Chapitre 1- Ashton

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Cela fait une semaine que j'ai dévoilé notre secret et tout se passe étrangement normalement. Tout se passe comme je l'avais espéré ainsi que tous les autres alphas : quelques loups ont pu trouver leurs âme-soeur et l'entente entre nos deux espèces est plutôt bonne. Personnellement, je n'ai pas encore trouvé mon âme-soeur mais je ne m'en soucie pas vraiment pour le moment ou du moins, je n'ai pas le temps de m'en préoccuper. Malgré le bon déroulement de notre plan, mon mauvais pressentiment ne fait que se renforcer, la réaction très étrange du gouverneur tourne en boucle dans ma tête sans arrêt. Je me sens bête de m'inquiéter de cette manière alors que tout se passe bien. Pourquoi sourire de cette manière après une telle révélation ? La logique voudrait qu'il me questionne, qu'il soit bouche bée, qu'il s'évanouisse, tout sauf un sourire aussi discret. Intérieurement, je panique. Je ne peux m'empêcher de me dire qu'il a quelque chose derrière la tête et qu'il le prépare en ce moment même et le pire dans tout ça, c'est que je me sens impuissant. Nous étions beaucoup trop isolé dans le passé pour les voir évoluer mentalement, physiquement, technologiquement. Je ne peux prévoir quoi que ce soit, je ne peux imaginer de quel manière ils peuvent venir nous attaquer Chez nous, on règle les problèmes en se battant, loup contre loup, naturellement. Les miens, ma meute est en danger et sans savoir le plan des Hominiens, je ne peux trouver une manière de les protéger. Évidemment, j'en ai parlé à mon père, mais comme je l'avais prédit, celui-ci est trop aveuglé par la réussite et ne croit pas mes dires. Sachant mes doutes au départ concernant la révélation, celui-ci croit que j'ai halluciné tellement j'étais sous pression. C'est compréhensible mais le fait qu'il ne m'écoute pas d'une oreille attentive et qu'il ne me croit pas un minimum me rends fou. S'il arrivait malheur à la meute, j'en voudrais à tous ces alphas qui ne m'ont pas écouté lorsque j'ai exprimé mes doutes mais surtout à mon père, lui qui est censé m'écouter et être là pour moi et la meute, il n'en a rien fait.

Comme à chaque fois que quelque chose me tracasse, je pars rejoindre mon bêta, Edgard. Avant de devenir l'alpha suprême, , c'était mon meilleur ami, je le connais depuis mon plus jeune âge et je sais que je peux lui faire entièrement confiance. Nous avons grandis et tout appris ensemble. Je lui ai expliqué la réaction du gouverneur, mon sentiment de malaise, ainsi que mon mauvais pressentiment qui ne me quitte pas d'une semaine depuis et comme je le pensais, il est du même avis que moi. On s'est mis d'accord sur le fait d'informer la meute afin de les protéger le plus possible car même si nous pouvons pas nous planquer, nous pouvons être sur nos gardes et surveiller nos arrières. Ma meute, c'est ma famille et je dois les protéger coûte que coûte. Je n'ai pas fait le serment de les protéger pour rien, contrairement à mon paternel. D'ailleurs, celui-ci fit une crise quand il entendit notre annonce et ne manqua pas de me crier dessus pour mon inobéissance et mon inconscience à avoir mis en panique tout le monde avec " mes fausses histoires".

Trois semaines se sont passées et toujours aucune menace à l'horizon, tout se passe pour le mieux. Quelques loups de plus ont pu trouver leur âme-soeur, d'autres ont trouvés un boulot pour aider la meute financièrement. Mais je n'ai pas le temps de lire mes autres papiers qu'un bruit assourdissant se fait entendre, comme un cri aigüe interminable. En tant qu'Alpha, mes sens sont largement plus développés que les loups des rangs inférieurs, particulièrement l'ouïe. Une seconde de passée est une seconde de trop, le cri est de plus en plus insupportable et je peine à avancer vers la fenêtre pour voir l'origine de ce bruit. Immédiatement, je prends du papier et me l'enfonce dans les oreilles afin d'atténuer le bruit pour avancer plus aisément vers son origine. Comme je le pensais, personne n'a encore entendu ce bruit. Alors, je ne perdi pas de temps et fonce alerter la meute par télépathie mais également en allant crier par la fenêtre pour ceux qui ont mis-en-place une barrière mentale.
Le sorcier avait raison et cela ne fait qu'alimenter la haine envers mon père. Ma meute, mes compagnons, sont en danger par sa faute et celle des autres alpha ayant été contre mon avertissement. Malheureusement, je ne peux rien faire en ce moment à part espérer que les loups s'en sortiront et faire mon possible pour les aider.
Malgré mes bouchons à oreilles de fortune, j'entends le bruit se rapprocher de plus en plus et la meute commencer à gémir ou pour certains, à hurler. Ayant trop baissé ma garde, j'aperçois bien trop tard la fumée noire qui emplit mon bureau accompagné de bruits de pas qui se rapprochent dangereusement. Malgré mon débattement, mes paupières deviennent de plus en plus lourdes, trop lourdes pour que je puisse les garder ouvertes. La vue qui s'offre à moi avant que je tombe dans l'inconscience est bien trop douloureuse à digérer : Wolf City était devenue une ville de fumée noire.

