Hadlorf

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Adaline arpentait les longs couloirs de Hadlorf qui étaient vides en cette période de l'année. Le silence était assourdissant, parfois une fenêtre ouverte laissait poindre le chant d'un oiseau, ou le bruit d'une rafale de vent, seuls témoins que le temps ne s'était pas arrêté. Le calme intangible d'Hadlorf subissait depuis quelques jours une anomalie. Anomalie dont la robe rouge glissait sur le sol et dont les talons claquaient sur le marbre. Même les murs et les vitres froides semblaient dérangés dans leur tranquillité.

Adaline se moquait bien de perturber le quotidien impassible de la bâtisse, elle marchait, déterminé, avec pour unique objectif d'atteindre une autre pièce dont elle se lasserait comme toutes les autres auparavant. Elle retraversera un couloir froid et répétera cette saynète qui durait déjà depuis trois jours. 

Parmi toutes les demeures que possédaient sa famille, Hadlorf était sans aucun doute celle qu'elle appréciait le moins. Au milieu des bois de la région d'Allemagne se dressait un château de pierres et de vitraux, froid et ennuyeux. A part les longs couloirs au sol de marbre et les fenêtres exiguës qui laissaient entrevoir la forêt de pins, Hadlorf n'avait rien de spécial ni d'intéressant.

Adaline s'assit sur une banquette dans le salon principal en se lamentant sur son sort quand le téléphone retentit, le bruit surpris la jeune fille car cela faisait trois jours qu'elle était esseulée. Elle se leva pour décrocher, puis soupira lorsqu' elle vu le nom de sa mère affiché sur l'écran. 

Elle lui décrivit les journées interminables et l'ambiance morose qui régnait à Hadlorf. Sa mère la réprimanda en lui rappelant le dessein de son voyage. 

Ses parents l'avaient envoyé ici pour mettre fin à une révolution qui durait déjà depuis 10 ans. Ses frères et soeurs avaient, eux aussi, eu droit à des vacances simulées. Mais, Eden était en France, Isaure en Afrique et Océan et Uranie avait hérités de l'inde. L'écart était tel qu'Adaline se sentait mise de côté. C'était elle l'ainée après tout, elle méritait une vraie mission. Bien décidée à faire entendre ses revendications à sa mère, elle commença à parler, puis s'arrêta net. 

Cette dernière mis fin à la conversation en lui remémorant que gérer une poignée d'habitants révolutionnaire n'était pas si difficile et qu'elle devait faire ses preuves si elle voulait un jour lui succéder. Elle raccrocha laissant Adaline plus seule que jamais. 

En réalité, la reine Elzabeth avait un autre projet en tête qu'une vulgaire révolution de sangs rouges. Le prince Aspen de la région d'Angleterre était en âge de se marier et, un prince au sang bleu ferait un époux parfaitement convenable pour une future dirigeante de l'humanité. 


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