Dans la peau du prince
Moi : Qu'est-ce qu'il y a ?
Demandai-je en avançant d'un pas, alors que je la voyais chanceler. Mais je doute que ma question ait eu le temps de l'atteindre.
L'instant d'après, elle s'effondra lourdement au sol comme si toute sa force vitale venait de s'échapper.
Sans réfléchir, je me précipitai vers elle.
Je m'accroupis vivement, pris d'un élan que je n'aurais su réprimer, et passai un bras sous ses épaules pour la redresser doucement contre moi.
Son visage était devenu d'une pâleur inquiétante, et ses paupières closes lui donnaient une allure presque fragile... trop fragile.
Comme un réflexe, hérité sans doute de tous les protocoles d'urgence auxquels j'avais été formé, je tendis la main vers son cou, juste sous sa mâchoire, là où bat normalement le flux discret de la vie.
Mes doigts se posèrent contre sa carotide pour essayer de capter le signe d'un battement.
Son pouls demeurait faible.
J'entendis les pas précipités de mes hommes s'approcher.
Rolito : Monsieur !
Moi : Ouvre la porte de la cabane, Rolito !
Rolito : Bien, Monsieur !
Sans perdre un instant, je glissai un bras dans le creux de son dos, l'autre sous ses jambes, et la soulevai avec précaution.
Son corps semblait aussi léger qu'une plume.
Je me relevai vivement et me dirigeai à grands pas vers l'intérieur. Rolito avait déjà ouvert la porte de la cabane et je la franchis sans m'arrêter.
L'odeur du bois brut me frappa aussitôt mais je n'y prêtai aucune attention. Mon seul point d'ancrage, à cet instant, c'était elle.
Je me précipitai vers le canapé posé près du mur du fond, et l'y déposai délicatement en veillant à soutenir sa nuque jusqu'à ce que sa tête repose doucement sur le coussin.
Rolito : Monsieur, souhaitez-vous que j'appelle les urgences ? Ou que je fasse quoi que ce soit ?
Moi : Il faut l'hydrater. Son pouls est faible...
Dis-je sans jamais détourner le regard. Mon regard accroché à elle, prisonnier de cette pâleur anormale qui recouvrait maintenant son visage.
Les pas de Rolito s'éloignèrent aussitôt. Il était parti, certainement, chercher de quoi la rafraîchir.
Je restai seul avec elle.
Mes sourcils froncés trahissaient mon trouble intérieur. J'essayais de comprendre. De saisir ce qui avait bien pu provoquer cette perte soudaine de conscience.
Était-ce la fatigue ? Le stress ? Une faiblesse physique que je n'avais pas perçue ?
Mais rien ne venait éclairer mes interrogations.
En attendant que Rolito revienne, je repris une nouvelle fois son pouls. Le rythme était toujours le même : faible, irrégulier, mais quand même présent. Et la pâleur de son visage était inquiétante.
Mon regard se perdait dans les traits de son visage, que j'observais avec une attention fébrile à la recherche d'un signe ou d'un frémissement... n'importe quoi. Mais rien.
Rolito revint quelques minutes plus tard, une serviette humide entre les mains. Sans dire un mot, il s'agenouilla auprès d'elle, lui passa doucement le linge frais sur le front, puis posa deux doigts sur son poignet, vérifiant à son tour.

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LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNE
Roman d'amourTravailler au palais royal ? Ce n'était pas dans ses rêves. À vingt ans, Merveille n'avait qu'un seul objectif : réussir ses études en médecine , aider sa famille, et garder pour elle certaines blessures qu'on préfère ne pas nommer. Quand une oppor...