Je me suis fait attraper comme un vulgaire rat.

C'est la première chose qui m'a traversé l'esprit en voyant l'endroit où je me trouve. Un sol dur et froid à m'en casser le dos et autour de moi, des barreaux. Ceux-ci ne présentent aucune griffures, aucun plis ou renfoncement laissant transparaitre que cette cage est totalement neuve. J'avais raison lorsque je pensais que quelque chose se préparait.. Le seul point positif de cet endroit est qu'il est assez grand pour que je me transforme mais c'est justement ce qu'il ne faut pas que je fasse. Mon loup est beaucoup trop agité pour qu'il face quelque chose sans se jeter dans la gueule du loup. Je serais plus vulnérable qu'autre chose, il ne faut pas que je perde le contrôle. Pour l'instant, la seule chose intelligente à faire, c'est de contacter mon bêta par télépathie afin de demander des nouvelles des loups mais c'est sans succès, quelque chose, une barrière, m'empêche de contacter par télépathie. Ça sens la magie à plein nez. Je me mets à regarder chaque recoins de cette étrange cage, si le sol ne présente aucun renfoncement ou autre mais je n'ai pas besoin de chercher très loin car dans chaque coin de la cage se trouve une pierre aux reflets bleus. Le pire dans tout ça est que la pierre est bien mise en évidence et mes ravisseurs n'ont absolument fait aucun effort pour que celles-ci soient un minimum cachées, ce qui me laisse deviner qu'ils voulaient que je les voient pour me narguer et cela ne fait qu'augmenter ma rage. Où ont-ils pu se procurer une telle pierre ?

Je réalise que je réfléchis complètement à l'envers quand je réalise que je n'ai même pas essayer de deviner qui était mon ravisseur, je ne sais même pas s'ils sont plusieurs ou pas. Mais la réponse me parait évidente.. Un mouvement sur la droite me stoppe net dans mes pensées. Ma vue s'étant adaptée au noir régnant dans la pièce, je n'ai aucun mal à discerner l'humain qui m'observe. Mon odora me confirma son identité, alimentant la colère de mon loup. Je réussis à garder un calme étonnant et à rester impassible face à lui. Je lui fis un léger grognement pour qu'il comprenne que je l'ai remarqué.

- Monsieur l'alpha suprême...ça faisait longtemps vous ne trouvez pas ?, me lança-t-il d'un ton enjoué.

- Monsieur le gouverneur...si vous auriez la gentillesse de me dire tout de suite où je me trouve mais également comment vont mes loups, je vous en serait reconnaissant., lui répondis-je d'un air impassible mais légèrement sarcastique sur la fin.

Malgré l'impassibilité que je montre de l'extérieur, je boue de l'intérieur. Aaron me pousse dans mes dernier retranchements en voulant prendre le contrôle et en me transformant; mais je réussis de peu à le contenir.

- Et bien, je vois que monsieur ne se montre pas coopératif du tout...c'est dommage., me dit-il d'une manière sarcastique et en m'ignorant totalement.

- Dites-moi où je me trouve bon sang !, dis-je en tapant de rage contre les barreaux. La pression de Aaron ajouté à mon énervement me fait perdre mon sang froid.

- Bien, mettons les choses au clair. Je n'ai aucun ordre à recevoir de la part d'un chien aussi méprisant que toi et de n'importe qui d'autres d'ailleurs, donc tu vas baisser d'un ton. Et deuxièmement, tu attendras que j'ai décidé de te le dire, c'est-à-dire, en même temps qu'aux autres clochard comme toi !, me crache-t-il au visage.

La Louve Particulière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant