Chapitre 1

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En ce jour de rentrée, je me précipitais pour ne pas être en retard. C'était mon premier jour à la fac. J'avais alors 17 ans et avais hâte de découvrir la vie étudiante.
Ni une ni deux, j'enfilais mes chaussures, mon sac et c'est parti ! La campagnarde que j'étais n'a pas osé prendre le bus, trop peur de me tromper, de ne pas savoir à quel arrêt descendre. Alors j'avais décidé de me rendre à la fac à pieds. Rien de mieux qu'une petite marche quotidienne pas vrai ? Oui, mais pas sous 30ºC.

J'arrivais à la fac et, une fois entrée dans le hall, il me fallait trouver l'amphithéâtre où se trouvait ma réunion. Un homme m'indiqua le fond du couloir à droite. Ce long couloir me rappelait vaguement ceux de mon lycée, mais en plus vieillot, et peut-être plus long. Ne parlons pas de l'amphithéâtre dans lequel j'ai dû m'installer ! Les sièges grinçaient lorsque l'on s'asseyait dessus, les tablettes de bois remplies d'écritures de toute sorte.

Ce qui me surpris par dessus tout, ce fut le nombre de personnes présentes. Jamais je n'aurais cru qu'autant de gens puissent choisir le parcours d'histoire. La réunion de déroula de la manière la plus banale qu'il soit. Cependant, quelque chose m'embêtait, je n'avais parlé à personne. Je me suis donc convaincu que je n'en avais, de toute façon, pas besoin. A quoi bon ? Toutes mes amies sont dans cette ville. Pas en histoire, mais jamais très loin.

C'est ça la timidité. Ça empêche d'approcher facilement les gens, de leur parler de la plus simple des manières. Pourquoi sortir de sa zone de confort alors qu'on a déjà de très bons amis ? C'est bien plus facile avec les gens que l'on connaît déjà. Plus besoin de briser la glace. Et puis je me disais, je suis grande maintenant, je peux vivre seule. Etre seule pour les cours, ce n'est pas un drame tant que j'ai des amis pour sortir.

Plus tard, j'ai rencontré une fille. Sarah. Elle était mignonne avec son petit carré brun et sa frange. C'était sympa d'avoir enfin de la compagnie en cours. Malheureusement, je ne me voyais pas devenir son amie plus que ça encore.

Peut-être aurais-je pourtant dû ? Peut-être même que j'aurais dû parler à plus de monde, sympathiser, me faire des amis, me forcer pour gagner en confiance et être entourée. Puis il y a eu lui. Que ce soit de près ou de loin, je ne me suis plus sentie seule. Je ne me suis plus sentie invisible. J'étais enfin quelqu'un. Aliénor, étudiante en histoire, 17 ans, bientôt 18. C'était bon, je plaisais à un garçon.

Si l'amour nous sépareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant