Le cœur battant, le souffle en déroute, je n'ose pas relever la tête.
Pas tout de suite.
Mon corps entier retient son souffle, suspendu à l'improbable. Et pourtant, au fil des secondes qui s'égrainent, ses pas deviennent une évidence et son parfum,ce mélange subtil d'ambre, m'envahit.
Lentement , je tourne la tête vers lui avec un peu d'appréhension. Jusqu'à ce que je le vois.
Lui.
Ce ne sont pas ses iris verts qui m'accueillent cette fois.
Ils sont cachés derrière des lunettes de soleil sombre mais sa silhouette, sa prestance, cette aura, le rendent déjà reconnaissable.
L'étonnement me saisit avec une telle fulgurance que mon premier instinct fut d'arpenter du regard les environs, en quête de la moindre curiosité indiscrète.
Moi : V... Vous ?
Murmurai-je, tout ébaubi, tandis que mon œil circonspect s'égarait çà et là, effleurant la foule afin de m'assurer que nul ne s'attardait sur notre singulière entrevue.
Pourtant, autour de nous, rien ne trahissait le moindre trouble.
Les étudiants pressaient le pas, les épaules lourdes, sans doute emportés par le tumulte de leurs préoccupations.
Moi: Qu'est-ce que vous faites ici ?
Demandai-je nerveusement, rattrapant à la volée mon sac qui glissait de mon épaule.
Un sourire étira ses lèvres, et la blancheur éclatante de ses dents capta aussitôt mon regard.
Lui : À ton avis, demoiselle,
Répondit-il simplement, avec ce ton presque insolent que je lui connaissais si bien.J'avais presque oublié cette part de lui.
Je détournai le regard, fixant machinalement un point invisible sur ma droite. Un sourire, léger comme un frisson, effleura mes lèvres sans que je ne m'en aperçoive mais je m'empressai pourtant de le faire disparaître sitôt que la réalité de sa présence me rattrapa.
Je relevai les yeux vers lui.
Moi: Et...Votre santé ?
M'enquis-je à voix basse.
Son regard, qui inspectait encore les alentours, vint se poser sur moi.
Lui : Comme tu peux le voir, je vais merveilleusement bien,
Dit-il en esquissant un sourire furtif.Moi : Vous ne devriez pas être ici... Je doute que votre guérison soit complète, votre blessure était profonde.
Lui : À ce que je sache, je suis la personne la mieux placée pour juger de mon état,
Répliqua-t-il en arquant légèrement un sourcil.
Je restai un instant interdite, incapable de trouver la moindre réplique.
Moi : Connaissant votre tempérament...

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LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNE
RomanceTravailler au palais royal ? Ce n'était pas dans ses rêves. À vingt ans, Merveille n'avait qu'un seul objectif : réussir ses études en médecine , aider sa famille, et garder pour elle certaines blessures qu'on préfère ne pas nommer. Quand une oppor...