Chapitre 6 - Explos(i)ons

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On ne peut pas juger les choses que nous n'avons pas nous même vécu. Bien qu'on le fasse en permanence. Mais on ne peut pas. La personne qui l'a vécu le sait et elle seule peut en parler. C'est comme au foot. C'est pas un joueur de poker qui peut se permettre d'aller dire à un joueur de foot qu'il joue mal. Vous voyez ce que je veux dire ?

J'avais décidé d'avoir enfin une conversation avec Helena. Ça me paraissait plus qu'important. Je me leva du canapé dans lequel je m'étais installée confortablement quelques heures auparavant. Je toqua à sa porte de chambre. A ma grande surprise elle m'invita à rentrer sans broncher.

- Je pense qu'il est temps qu'on se parle. Ça fait une semaine que je suis rentrée et tu ne m'as toujours pas readressée la parole. Pourquoi tu dis que c'est ma faute ?

- Parce que c'est le cas ?

- Mais pourquoi ? Je ne me souviens de rien ! Et comment tu peux le savoir ? Tu n'étais même pas dans la voiture.

- Bien sur que si espèce de conne. J'étais à côté de Lusia.

J'étais sonnée. Je pensais que nous n'étions que trois dans la voiture lors de l'accident.

- Je savais pas. Explique moi alors comment l'accident a eu lieu.

Elle commença à m'expliquer. On était toutes les quatre dans la voiture pour aller faire les boutiques. Je me chamaillais avec ma mère pour mettre ma radio préférée. Je voyais qu'Helena commençait à avoir les larmes aux yeux. D'après elle j'aurait pas arrêter d'emmerder ma mère et elle m'a engueulée et a tourné la tête de la route. On se serait prit la barrière assez violement pour déclancher les airs bags et là un camion nous serait rentré dedans. Ma mère et Lusia était toutes les deux du côté où le camion est arrivé. Elle m'avoua qu'elle avait souhaité que j'y reste également. C'était dur ce qu'elle venait de me dire. Elle se mit à pleurer et me demanda de sortir. Je me sentais mal, si vous saviez... Je retourna dans ma chambre et je pris mon portable. J'avais un message de Jules.

" Bon Sacha je pense qu'il est temps qu'on parle un peu. Ca ne va plus entre nous. Je ne sens plus cette attirance qu'on avait avant l'un pour l'autre. Je ne sens plus de sentiments envers moi de ta part. J'ai l'impression de t'avoir perdu. On a vécu énormément de choses ensemble. Je suis amoureux de toi et je veux pas que ça se finisse comme ça parce que j'ai l'impression que toi c'est ce que tu veux. J'ai énormément de sentiments pour toi. Je t'aime comme un fou mais ça me soule de voir que tu me traites comme une merde. On avait fait des projets et là t'envoie tout péter sous pretexte que tu te souviens plus de rien. Tu peux pas laisser passer les choses comme ça. Tu peux pas laisser partir les gens qui t'aiment. Je ne veux pas te perdre mais là je sais plus quoi en penser. En plus t'as complètement changé. T'es même plus la même. T'as plus le même caractère et tout. Je te jure ça me brise le coeur de voir ça. Bon beh voilà je t'ai dis ce que j'avais sur le coeur, maintenant tu en penses ce que tu veux. "

Ca ne fit qu'un tour dans ma tête. Je lui répondis immédiatement.

" Pour moi t'es un inconnu Jules ! Tu auras beau me dire ce que tu veux ça ne changera rien. Peut-être que tout ce que tu racontes est faux. Tu te rends pas compte de ce que je vis. Tu n'es qu'un imbécile. Tu crois que c'est mon choix d'avoir tout oublié ? Je ne sais même pas qui tu es. Ni qui je suis. Est-ce que tu te rends compte que je ne sais même pas si mon père est réellement mon père ! Alors tu n'as rien à me rapprocher. "

Il ne me répondit pas. J'appella Alex pour qu'on ressorte ce soir. C'est ce qui se passa. On retourna dans le même bar. Avec les mêmes personnes. A la même table. Et il y avait LUI. Je ne connaissais pas son prénom. Mais il était là. Alex remarqua que lui et moi nous nous regardions. Elle me tapa sur la main pour me parler.

- Pourquoi tu fixe Enzo comme ça et lui aussi ?

- Enzo ?

- C'est un cas social du lycée.

Qu'elle était superficielle. Elle le connaissait donc. Ca me vexa de l'entendre dire que c'était un "cas social". Je le vis se lever et descendre à l'étage inférieur. Je pretexta une envie pressante à Alex et je descendis également. Il était assis au bar. Je me mis à côté et demanda un coca. Je fis semblant de ne pas le voir. Je savais qu'il m'avait vu. Pendant que le serveur me remplissait mon verre je faisais mine de regarder mon téléphone. Je voulais lui parler mais j'osais pas. Alors il s'en chargea.

- Bonsoir Sacha.

- Bonsoir.

Je m'assis sur le tabouret à côté de lui et je lui souris.

- Tu vas bien ?

- Mieux que la dernière fois qu'on s'est parlés. Je ne sais d'ailleurs pas ton prénom.

- Enzo.

- Enchantée Enzo.

- Tu es toujours avec Jules ?

- Comment tu sais que j'étais avec Jules ? Attend tu me connais ?

- Des Sacha Jobois ça ne court pas les rues.

- Comment ça ?

- Je te connais c'est tout.

Il se leva et paya son verre.

- Je dois y aller. Au revoir Sacha.

Et il s'en alla. Il ne me laissait pas indifférente du tout. J'aurais espérer mieux. Son numéro ou autre chose. Je me contenta de ça et je monte rejoindre Alex, Luc et Maxime.

Souviens toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant