Mélusine 2 - Maléfice Divin

Prologue.

Cinq années plus tard...

Il est si beau...

La jeune femme, une rousse au yeux d'un bleu profond, marin, et aux traits divins soupira.

Elle ne savait pas comment une telle beauté était possible. En tant que sirène, elle en avait vu de beaux hommes, mais celui-ci dépassait l'entendement. Les boucles blondes qui cascadaient sur ses épaules, la carrure fière, tentatrice, des yeux d'un vert si brillant qu'on jurerait avoir à faire à deux émeraudes et une peau légèrement halée, sans imperfection. Tout en lui était d'une telle perfection que la sirène en oublia un instant la faim puissante qui taraudait son estomac. Seul son désir persistait à travers la brume qui s'était abattu sur son esprit.

Elle parvint à assembler quelques pensés correctes : rien ne l'empêchait de profiter de cet homme avant de s'en servir comme repas.

La jeune femme en fut tout de même déstabilisée. Comment cet homme pouvait à ce point attiser sa passion ? Elle était une sirène. C'est elle qui provoquait le désir, l'envie... Pas l'inverse. Furieuse, elle se leva de son tabouret, prêt du bar qui avait été installé dans l'immense villa où avait lieu la fête, et arrangea sa chevelure de feu. La chasse était ouverte.

Il ne suffit que d'un regard pour qu'il accepte de la suivre à travers la foule qui se déhanchait sur des rythmes endiablés pour monter à l'étage. Elle n'avait même pas eut besoins d'user de son don. Le frisson qui parcourut son corps quand sa main saisit celle de l'homme était... La jeune femme ne savait comment le définir.

À peine la porte fut-elle refermée, qu'elle l'embrassa. Aussitôt la passion monta, comme un brasier brûlant. La sirène sentait son cœur se liquéfier. Jamais elle n'avait ressentit ça. Jamais son corps n'avait réagit de cette manière. Elle ne pouvait plus le lâcher. Elle en avait besoins, comme d'une drogue.

La proie glissa une main dans ses cheveux, et détourna la tête pour murmurer à son oreille, sans cesser de l'étreindre :

« Tu es si belle...

Il huma le parfum marin de la sirène tandis que sa voix se fit plus dure :

- Dommage que tu ne sois pas celle que je cherche...»

La jeune femme ne parvint pas à répliquer tant elle essayait de maîtriser ses émotions. C'est alors qu'elle remarqua l'aura de son compagnon. Divine. Puissante. Aphrodisiaque. Et terriblement dangereuse.
Cependant elle ne pu réagir. L'homme laissa un petite sourire éclairer son visage et posa une dernière fois ses lèvres sur celles de la sirène.

Puis elle sentit une terrible douleur la traverser, comme un éclair qui découperait son corps en deux. Elle hoqueta et tenta de reculer mais elle se sentait disparaître. Son regard océan se posa sur la dague finement ciselée qui était plantée dans son cœur et remonta le long du manche pour se poser sur la main de l'homme dont les yeux émeraudes brillaient soudain d'une manière surnaturelle. Il retira soudain son arme tandis que la sirène s'effondra au sol, morte.

Il l'avait attirée en attisant son désir, tout cela dans le but de la tuer. Et il y était parvenue. Il essuya son arme sur ses pantalons d'un geste nonchalant tout en souriant de satisfaction. Puis il la glissa à nouveau dans l'intérieur de sa veste.

Éros, dieu primordial de l'amour, s'en alla sans jeter un regard en arrière. Il trouvera la clé et la détruira. Elle ne pourrait rien face à tous les dieux de la création.