L'enfant se souvient

Joie

Mais pourquoi faut-il tant noircir le tableau? Un peintre qui ne transmet que ses sombres malheurs et ses peurs les plus obscures, sans ajouter une source de lumière, même tamisée... ce ne serait pas rendre justice aux meilleurs souvenirs que garde l'enfant.

Lorsque l'enfant tente de se remémorer son plus lointain souvenirs, les yeux fermés, il se revoit encore plus petit. Assis sur une chaise de bois en hauteur, munies de petits barreaux, il était à table. Le repas semble s'être terminé, il admire les petits dessins de nounours sur un fond bleu ciel, recouvrant le coussin sur lequel il était assis, recouvert de ce qui s'apparente le plus à du cuir. La seconde d'après, il se trouvait sur un sol foncé et carrelé. On venait de le poser par terre. Pour une raison qu'il ignore, il commençait à courir, poursuivi par un homme. Il courait jusqu'à sa chambre avant de se faire attrapé. Tiré au sol par le grand homme, l'enfant et son Sauveur riaient aux éclats. Même si ces fragments d'images n'étaient ni nettes ni précises, elles étaient tout de même très fortes en émotions.

Un autre souvenir comme celui là lui revenait ; plus jeune, il adorait jouer à ''l'avion''. Il s'agit d'un jeu où, grâce à l'aide d'un adulte, il faut imiter l'avion en tenant fermement les mains et en posant les jambes sur les pieds de l'adulte. Même si cela paraît ridicule, il n'empêche qu'il s'agissait d'un des jeux que préférait l'enfant, quand il était plus petit et plus léger. Grâce à cela aussi, il se rappelle de magnifiques moments passés avec son Sauveur. Sans compter toutes les fois où ils sont sortis, toutes les fois où ils se sont amusés ensemble...

L'enfant se souvient parfaitement de leur petite routine : le mercredi, ils mangeaient un cornet de pâtes. Le vendredi, ils mangeaient un plat chaud devant des films ou des séries qu'ils avaient loués et choisis. En plus de cela, ils se rendaient régulièrement au cinéma, avec des boissons, des bonbons ou du popcorn... Lorsqu'il y repense, l'enfant sourit de bon cœur et se rappel d'un conseil prodigué jadis, mais pas oublié : '' un objet ne vaudra jamais un souvenir car ce dernier est imperméable au temps, du moment qu'on prend la peine de se souvenir ''.

Jamais de sport en dehors de l'école, mais des heures passées devant une console de jeux et des dessins animés. C'était son propre sport, son échappatoire, son moyen de s'évader, et le Sauveur l'a aidé avec ses propres encouragements.

Même des années après cela, l'enfant se souvient et il éprouve de la joie.