L'air semblait aussi morose et glacial que moi aujourd'hui. C'était mon dernier jour avec Levi. Il ne m'en avait toujours pas parlé ou peut-être était-ce moi qui évitait tout simplement le sujet. Hier soir, il m'avait embrassé en me glissant un bout de papier dans la main, c'était l'heure et le quai par lequel il quittait la ville.
Quand la porte avait claqué et que l'absence de sa chaleur s'était faite remarquer, je pleurais déjà à chaudes larmes. S'il m'avait vu, il aurait rit avant de me traiter d'imbécile. Il est vrai qu'on ne se connaissait pas vraiment mais rien n'y faisait : je m'étais attaché à lui et savoir qu'il partait me brisait le cœur.
Nous avions passé la soirée à nous envoyer des sms. Lui rigolait et me faisait des blagues de cul plus douteuses les unes que les autres alors que moi, je restais à sourire tristement devant mon écran. Il m'avait dit qu'il avait un forfait qui lui permettrait de me casser les burnes même dans un autre pays, je lui faisais confiance sur ce point. Il était fort quand il s'agissait de me casser les pieds, c'était même plus qu'un champion dans ce domaine en particulier.
Pour en revenir au temps, il était aussi merdique que mon humeur. Il pleuvait presque, il y avait trop de vent et le soleil était aux abonnés absent. J'étais les nerfs depuis que je m'étais réveillé et ma mère en avait malheureusement fait les frais. Elle s'était contentée de sortir, après m'avoir engueulé magistralement devant les voisins. Je savais que mon attitude n'était pas correcte vis à vis de maman mais je ne pouvais m'empêcher d'être de mauvaise humeur.
Le garçon dont je m'étais entiché quittait le soir même le pays et allait sans doute me tromper dans les semaines à venir. Je savais que Levi était un gentil garçon, bien qu'il ait un caractère à chier comme le mien mais il l'avait dit depuis le début : il avait une vie sexuelle active depuis deux ans et pourtant, il n'avait pas tenté la moindre approche auprès de moi.
Ça me laissait l'occasion de douter. Génial.J'avais fais les cents pas toute la journée, Levi étant occupé à faire ses cartons avec Erwin, le gars qui l'hébergeait pendant son Erasmus. Je m'étais contente de regarder la télévision, en essayant tant bien que mal de me concentrer sur ce qu'il se passait sur les postes et non dans ma tête ou mon cœur.
J'en étais au souvenir de notre premier baiser quand mon alarme sonna. Je ne savais même pas pourquoi j'avais pris la peine d'en mettre une, Levi m'avait assuré que si je ne venais pas il ne serait pas fâché. Pour lui, je devais sans doute déjà être du passé.
Arrivé à la gare, je m'étais mis à la recherche du quai numéro 2 en direction de Londres. C'était fou de se rendre compte que j'apprenais de telles choses sur lui alors qu'il se barrait le jour même.
Je le voyais sur le quai, en train de dire au revoir à des gens que je n'avais vu que très peu voire pas du tout. J'avais hésité à faire demi tour mais manque de chance, il m'avait bien vite repéré et m'avait sauté dessus. Au sens littéral du terme.
Nous nous retrouvions au sol, comme la belle brochette d'imbéciles que nous étions.
— alors trésor, mon train quitte la gare dans un quart d'heure. J'ai une question à te poser et un truc à te dire mais ça attendra un peu plus longtemps.
Il embrassa furtivement mes lèvres avant de sourire. Il fit mine d'être sérieux en toussant faussement avant de continuer :
— mon petit cœur, l'heure est venue pour toi de m'annoncer ton prénom après deux semaines de relations fantastiques avec moi. Veuillez ne pas me couper la parole et répondre à la question quand je vous en donnerai le signal.
Je ris un moment parce que même si le temps nous étais compté, il continuait de jouer aux cons et ça me plaisait. Il me plaisait.
Il me lança un sourire et ne rajouta rien. Je le regardai, un peu gêné qu'il le regarde comme ça jusqu'à ce qu'il me pince le bras en murmurant que c'était ça, le signal.
— je vous annonce, M. British, que mon prénom est... et tout de suite une courte page de publicité.
Ce fut à mon tour de sourire, fier de ma blague de mauvais goût alors qu'il le regardait, blasé.
— Eren.
— à tes souhaits?
Je le regardai à mon tour blasé et il dut comprendre.
— ta mère est nazie pour t'avoir donné un nom pareil.
— mieux encore, grand-père Jäeger l'était. Même s'il n'était pas aryen, la légende raconte qu'Hitler le kiffait grave.
— trésor, je suis désolé de te l'annoncer mais t'as vraiment un grain. Mais ça doit être pour ça que tu me plais. Je devrais choisir mieux mes fréquentations. Que dirais ma pauvre mère si elle savait que je sortais avec un nazi? Elle en mourrait.
Une voix annonçant l'arrivée du train en gare le stoppa. Il me regarda avant de soupirer.
— tu veux pas rentrer dans ma valise? Sérieux je suis persuadé que t'es assez souple pour ça.
Il fit la moue alors je l'embrassai, sans doute pour la dernière fois.
Je le suivis du regard alors qu'il montait dans le train, accompagné de son pote blond, sans aucun doute plus aryen que mon grand-père.
Je vis Levi plaquer une feuille sur la vitre. Je m'approchai pour pouvoir la lire et je ne ou m'empêcher de l'insulter de sale petit con. Il sembla le comprendre parce qu'il se mit à rire depuis l'intérieur du train.
Désolé de t'annoncer ça mon cœur mais c'était Erwin le correspondant et pas moi. Mais bon, j'avais besoin d'une tactique pour t'approches et je me suis dis que le mensonge faisait plus dramatique. A mon retour tu pourras me taper autant que tu veux.
(M'embrasser serait plus cool quand même)Juste après je reçu un appel de sa part.
— Eren?
— tu veux quoi crétin?
— tu brises mon petit cœur fragile là mon chéri. Je devais t'annoncer un truc, tu t'en souviens?
— vaguement, je t'écoute pas trop parler, ça me fatigue.
Son rire résonna dans l'appareil et je me mis à sourire alors que le train quittait la gare doucement.
— ben écoute moi pour une fois parce que je le répéterai pas deux fois sombre con.
— ne te la joue pas mystérieux et ça droit au but, parce que perso il me reste que 17% de batterie.
— anlala les batteries iPhone...
— ta gueule t'en as aussi un je te signale.
— tu brises une fois de plus mon petit cœur tout fragile qui ne bat que pour toi.
Il y eut un silence durant lequel je crus que c'était mon cœur qui s'était arrêté de battre.
— enfin tout ça pour te dire une chose Eren Jäeger à la famille plus nazie que cet enculé d'Hitler.
— je te permets pas, il était peut-être sympa.
— quand t'es juif c'est pas tous les jours la fête avec Dolphy si tu veux mon avis.
— pas comme si tu l'étais.
— je t'aime.
L'appel se termina alors que je restais sur le cul. Je devais avoir un sourire de débile sur le visage mais je m'en foutais complément.
Oops. Les batteries iPhone tu sais ce que c'est...👀
reçu à 19:12Moment d'allégresse. C'est la fin
J'avoue que la fin est un peu bizarre mais ça colle à leur relation mdrrJ'ai pas relu pour pas changer, oops ((::