⇥ ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ ¹

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Il était vingt-deux heures et je m'ennuyais à mourir. J'étais seule à la maison et la connexion internet refusait de fonctionner. Mes parents étant partis travailler, je devais me débrouiller pour tenter de réparer ce boîtier de l'horreur. N'étant pas de nature très persévérante, j'abandonna au bout de quelques minutes.

Je décida alors de combler l'ennui en lisant un livre. Ça tombait bien, j'avais un bouquin que je n'avais pas pu commencer car j'étais débordée par mes cours. Il racontait l'histoire d'un jeune garçon qui se retrouvait seul dans une vieille fête foraine abandonnée après être parti chercher son chien qui y avait fuit en entendant un bruit suspect dehors.

Le roman était génial. On plongeait directement dans l'action et la lecture était fluide et agréable, si bien que minuit sonna rapidement. Je releva la tête et la fit craquer dans un bruit peu élégant. J'étais tellement obnubilée par mon livre que je ne remarqua même pas que mon chien Hector grattait à la porte pour sortir. Je la lui ouvris et le regarda de l'intérieur pour être sur qu'il ne parte pas à l'aventure à une heure pareil comme Phœnix, le chien de la fête foraine. Lorsqu'il eut finit, je l'attacha à la chaîne qui était accrochée près de sa niche pour la nuit. Mes parents avaient été très strictes là dessus. Ils étaient d'accord pour un chien, mais ils refusaient qu'ils passent la nuit dans la maison.

Il me l'avait acheté pour mes dix ans. Je me rappèlerai de ce jour jusqu'à la fin des temps. J'avais fais une grève de fin de deux heures et avais tapé du pied autour de la table en criant à tue tête que je voulais un canidé. Mes parents excédés par le bruit que je faisais, avaient cédé et m'avaient accompagné au refuge le lendemain matin. Hector était un chiot Golden Rotriewer. Je l'avais appelé comme ça car quand j'étais petite, le héros de mon livre favoris se nommait ainsi. Depuis ce jour, il ne se passe pas une minute sans que je ne pense pas à ma grosse bête.

Je déposa un baiser sur sa tête poilue et referma soigneusement la porte derrière moi.
Car malgré tout, même si je jouais la grande devant mes parents, rester seule la nuit m'angoissais toujours, même du haut de mes seize ans. En particulier lorsque je dépassais les trois heures du matin et que je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Mon imagination se mettait alors à me jouer des tours, et j'étais capable de finir enroulée dans ma couette, en priant pour que quelqu'un vienne me sauver du fantôme imaginaire. J'en rigolais comme ça, mais je déguerpissais toujours aussi rapidement lorsque j'entendais un bruit suspect le soir.

Il se faisait tard, et je devais aller me coucher. Je passa par la case salle de bain pour me démaquiller, me laver les dents et enfiler mon pyjama tout frais. Je n'oublie pas de retirer ma gourmette où mon nom était gravé en lettre d'or. J'aimais bien "Estelle". Je trouvais que ça sonnait bien. Je ne m'attarda pas trop dans cette pièce car j'avais vu assez de films d'horreur pour être au courant des risques que comportait un miroir. Je monta les escaliers au pas de course car comme je venais d'éteindre la lumière, j'avais peur qu'un monstre sorti de nulle part vienne me mordre le pied. J'étais ridicule.

Je sauta dans mon lit et une latte craqua. Je cessa de bouger, comme si cela aller changer quelque chose. Un rapide coup d'œil sous le lit me confirma qu'elle n'était pas cassée.

Je pris mes écouteurs et chercha mon morceau préféré au milieu de mes deux cents titres.

Je manqua de faire une crise cardiaque. Alors que j'avais les deux écouteurs dans mes oreilles, j'avais oublié que le son était au volume maximum. Prise de panique, je les retira rapidement.

Il fallait vraiment que j'apprenne à avoir moins peur et gérer mes émotions, ça en devenait pathétique. Je baissa le son et relança ma chanson. J'éteignis la lumière de ma chambre et fixa le plafond en laissant mes émotions déferler grâce à la musique. Mon téléphone vibra. C'était Jonathan, mon petit ami. Il me souhaitait une bonne nuit remplie de rêves érotiques. Je ris, il ne cesserait donc jamais. Je lui répondis quelques mots avec un grand sourire sur mes lèvres. Je me mettais toujours à sourire bêtement lorsque son nom s'affichait sur mon téléphone, c'était ma mère qui l'avait remarquée la première.

Cela faisait maintenant deux ans que je sortais avec lui. Nous étions dans la même classe de troisième. Lui était le petit nouveau, et moi la fille que tout le monde appréciait. Nous sommes vite devenus amis, la suite vous la connaissez.

J'éteignis mon téléphone et me replongea dans ma musique. Alors que le son était relativement fort, j'entendis un bruit suspect. Je le coupa et retira un écouteur pour écouter. La maison était plongée dans un silence de mort et seule ma respiration se faisait entendre. Étant persuadée que j'avais rêvé, je retourna à mon activité.

Au bout d'une bonne heure, alors que je ne cessais de me retourner dans tous les sens en espérant trouver le sommeil, je me décida à aller boire un chocolat chaud. C'était la seule boisson qui était capable de calmer mes nerfs, et après avoir passé plus d'une heure à faire la torpille dans le lit pour trouver une position à peu près confortable, ils étaient plutôt tendus.

Je me tins à la rambarde pendant que je descendais nos vieux escaliers en bois. Ils faisaient un bruit monstre. Ils auraient pu réveiller la moitié du village si nous n'étions pas complètement isolé de la population.

Mon père qui travaillait à l'étranger dans une grande entreprise d'échanges internationaux, avait voulu faire construire une maison éloignée du tout pour avoir sa tranquillité. Et il l'avait. La seule chose qui faisait du bruit ici, c'était notre chien qui aboyait après les oiseaux.

En revanche, la vue était magnifique. Notre jardin donnait sur une magnifique forêt verdoyante qui embaumait notre maison d'une odeur de sapin. Ça changeait énormément de la ville et de ces buildings. La pollution n'était plus qu'un lointain souvenir ici. C'était notre petit coin de Paradis, c'était la que j'avais grandis, et où mes enfants grandiront probablement. Mes parents m'ont toujours dis que lorsque je serais capable de leur faire une descendance et qu'ils auront atteint l'âge de la retraite, ils me laisseront la maison pendant qu'eux partiront pour le Portugal.

Revenant à mes esprits, je lança la machine. Elle gronda avant de laisser couler le liquide chaud dans ma tasse. Une petite vapeur tournoya autour du récipient, attestant de la chaleur de son contenu. Je me réchauffa les doigts dessus. Mon corps c'était vite refroidi en marchant pieds nus sur le carrelage gelé de la cuisine. Lorsque mon chocolat fut prêt, je me dépêcha de le prendre et reparti dans ma chambre en faisant attention à ne pas en faire tomber une goutte sur le sol.

Alors que j'avais presque atteint ma chambre, un bruit se fit entendre. Mon sang se glaça et mon poil s'hérissa. Je stoppa tous mes mouvements, et attendis pour voir s'il allait se passer autre chose. Après quelques minutes à faire la statue, je pris l'initiative de retourner boire ma boisson dans ma chambre, ça ne devait être qu'une cuillère ou quelque chose comme ça qui était tombé, il n'y avait donc aucune raison de s'inquiéter.

J'alluma ma petite guirlande pour essayer de créer une atmosphère chaleureuse et réconfortante pour tenter de me calmer et de trouver le sommeil, car il était déjà presque une heure et demie. Je sirota le contenu de ma tasse trop rapidement, si bien que je m'en brûla la langue. Je déposa le bol sur ma table de nuit par fainéantise de redescendre au rez-de-chaussée. Ou par peur ?

Je me cala sous ma couette et posa ma tête sur une pile de coussins. Je ferma les yeux, et je crois que je trouva le sommeil.
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Salutations à toi lecteur/lectrice !

Cette histoire ne sera pas un roman, mais une nouvelle de 3 chapitres. Je posterai la suite Samedi. Elle fera à peu près 4000 mots.
J'espère que ça t'as plus et que tu seras présent pour la suite.
En attendant, laisse un petit commentaire ou un vote, ça me ferait énormément plaisir. :)

À la revoyure petit être humain !

Cauchemar OppressantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant