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Mimi : Quoi ??

Je grimaçai aussitôt.

La voix de ma meilleure amie venait de retentir à l'autre bout du téléphone avec une telle force que quelques enfants autour de moi s'étaient arrêtés de jouer pour me scruter, curieux.

L'un d'eux plissa même les yeux, comme s'il cherchait à comprendre en quelle langue on m'avait crié dessus.

Je poussai un long soupir, résignée, puis me levai du muret sur lequel j'étais assise pour m'éloigner de l'air de jeux.

J'allai m'installer sur un banc un peu plus loin, à l'ombre, en gardant un œil distrait sur les enfants qui riaient dans le sable.

Je venais d'avouer à Mimi que le prince m'avait donné son numéro il y a une semaine, et qu'il m'avait aussi envoyé des cadeaux... qu'il avait habilement déguisés en dons collectifs pour tout l'immeuble.

Un peu tard pour le dire, je le reconnais. Mais Mimi ne m'avait pas laissé le choix.

Elle me boude depuis plusieurs jours, vexée que j'aie éteint mon téléphone sans prévenir, et surtout parce que j'étais partie en escapade avec le prince.

Celui-là même qu'elle m'avait formellement interdit de fréquenter, sous prétexte qu'il allait me mettre en danger.

Et voilà qu'au bout du fil, elle s'étranglait :

Mimi : Le prince et toi... Vous êtes en couple ?

Je poussai un soupir.

Moi: Mais qu'est-ce que tu racontes Mimi ? Loin de là !

Mimi : Eh bien sache que je ne te crois pas, copine super copine. Tu m'as bien menti l'autre jour, tu peux recommencer aujourd'hui.

Je lève les yeux au ciel.

Moi: Je ne suis pas en couple avec lui !

Insistai-je.

Mais la voix de Mimi monta d'un cran :

Mimi : Alors pourquoi il t'a donné son numéro ? Tu te rends compte, Merveille ? Son numéro ! Tu as le numéro du prince Akzak !! Le prince Akzak !

Elle avait crié comme si je venais de décrocher un ticket pour la royauté.

Mon regard se perdit un instant sur les enfants qui riaient dans le sable. Je laissai échapper un soupir avant de murmurer, presque pour moi-même :

Moi: Nous sommes simplement amis...

C'était la réponse que je finis par donner à Mimi, mais sans grande conviction.

Parce qu'au fond... je ne savais pas.

Je ne savais pas si lui et moi étions vraiment amis, ni ce que ce mot signifiait pour lui.  Notre relation échappait aux définitions simples.

Elle flottait entre deux rives. Comme si nous cherchions à construire un pont sans jamais décider de l'endroit où il devait mener.

Ce que je savais en revanche, c'est que ce que Mimi imaginait, ce qu'elle nommait avec tant de certitude, ce n'était pas ça.

Mimi : Un ami, dis-tu ? Quel genre d'ami envoie des présents de ce genres?

Elle s'écria, tandis que je laissais s'échapper un énième soupir. Ma main glissa distraitement dans ma chevelure que le vent s'amusait à disperser en tous sens. Mais lorsque mes doigts revinrent se poser sur ma cuisse, je découvris entre eux des mèches rebelles.

LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant