[...]
[ Splatch, splatch, splatch... Craaac...
- schließen die Waggons !
L'homme fût poussé dans le wagon et lança un dernier un cri déchiré en direction du petit garçon, entouré par des soldats allemands, au bord de la chaussée campagnarde... ]
[...]
Le garçon ouvrit un œil, lentement, puis le deuxième, sans réaction particulière d'abord. L'environnement qui l'entourait montrait une pièce et une fenêtre, par laquelle passait une faible lumière orangée, qui semblait annoncer un coucher de soleil. Lui, se trouvait dans un lit, propre et fraîchement préparé depuis peu de temps. Sa tête lui semblait lourde, et son ventre le chatouillait, voir même le crispa quand une femme entra dans la chambre et s'assit près de lui. Elle le fixait d'un regard triste et le toisa, longuement, d'un air compatissant. Le petit garçon remarqua par la suite qu'elle tenait une tasse, remplie d'un breuvage qui laissait s'échapper une odeur de fleurs...
- "Tien, boit cette tisane de camomille mon petit, elle t'aidera à t'endormir profondément et à faire de doux rêves", dit-elle d'une petite voix tremblante qui trahissait sa sérénité.
Il but, puis, elle s'éloigna doucement du lit, sortit de la pièce et marcha vers la cuisine, laissant la porte de la chambre du petit garçon entre-ouverte. Le petit homme était confus et ressentait comme un boulet de canon dans son petit ventre. Il observa la dame en se penchant un peu au bord de son plumard pour mieux la voir. Elle était assise à une table, la tête entre les mains. Le garçonnet ne pouvait apercevoir l'expression de son visage, qui se cachait comme entre deux murs.
Alors, il lança un regard au plafond de la chambre, et son crâne semblait vouloir exploser. Il se demanda où il était, d'abord, mais il ne parvenait pas à se souvenir de ce qu'il avait vécu avant d'ouvrir les yeux dans cet endroit, bien qu'il paraissait tout de même confortable et bizarrement calme. Il tourna sa tête vers la seule fenêtre de la pièce, qui faisait comme une veilleuse depuis que la nuit était tombée. Les étoiles scintillaient d'un bleu, au cœur blanc intense. Bientôt, comme si on l'attirait énergétiquement et mécaniquement, il sortit doucement de son pieu sans faire de bruit et ouvrit la fenêtre de ses petits doigts frétillants, ses orteils sur la pointe. Il prit une sellette qui se trouvait non loin et monta dessus, pour pouvoir parvenir à enjamber l'ouverture et se retrouver au bord. Il jugea l'herbe noire aux reflets verts en dessous de lui, et fit un léger bond pour atterrir en douceur. L'herbe était froide et mouillée sous ses fins pieds nus. Il sentait ses paupières tomber, avec la camomille que la dame lui avait donné quelques instants plutôt pour l'endormir...
Mais il luttait pour ne pas fermer les yeux entièrement, et parti vers un chemin qui l'attirait par une attraction qu'il ne pouvait nommer. Il commença à monter, le terrain paraissait pentu. Il y eut bientôt de grands arbres effrayants dans la nuit, qui semblaient vouloir l'attaquer et l'envelopper de leurs grands feuillages, formant comme une brume très foncée au dessus de sa tête. Il y avait du vent qui soufflait contre lui et ralentissait sa progression vers le sommet de la colline qu'il arpentait. Sa peau se refroidit et ses yeux versaient des larmes à cause du temps qui irritait toutes les parties nues de son corps.
Quand il arriva enfin au sommet, le vent, les arbres s'étaient calmés, mais il avait mal aux pieds, à cause du sol dur et graveleux. Il aperçu un peu plus bas, au pied de la colline, les formes discrètes de ce qui semblait être une maison, dans un noir profond qui masquait les alentours. Il se mit alors à avoir mal au cœur, et à avoir la tête qui tourne, comme s'il s'était fait prendre dans un tourbillon brutal. Cette maison lui rappelait étrangement quelque chose, et il resta longtemps debout à contempler le masque noir de la nuit, qui semblait sans fin, et l'empêchait d'ouvrir la porte de ses souvenirs.
Il ne savait pas depuis combien de temps il était là, mais il faisait toujours sombre, bien que le ciel fût devenu un peu plus clair. Il redescendit alors la pente de la colline et rentra d'instinct à la maison dans laquelle il s'était réveillé chez cette femme mystérieuse...
Arrivé devant la fenêtre, il jeta un coup d'œil dans la chambre. La porte de celle-ci était toujours entre-ouverte mais il n'y avait plus de lumière dans la cuisine. Il remonta alors par la fenêtre à l'aide d'une grosse bûche trouvée par terre, puis la ferma soigneusement et parti se coucher, avec toujours ce sentiment d'inquiétude au fond de l'estomac.
[...] A suivre

VOUS LISEZ
Souvenirs d'enfance
Short Story"Le souvenir est une belle chose quand il rappelle un bonheur accompli, mais dans la vie, où tout n'est pas rose, souvent on lui préfèrerait l'oubli." - Paul de Kock - Un réveil plutôt... étrange ! Ce jeune garçon dont vous allez suivre le point de...