Souviens-toi

Chapitre 4

Récemment, j'ai lu dans un livre une phrase qui m'a complètement bouleversé. Ça disait peu importe comment on essayait, peu importe comment on voulait, certaines histoires n'ont pas un « happy ending ». Je crois que Blake et moi, on fait parti d'une de ces histoires. Jamais, nous aurons de fin heureuse. Deux mois ses écoulés depuis son mariage. Depuis ce jour, je n'ai pas reçu de nouvelle. Aucun texto, aucun e-mail et il a arrêté de me tagger dans des publications Facebook. C'est peut-être mieux ainsi ? J'avais presque réussi à me convaincre que ma vie était mieux sans Blake quand la vie me rappellera sa cruelle existence.

📲Blake : Pizza, bière non-alcoolisée + match de foot demain soir ? 😏

📲Naël : Je ne sais pas...

📲Blake : Please ? 🥺Tu me manques.

📲Naël : Ok. Je finis de travailler à dix-huit heures, mais la clef est en dessous du tapis.

📲Blake : je suis impatient de te voir. Xx

Lentement, je déposais mon cellulaire loin de moi et je posais mes mains dans mon visage avant de soupirer bruyamment. Pourquoi, suis-je aussi faible quand il est question de Blake? Un simple, je m'ennuie et me voilà a céder à sa demande. Je suis pathétique. J'aurais dû l'envoyer chier. J'aurai dû lui faire rappeler qu'il m'a complètement oublié pendant deux mois. C'est pitoyable... Je suis pitoyable.

Après une nuit blanche à m'imaginer les pires scénarios entre Blake et moi, la journée au travail fut aussi épouvantable. Quand mon chiffre fut fini, des millions de papillons avaient élus dans mon ventre. C'était notre première soirée qu'on se retrouvait tous les deux seuls ensembles depuis notre séparation. Est-ce qu'un malaise allait nous consumer? Est-ce qu'il aurait une tension entre nous deux ? Mon cerveau allait exploser à force de trop réfléchir.

J'avais à peine posé un pied dans mon appartement qu'une délicieuse odeur envahissait mes narines. Blake était derrière les fourneaux et mon cœur se serra devant cette vision angélique. Involontairement, mon cerveau me remémora les nombreux souvenirs de lui et moi en train de cuisiner. Je donnerais tout, même mon âme pour pouvoir entourer mes bras autour de son corps et d'enfouir mon visage dans ses cheveux bouclés comme dans le bon vieux temps. Cette vision me faisait mal. Je fermais les yeux en espérant d'arrêter la douleur. J'avais l'impression que des milliers de morceaux de verre me transperçaient le cœur. Je souffrais de voir une image du passé, une image qui aurait put appartenir à mon futur. Blake remarqua enfin ma présence et son visage s'illumina. J'avais à peine eu le temps de cligner des yeux que des bras puissants m'entouraient et qu'un visage s'enfonça dans mon cou. Il murmura doucement qu'il était désolé pour les deux mois sans nouvelle. J'étais sous le choc...

J'aurais aimé pouvoir poser des mots sur notre soirée, mais j'étais incapable. C'était irréaliste. J'avais l'impression d'être au paradis. Je ne sais pas si je suis fou ou mon cerveau me fait imaginer des choses, mais il avait une tension dans l'air. Il avait cette aura mystique et sensuelle qui régnait entre nous. Tout se déroulait à merveille. On riait, on se rencontrait des bons souvenirs, j'avais l'impression d'être dans un autre monde. J'avais passé une merveilleuse soirée, la meilleure depuis deux ans...

J'ai vécu sur une bulle pendant trois semaines. Depuis trois semaines, Blake et moi, on se voit à tous les jours ou on s'envoie des textos. C'était étrange de voir que chaque jour qui passait, plus qu'on se rapprochait. Je me sentais mal d'être proche de Blake, car une petite voix me rappela qu'il n'était pas à moi. Pourtant, quand je me retrouve dans ses bras ou quand il se perd dans mon regard, j'ai l'impression qu'une partie de lui m'appartient. Ce soir, il avait un autre match de foot et Blake était encore chez moi confortable installé dans le canapé. Ma tête se reposait sur ses genoux. Je me sentais merveilleusement bien, car ses doigts parcouraient mes cheveux. Je me doutais de rien. Jamais, j'aurais pensé que c'était ce soir que notre bulle allait éclater. Pourtant, j'aurais dû me rendre à l'évidence qu'un jour ceci allait arriver.