Le Goût du Bonheur

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Cet OS a été écrit par Zakarias, pour l'anniversaire de Primrose. ♥♥



Cela faisait plusieurs semaines que Kay était débordé de travail.

Un royaume voisin requiérait l'assistance d'Arendelle après un épisode de misère particulièrement rude et le Roi de l'Hiver se refusait à laisser des nécessiteux dans le besoin. Le mildiou avait ravagé leurs récoltes à l'approche de la saison froide et Arendelle était leur unique espoir de survie.

Kay s'affairait énormément avec ses conseillers et ceux du royaume voisin en salle de doléance pour établir une répartition juste des ressources. Il était hors de question que la générosité d'Arendelle la menât à sa perte. Le jeune Roi devait également penser à son propre peuple.

Kay avait beaucoup à faire, beaucoup à modérer, beaucoup à penser. Il passait pour trop généreux auprès de ses conseillers, et trop avare aux yeux de ses invités. Le juste milieu était compliqué à trouver, la balance cherchant toujours à se déséquilibrer. Les journées étaient longues, dures et parfois un peu trop répétitives à son goût.


Quand il s'autorisait enfin un peu de repos, la nuit était souvent tombée depuis plusieurs heures déjà, une fine pellicule de givre avait grignoté le carreau de la fenêtre et dehors, le silence régnait, seulement interrompu par les hurlements du vent.

Fréquemment, quand il se glissait sous les draps, son loup dormait déjà. Au début des rencontres diplomatiques, Red l'attendait pour discuter avec lui, pour lui permettre d'exorciser ses frustrations du jour. Mais plus le temps passait et plus les journées du Roi se faisaient longues. Il n'était pas rare que Red s'endormît sans s'en rendre compte. Et quand l'albinos s'éveillait au petit matin, les draps de l'autre côté étaient déjà froids.


Ce matin-là, Red s'étira longuement, le regard presque absent perdu dans le vague, au delà de la fenêtre. Il neigeait encore. De gros flocons bien poudreux qui recouvraient la couche blanche de la veille d'une nouvelle épaisseur. Le loup aimait la neige. Parce que c'était doux, blanc comme lui, ça crissait sous les pattes, et parce que la neige, c'était Kay. Mais cela faisait plusieurs jours qu'elle tombait, inlassablement, parfois violemment à la limite du blizzard. Red savait ce que cela signifiait : Kay était contrarié.

Ces entretiens avec le royaume voisin tournaient peu à peu à la négociation et Red craignait une discorde. Il comprenait la volonté de Kay de les aider tout en protégeant son peuple, mais il redoutait que l'un ne fût pas compatible avec l'autre.
Aussi, le loup-garou avait décidé de mettre la main à la pâte. S'il pouvait solutionner une partie du problème, cela soulagerait probablement son Roi. Il avait donc aidé à accueillir les malades pour les orienter chez quelques habitants accueillants afin qu'ils puissent bénéficier de soins, gracieusement offerts par leur hôte. Red s'était même proposé comme loup de traîneau afin qu'un groupe de familles particulièrement éreintées pût rejoindre Arendelle. Il avait tracté les enfants pour leur plus grande joie et leur surprise avait été totale quand Red, de nouveau humain, était retourné auprès d'eux. Ainsi, les rumeurs sur le "Loup du Roi" étaient fondées.

Finalement, la contribution qu'il trouvait la plus judicieuse pour les soucis de Kay, était encore de chasser. Red n'avait jamais ramené autant de gibier en si peu de temps que lorsqu'il était avec sa meute, jadis. Les récoltes prenaient du temps à arriver à maturité, bien que des serres eut été mises à disposition ; un coup de crocs, cependant, suffisait à nourrir plusieurs familles.


Cet après-midi-là, Red avait terminé sa traque. Il s'était enquis en ville si son aide pouvait encore être nécessaire et force lui fut de constater que tout le monde disposait de ce dont il avait besoin. Tout du moins, tout ceux qui s'étaient réfugiés à Arendelle le temps que la situation de leur pays s'améliorât. Le loup avait traîné un peu vers la salle des doléances, espérant ouïr quelques bribes de conversations, mais à part des éclats de voix, ce fut un amas de marmonnements incompréhensibles qui traversait le grand pan de bois noble. Il n'osa pas pousser la porte, de peur de déranger et s'en retourna à sa chambre.

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⏰ Last updated: Dec 23, 2018 ⏰

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