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- Tu iras dans les bas fonds pour éliminer Kenny l’égorgeur.
- Je ne sais pas…
- C’est ta mission, tu n’as pas le choix. Un soir de décembre, le ciel noir est rempli d’étoiles, il fait très froid à la base des brigades spéciales et dans ma chambre également. Je me dirige vers la douche, serviette à la main, déjà nue, j’allume doucement l’eau et attend qu’elle soit bien chaude pour me glisser dessous et savourer ce moment de détente. Je soupire en entrant dans cette cascade de plaisir, mes longs cheveux noirs me collent déjà au dos et quelques mèches contre mon visage des plus blancs. Je suis déjà dans mes pensées les plus anxieuses, je me rappelle encore de la voix de mon supérieur qui me dit “ Kenny l’égorgeur” et “bas fonds”, des mots que beaucoup de soldats redoute encore et que moi, je suis obligé de m’y aventurer. Les yeux fermés, je profite de cet instant rarissime, d’habitude je prends ma douche de bon heure le matin, pour être prête le plus tôt possible, le soir je suis bien trop fatiguée, je m’occupe parfois des missions que d’autres hommes et femmes de la brigade refusent de faire et celle ci, personne ne veut la faire, encore une fois. Une fois fini, je sors de mon bonheur bien trop court et me sèche à l’aide de ce bout de coton, je passe plus de temps au niveau de ma chevelure. Pendant ce temps, je regarde ma veste aux symboles de licorne, celle qui fait de moi cette femme soldat, ensuite mon regard se porte sur un nouvel équipement, un équipement fait seulement pour éliminer des humains et non des titans. Puis je me laisse tomber sur mon lit, une fois mes paupières fermées, je veux rêver simplement d’un monde meilleur.

Le lendemain, je suis déjà habillé et prête à aller à l’inconnu, mon équipement sur moi et un cheval préparé pour l’occasion, mon compagnon de route, un autre soldat est là lui aussi, il a l’air d’avoir aussi peur que moi, malgré mon état anxieux, je fais tout pour le rassurer, je suis la seule à posséder ces pistolets, c’est comme un test. Nous partons tous les deux en direction du lieu tant redouté, j’ai la gorge nouée, je n’ai pas l’habitude de partir dans un endroit ou il y a les pires personnes, des vols, des viols, des tueurs et ou la prostitution est reine.

Arrivé aux bas fonds, j’ouvre grand mes yeux verts, rien à voir avec le mur Sina, c’est bien plus pauvre et sombre, il y a même comme une mauvaise odeur, des femmes en robe avec un décolleté prononcé, ce sont surement les filles de joie. Je descend de mon cheval, le soldat fit de même. Nous décidons donc de nous séparer pour de meilleurs résultats à cette recherche peu commune.

Je marche doucement, me méfiant du monde autour de moi, prête à dégainer mon pistolet au moindre bruit. J’entend un cri soudainement étouffé, non loin de moi, je pris mon arme en main, et sans me poser de questions, je me mis en courir en direction du son, à ce moment là, avec effroi, je découvre le corps de mon coéquipier, par terre, la gorge tranchée, le sang luisant qui coule au sol, ses yeux ouvert et sa bouche également, c’est  comme si on venait d’égorger un porc, j’eu des frissons et je tremble en tenant fermement mon arme.  

Tout ce passé tellement vite, je marche à pas de loup, craignant être la proie de mon prédateur, c’est sans doute lui, il n’est pas bête, il sait qu'on est là pour lui. J'entend des pas derrière moi et quand je me retourne il n’y a personne, il joue avec moi, j’en suis sur. Il fait sombre, le temps n’est pas en ma faveur aujourd'hui, cela donne un côté plus angoissant à ce petit jeu de cache cache qui ne me plait pas du tout. C’est alors que je sens une main me prendre fermement par l’épaule, par réflexe je me retourne et découvre un homme avec un chapeau qui lui recouvre la moitié du visage, sans réfléchir, je le frappe en pleine face, il recula de quelques centimètres, sans dire un mot, il se mit à sourire, un sourire large ou on peut voir toute ses dents pourtant impeccable, je pointe mon arme devant lui, apeurée par cette situation, je tremble sans m’en rendre compte et je lui pose sans doute une question complètement stupide.  

- Vous êtes Kenny l’égorgeur ?
- Lui même.

C’est la conversation la plus froide de mon existence, mon sang ne fit qu’un seul tour. Je sais qui j’ai devant moi, je veux fuir comme une lâche pour sauver ma peau, mais les paroles de mon chef me reviennent à l’esprit, c’est ma mission, je n’ai pas le choix. Kenny lui, se moque bien de moi, il voit ma peur, je suis pourtant en position supérieur avec mon arme à feu, cet homme a juste un couteau pour se défendre, sans plus attendre, je laisse échapper une balle de mon pistolet en sa direction, il évite avec souplesse, je suis bouche bée et hors de moi intérieurement, il a l’habitude, sans doute, il a encore disparu. Je le cherche désespérément, je prend la fuite, mais il se trouve encore rapidement devant moi. Il a toujours ce sourire aux lèvres, il a l’air si sûr de lui, c’est ça le plus effrayant. Il avance devant moi avec une rapidité que je cru presque inhumaine, au moment ou son couteau aller transpercer ma poitrine, je l’arrête avec le de mon arme, aucun des deux ne veut céder mais je lâche malheureusement la première, un moment d'inattention, sa lame sous ma gorge, il me tranche, je sens un liquide chaud couler, je me tiens à sa veste, je veux vivre encore quelques instants, il ne m’aide pas, je ne peux pas crier à l’aide, je ne peux plus parler, avec mon autre main je me tiens la gorge, je n’ai plus de force, je tombe lourdement au sol. J’ai soudainement froid, une fois à terre, je vois un enfant, un petit garçon, maigre, le regard triste et les cheveux sombres devant le visage, puis je souris doucement, heureuse de voir un enfant pour mes derniers instants, puis je me laisse emporter en regardant mon propre sang au sol. Je m’appelais Lucy, je venais d’avoir 20 ans aujourd’hui, 20 ans pour toujours, j’ai échoué à ma mission.

Anniversaire Mortel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant