MA MERE MON BOUREAU
J’ai passé toute mon enfance à me faire battre, torturer, humilier et violer …. Je suis complètement détruit psychologiquement et je n’ai eu qu’une seule envie, partir.. !
Je m’appelle jean, né à douala d’un père inconnu et d’une mère célibataire qui tenta à plusieurs reprises de me tuer. A l’âge de deux ans, elle me causa trois fractures en me soulevant et me jetant plusieurs fois sur des pierres dans notre cours. Je me rappelle encore de la rage dans ses yeux et des mots qu’elle prononçait à ce moment : « je vais te tuer ! Tu es la cause de tous mes problèmes ». C’est l’intervention d’une voisine qui me sauva la vie, car elle était prête à m’écraser une pierre sur la tête alors que j’étais déjà évanoui. Ma grande tante n’ayant pas pu avoir d’enfants appris la nouvelle et se dépêcha du village pour m’emmener avec elle. Pendant six ans qu’elle me soigna, s’occupa de moi et me donna tout l’amour qu’une mère peut donner à son enfant, ce furent les plus belles années de ma vie, jusqu’à ce qu’elle meurt de suites de maladie. Obligé de rentrer chez mon bourreau alors que j’avais 9 ans, je me résignais à vivre l’enfer dans lequel j’étais né. Entretemps ma mère vivait en concubinage avec un policier à qui elle avait déjà fait deux enfants de 4 et 1 an. Dans sa maison je devin le tâcheron, le domestique, la nounou et le fanfaron. Je m’occupais de toutes les tâches ménagères et me faisais battre et traiter de tous les noms pour un rien. Des claques, des coups de poings, ainsi que des coups de pieds au visage et sur tout le corps étaient mon quotidien. Sale et maigrichon, je portais des vêtements vieux et usés par la souffrance, j’étais obligé de rester à la maison veiller sur ma petite sœur pendant que ceux de mon âge allaient à l’école. Raoul le copain de ma mère ne s’occupait pas de ce qui pouvait m’arriver. D’ailleurs je le voyais rarement, et quelques mois après mon arrivée je ne le vis plus car il s'était enfui avec une autre. Femme au foyer, ma mère sombra dans la dépression. Je me mis à vendre des beignets sous ses ordres. Quotidiennement je devais me réveiller très tôt pour préparer la patte des beignets que ma mère faisait ensuite frire. J’apprêtais ensuite Alain mon petit frère de 4ans et l’accompagnai à l’école, et Je rentrais très vite pour aller vendre les beignets. Je les portais dans un plateau que je posais sur ma tête et je marchais des kilomètres pour les commercialiser. Je n’avais pas le droit d’en manger, ni de me servir de la recette pour acheter à manger. En plus j’avais intérêt à tous les vendre, si non je n’avais pas droit au repas lorsque je rentrai le soir. Ma mère me faisait tellement pitié, malgré toutes les tortures qu’elle m’infligeait je me résignais à l’aider car je savais qu’elle était seule et désespérée. Je la voyais pleurer très souvent dans le noir, et le départ de son amant avait été une étape très dure pour elle. Sa maigreur grandissante en disait long sur le combat qu’elle menait chaque jour pour survivre. Un jour, alors que je m’étais fait tabassé et brulé au fer à repasser pour avoir ramené une recette incomplète, je décidai de m’enfuir car n’en pouvant plus de toute cette souffrance et cette misère, de toutes ces insultes. Je n’avais que 14 ans. Dans les rues sombres de Bépanda, seul et abandonné à moi-même, je me fis accosté par un gang de voyous qui me tabassèrent et me violèrent. Ils étaient au moins cinq. Au petit matin je gisais à terre dans mon sang avec le corps flasque et des douleurs insoutenables dans le bas du dos et particulièrement sur les appareils génitaux. La mort était ma seule option. Je me rappelais à ce moment qu’on m’avait parlé de la bonté de Dieu… mais où était-il ? Était-ce un leurre que de croire qu’un être qu’on ne voit pas puisse nous venir en aide ? Une dame en passant là eu pitié de mon état. Elle dû me faire transporter avec une brouette car il m’était impossible de tenir sur mes jambes. Dans l’infirmerie où elle me conduisit on me diagnostiqua la perte de mes facultés à retenir mes besoins. A 14 ans j’avais l’anus déchiré jusqu’aux testicules et il me fallait urgemment suivre une intervention chirurgicale. Couché sur le lit de l’infirmerie, attendant qu’on me fasse des soins, Je pensais à ma mère : est ce que je lui manquais ? m’avait-elle cherché ? Et mes petits frères étaient-ils en santé ? Ces pensées résonnaient dans ma tête comme un écho tandis que je fermais les yeux et me sentais de plus en plus détendu.
Ce soir du neuf octobre 2015, mon corps fut transféré à la morgue pour y attendre son ayant droit.
La Mère de Jean.
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MA MERE MON BOURREAU
Short StoryJean est un enfant indesiré maltraité par sa mère. Torturé et humilié, il croit enfin trouver son répit dans la rue, mais hélas on dirait que le sort s'acharne sur lui.