IV

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' En Novembre, j'ai fait des crises que je ne saurais même pas qualifier. Crises d'angoisse ? De panique ? J'avais l'impression d'étouffer, que j'allais mourir à cause de cette routine, j'avais besoin de partir, j'avais envie de disparaître. Alors je pleurais. J'avais pas d'autres choix. Mais à un moment, j'ai senti que ça suffisait plus. Les larmes n'étaient pas suffisantes pour évacuer ma peine et ma colère.

Alors, j'ai commencé à taper dans mon mur avec la main droite, jusqu'à ce que je sois plus capable de plier mes phalanges.

Puis un soir, ma mère est venue me voir, on a parlé de tout et de rien. Silence dans ma chambre jaune. Il était aux alentours de deux heures du matin.

-J'ai mal à la main droite.

Ma phrase avait flotté un peu dans l'air, elle semblait banale et un peu fade mais elle était lourde de douleur. Je savais même pas pourquoi j'avais dit ça.

-Ah bon? Comment ça? C'est aux os que tu as mal ? Ça doit être la croissance.

-Je tape dans mes murs.

Maman a un cri de sursaut et elle se met à pleurer.

-Non mais t'inquiétes hein, ça va !

Ça n'allait pas, je mentais, c'était ridicule d'admettre à sa mère qu'on tape dans les murs et d'ensuite lui dire que ça va. Ridicule, égoïste. Égoïsme ridicule.

Aprés cette nuit là, je n'ai plus jamais tapé dans mes murs.'

brûlure d'été [terminée☆]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant