Partie 1 sans titre

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On est le 24 décembre. Je ne pensais pas que j'allais me souvenir longtemps de cette journée. Une gentille brise faisais siffler le conduit d'aération présent au dessus de ma fenêtre tout en étant accompagné d'un soleil qui brillait à en faire brûler les yeux. Cette ambiance ressentie à mon réveil m'annonçais une bonne journée. Je me lève enfin et découvre mon chat assis devant la porte en attendant que je sorte. Il me suis jusqu'aux toilettes où il décide de me tourner autour des pieds. Il s'arrête et se met alors à m'observer, ne détourne pas le regard une seule fois. Ce n'était pas un regard féroce mais une oeillade particulièrement douce et chaleureuse. Je m'empresse de le nourrir et de me préparer. Nous étions le jour du réveillon, je n'avais pas le droit à une erreur de présentation. En m'asseyant sur le lit face à mon armoire j'essaie d'une manière ou d'une autre d'attirer mes vêtements par la force de ma pensée. Evidemment c'est trop beau pour être réalisable, donc après une quinzaine de minutes j'opte pour une robe moulante rouge. Le rouge, une couleur glamour et sensuelle qui ferait rougir n'importe qui mais surtout une des couleurs symboliques de Noël. Accompagnée de cuissardes et d'un manteau noir on partait sur une tenue classique sans prise de risque. Je prend le temps de coiffer mes cheveux et mes sourcils afin de ne pas faire peur aux enfants qui oseraient croiser mon chemin, attrape mon sac et me dirige vers le supermarché.

En face de la grande surface se trouve généralement une bande de jeune prête à faire son business. En général il ne dérange personne mais habillée comme je l'étais je savais que, vu la société dans laquelle nous vivons, j'allais attiser des sifflements ou des remarques quelconques. Sauf que ma fierté m'oblige à assumer mon choix vestimentaire du jour et que quiconque ose me faire une remarque déplacée aura à faire à moi et tout mon entourage. Et entre nous, je suis très bien entourée. Je continue donc à avancer la tête haute, le regard plein de haine qui analysait chacune des têtes qui zonait en face de moi. D'un coup une tête m'interpèle. Je l'ai déjà croisé. Plus d'une fois même. Il est beau. Il me sourit. Je continue avec ma haine mais mon cerveau viens de fondre en une demi seconde. Je ne sais pas quoi faire à par marcher en continuant de le regarder. Il m'attrape alors par le bras. Pour qui se prend-il? Je dégage mon bras tout en lui donnant un coup dans le haut du ventre. Il se plie de douleur puis se met à rigoler. Il remarque alors que je n'ai nullement envie de rire et s'excuse. Je reprend mon chemin afin de faire mes courses le plus vite possible.

Pendant que je vagabondais entre les rayons je n'arrêtais pas de repenser à cet homme et son petit sourire charmeur. Pourquoi ne lui ai-je pas simplement demandé ce qu'il voulais au lieu de faire usage de la force? Cette idée m'empêche de penser à autre chose. Son visage était gravé dans ma mémoire et il ne comptait pas disparaître de sitôt. Je me précipite alors vers la caisse en ayant pour but de paraître plus aimable avec ce jeune homme. En me dirigeant vers la sortie, les sacs de courses et l'appréhension de le voir me forcent à réduire la cadence de mon pas. Les portes automatiques s'ouvrent. J'aperçois toutes les têtes se retourner vers moi, mais uniquement la sienne m'intéresse. Il se positionne en face de moi et me propose gentiment de porter mes courses. Il sentait terriblement bon. Une odeur à la fois puissante, déstabilisante mais tout étant savoureuse. J'accepte et lui tends les sacs. Il m'épie en essayant de me dire quelque chose et je comprend très vite qu'il veut que je le conduise jusqu'à mon domicile. On allais pas restez plantés là au milieu du passage en s'analysant l'un l'autre de manière un peu hébété. J'inspire, puis expire et me met en marche pour le guider.

En marchant j'apprend qu'il s'appelle Mehdi, âgé de 21 ans il travaille en tant que serveur dans un restaurant afin de payer ses études de médecine. Plus on avance, plus je découvre que j'ai un homme aimable, intéressant et drôle à mes cotés. À notre arrivée devant mon bâtiment il m'indique qu'il vit juste en face. Dans ma tête c'était une superbe nouvelle, je pourrais le croiser tous les matins et cela explique aussi le fait que je l'avais déjà aperçu auparavant. Il se rapproche de moi et glisse son visage près de mon oreille, je ressens son souffle sur ma nuque et les frissons descendent tout le long de l'échine me paralysant. D'une toute petite voix il propose de me monter les courses. Ayant un ascenseur en panne et trois escaliers à monter je cède et lui ouvre la porte de l'immeuble. Il continue à me raconter sa vie tout en riant de tout coeur laissant ainsi apercevoir son magnifique sourire. Arrivés en haut j'ouvre la porte et l'invite à entrer tout en lui proposant une tasse de café pour le remercier du service. Il refuse aimablement, dépose les sacs dans la cuisine et se dirige vers moi.

Je vois son visage se rapprocher et mon coeur s'emballe. Je ne sais plus quoi faire ni comment agir. Il se tient là en face de moi et je ne peux quitter son regard enfantin. Soudainement il prend ma main. Tout en me fixant il soupire en disant qu'il ne pouvais pas partir sans avoir un moyen de me recontacter, qu'il ne voulait nullement me brusquer où me forcer à être séduite mais seulement un moyen de continuer à me parler. Sous le charme je lui laisse mon numéro. Le jeune marocain dépose un baiser sur ma joue tout en chuchotant "À bientôt" avant de fermer la porte derrière lui.

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⏰ Last updated: Jan 04, 2019 ⏰

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