouver refuge, passer un coup de fil aux autorités puis à Cassidy, ma meilleure amie pour qu'elle puisse venir me chercher, si possible. Il était hors de question que je reste une minute de plus dans ce coin paumé et flippant. Je pressai le pas, bien décidée à en finir. Je rêvais de mon lit douillet à cause de mes poignets endoloris et violacé, ainsi que mon dos qui avait encaissé de mauvaises chutes à cause des connards ! Plus j'avançais et plus je me détendais, me rapprochant d'une forme de protection. Je n'étais plus qu'à quelques mètres de l'entrée du manoir gardé par un portail en fer forgé.


— Qu'est-ce que tu fais ?! s'écria une voix féminine.


Lorsque je déviai la tête sur ma droite, je découvris une grande blonde au corps athlétique, son pantalon taché de boue et déchiqueté aux cuisses. Sa longue crinière dorée était complètement ébouriffée, des traces de sang se rependaient au niveau de son flanc et son bras gauche ; elle était effrayante et effrayée.


— Q-Quoi ? balbutiai-je, bêtement.


J'étais peu sûre de comprendre ce qui se passait, ou du moins, je refusais de voir la réalité...


— Barre-toi ! grogna-t-elle en posant une main sur son flanc.


Sa blessure ne semblait pas mortelle, mais plutôt infernale à supporter et même en n'étant pas infirmière, elle devait vite se soigner pour éviter une infection et des dommages plus terribles. Tout ce sang sur ses vêtements... Mon Dieu... Je restai plantée devant elle, les yeux écarquillés, la bouche entre ouverte ; je buguais sur son état physique. Elle courut jusqu'à moi, en titubant et m'attrapa par le coude dans sa course avant de me trainer avec elle et sans réfléchir, mes jambes la suivirent, sûrement par instinct de survie. La peur me rongeait comme un ver dévorait un macchabée. Malgré la raideur et la lourde dans mes mollets, je gardais le rythme bien qu'eux et mes sympathiques poumons n'appréciaient pas ce que je leur faisais subir. Mes chaussures martelaient la boue, éclaboussant mes Converses qui autrefois étaient blanches, désormais elles prenaient une teinte brunâtre et une texture poisseuse, mais à cet instant ça me passait au-dessus de la tête.

Quelques centaines de mètres plus loin, nous trouvâmes refuge dans une ancienne écurie abandonnée depuis des lustres au vu de son état. Le bois était pourri, le sol humide, du foin éparpillé partout, les parties en métal des box rouillés ; une atmosphère digne d'un film d'horreur. Cachées derrière une pile de foin, je me tournai vers la blonde à ma gauche, la respiration aussi haletante que la sienne. De plus près, je découvris que sa peau comportement de nombreuses et fraîches coupures sur ses bras et ses clavicules, son corps était recouvert de sueur et de saletés.

Devil's Eyes (en auto-édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant