Ballade sur le sable tiède, un matin rose.
Le bruit de l'eau berce quelques coquillages qui se perdent sur la plage.
Je n'attends plus, je joue avec les sons.
Derrière moi, les débris du feu de camp de cette nuit.
Ils dorment encore.
J'enjambe des bouteilles éparpillées un peu partout.
Souvenirs d'une soirée éternelle et merveilleuse.
J'ai réussi, on l'a fait !
Le calme est de retour, et enfin la sensation de soulagement est arrivée.
Les oiseaux, leurs chants, leurs rires,
Ce lieu m'apaise. Dès ma première inspiration, c'était devenu mon cocon.
Ce n'est pas tellement un sentiment de sécurité.
Plus le sentiment de vivre en tant qu'animal-humain.
Ce n'était pas le but, mais la base.
Je souris vers la falaise verte.
Je m'assois, je tourne, je ris, je joue avec le sable !
Je ressens chaque grain sur toutes les parcelles de mon corps nu, je sens le vent léger caresser ma peau.
Des éclaboussures.
Elle s'est levée, elle m'invite à jouer toutes les trois.
On court jusqu'à la mer.
On tourbillonne nos doigts dans l'eau, on danse avec ses ondulations.
1,2,3 ! Plongeon !
Tête sous l'eau, yeux ouverts.
L'eau envahit tout notre corps, celui des poissons aussi.
Les yeux écarquillés comme des enfants.
L'insouciance.
Je suis volée amoureuse de tout ce qui m'entoure.
Retour sur terre, elle me chatouille avec des algues.
On continue de rire jusqu'à s'épuiser et faire l'amour sur le sable.
Je pense que j'ai faim.
Il se réveille et m'embarque entre les arbres.
On cours, on s'arrête.
On s'embrasse.
On ne croit plus au temps, on vit l'instant.
On continue à avancer jusqu'à trouver un coin d'eau qui chute au milieu du silence.
Il enlève son caleçon.
On s'embrasse. On se touche.
L'eau entre en contact avec nous, nous créons, nous jouons et ressentons l'amour.
Le risque, la passion.
La séduction.
C'est rigolo et palpitant.
Puis on s'hydrate.
On s'allonge et je dors.
Je rêve que je suis dans un lit en train d'écrire, comme bloquée.
Comme presque vivante
Ou presque morte.
Le bruit d'un paon me réveille.
Je me retrouve devant des noix et des bananes, à côté de lui.
Il me sourit en cassant une noix.
J'aime
La douceur de son regard et la force de ses bras.
Je l'imite.
Nous buvons et chantons.
Au loin, on entend le tam-tam et la guitare.
On lève et lave nos corps au jus de coco et à l'eau du coin.
Il remet son caleçon.
Sur le chemin, je récupère des feuilles.
On s'arrête.
On s'amuse à se toucher puis on déguise mes seins de deux feuilles.
Il arrache un pétale d'une grande fleur bleue.
Il le pose délicatement sur mon sexe.
Je suis jolie.
