«Louis ?»
Le jeune homme se retourna dans le lit où il dormait.
«Oui ?»
Je pris mon souffle.
«J'ai peur... dis-je déconfite.»
Il soupira. On ne pouvait voir son expression de visage car la pièce était plongée dans le noir total.
«Tu sais quoi ?
- Non ?
- Moi aussi, j'ai peur, Ana.»
Entre ces fragments de paroles, on pouvait entendre nos respirations. On pouvait entendre nos cils cligner, projetant l'air. On pouvait deviner le moindre geste de l'autre, en entendant la peau se frotter contre le tissu.
«Ana ?
- Oui ?
- Je ne veux pas qu'ils te détruisent.»
Un sourd aurait entendu notre peur se propager dans nos corps comme des ténèbres hantent le noir.
«Que faire alors, Louis ?»
La question resta en suspens pendant un long moment. Un très long moment. Quand je cru qu'il s'était assoupi, il prit la parole.
«On va partir. il marqua une pause, Le plus loin possible, au bout du monde.»
Les larmes me montèrent aux yeux.
«Mais, Louis, c'est fuir ça, non ? dis-je, la gorge nouée.
- Que veux-tu faire d'autre ? Les tuer, peut être ?»
Je me mis à réfléchir. Oui, nous n'avions plus le choix. La plus sage décision était de partir. Mais, qu'allait-il dire aux garçons ? Aux fans ? A sa famille ?
«Je leur dirais que nous avons besoin de faire un break. De voyager et changer d'air, ensemble. me devança-t-il, Je dirais que j'ai le moral à zéro et que j'ai besoin de récupérer après tout ce boulot. Après tout, on enchaine bien les concerts depuis presque trois mois, tous les soirs. Et on enregistre toute la journée. Ils comprendront, tu ne penses pas ?
- Oui, sûrement.»
Je me mordis l'intérieur de la lèvre pour m'empêcher de pleurer mais je ne pus m'empêcher de renifler, comme une gamine. Je sentis les bras de Louis m'entourer.
«Ça va aller Ana, ça va aller. me berça-t-il, On va mettre fin à tous ça, je te le promets.»
Je sentais dans sa voix que ça n'allait pas aller, que ça ne serait pas réglé de si tôt, que ça continuerait et que ça allait nous torturer pour on ne sait combien de temps encore. Il ne savait, lui-même, pas comment remédier à ça. Et en parler à notre entourage était devenu dangereux, bien trop dangereux.
Nous étions seuls à présent, tout les deux, au beau milieu d'une galère dont nous ne réussissions plus à nous dépatouiller. Les choses avaient pris une ampleur énorme en très peu de temps.
Cette situation était tout simplement affreuse. C'était comme si le Diable en personne jouait avec nous alors que nous étions au Paradis - totalement improbable et dépourvu de logique.
«Pourquoi cela nous arrive-t-il à nous ? Pourquoi nous ?»* * * * *
Bonjour, comment trouvez-vous ce prologue ? Bien évidemment, les chapitres qui vont suivre seront beaucoup plus long :) !
N'hésitez pas à donner vos avis, des conseils, afin que je m'améliore et que votre lecture soit la plus agréable possible !
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