Une simple nuit.

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--Les personnages ne m'appartiennent pas du tout. Pas plus que l'univers d'Inazuma Eleven ! C'est important de le préciser alors voilà, je n'ai écrit que ce petit one shot ! --


Il faisait nuit. Les étoiles éclairaient un ciel sans nuage. Visible dans toute sa splendeur, sans immeuble, fumée, ou quoique ce soit qui pourrait étouffer sa beauté.

Il faisait nuit.

Il faisait nuit 365 fois par an. 366 une fois tous les 4 ans.

Il faisait nuit si souvent, ça n'avait rien d'étonnant.

Il n'y avait pas de nuage, et puis quoi, on était au printemps!

Pas d'immeuble, pas de fumée, en campagne, en quoi était-ce étonnant ?

Non, vraiment.

Il faisait juste nuit.

Vous pourriez essayer de décrire celle-ci de n'importe quelle façon, ça ne changerait rien.

La seule chose à dire c'est qu'il faisait nuit. 

Peut-être que dans un autre monde, quelque part...

Dans cette nuit pas spécialement noire, puisqu'il ne s'agissait que d'une simple nuit, deux jeunes hommes se tenaient devant le bâtiment où ils vivaient momentanément.

Peut-être que quelque part... Cette nuit était spéciale. 

L'un était assis sur des marches, l'autre, debout à ses côtés.

Ils parlaient doucement, pas assez fort que pour être entendu si vous étiez tenté de les espionner. Peut-être qu'ils conspiraient ? Qu'ils se chuchotaient des mots doux ?

Non, pas vraiment, ce n'était qu'une simple nuit à vrai dire. Pour ces deux garçons, ce n'était qu'une simple nuit.

La journée, elle, par contre, n'avait pas été facile. Ils avaient mené une bataille acharnée, compliquée, tourmentée, enragée, ... et ils l'avaient gagné.

Ils avaient gagné..? Peut-on dire qu'on avait gagné quand, après la bataille, votre armée n'est plus au complet? Quand, après, vos soldats ne font que se dévisager et se battre dans un coin?

Est-ce qu'ils avaient vraiment gagné?

Peut-être que dans cet endroit où cette nuit était spéciale, ils avaient perdu, totalement perdu.

La réponse de l'un serait sans doute "oui, bien sûr !", celle de l'autre serait "je ne sais pas, je ne pense pas". Et c'est parce que leurs avis étaient si différents que, cette nuit, ces deux-là étaient dehors.

Pour parler.

L'un était assis sur les marches, l'autre debout à ses côtés.

Et sûrement, à cet endroit, l'un était aussi assis et l'autre debout à ses côté. Mais, après quelques minutes, il prit un moment avant de rejoindre son ami sur le sol, inquiet.

Il y avait eu un silence parmi les deux jeunes gens. Il n'y avait plus spécialement besoin de mots entre eux, il n'y avait plus spécialement de communiquer clairement entre eux.

Chaques pauses et mouvements étaient facilement compris. Parce qu'ils avaient vécu tant ensemble, parce que, même s'ils ne savaient pas toujours quoi se dire dans ces cas-là, ils savaient qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre.

En ce lieu où tout semblait si identique, il y avait pourtant quelque chose de différent. Le silence, le silence était différent. Ce n'était pas un silence de compréhension, c'était un silence d'incertitude. Parce que l'un ne savait même pas s'il pouvait compter sur lui-même, alors quelqu'un d'autre... Parce que l'autre ne savait même pas qu'il n'exprimait pas clairement son attachement.

Mais, dans cette simple nuit, il fallait bien des mots aussi. Parce qu'une nuit uniquement faite de silence n'était pas une simple nuit.

Cependant, il fallait des mots simples. Des mots à l'image de cette nuit. Des mots doux. Des mots d'une histoire banale, qui finit bien, qui transpire juste la douceur et le calme. 

Ces mots vinrent de celui assis, qui resserra son emprise autour de ses jambes.

Je ne suis pas aussi fort que toi, Endou.

"-Je pense que je comprends un peu ce qu'a ressenti Haizaki."

Il releva son oeil marron vers son interlocuteur. Ce n'était qu'une phrase au final. Ce n'était qu'une phrase simple.

Mais adressée de cette façon à cette personne, elle prenait un autre sens. Les choses simples deviennent parfois spéciales, si on les voit sous un autre angle, si quelques données changent.

Comme pour cette nuit.

Dites à toute autre personne, cette simple ligne voudrait sûrement dire "j'empathie", "je suis touché par sa peine", ou tellement d'autres expressions enfantines.

Mais à lui c'était tout autre chose.

"Si ça avait été toi, moi aussi, sûrement... Sûrement comme pour cette autre nuit qui n'existe pas, alors moi aussi..."

Il y avait quelque chose d'étrange qui s'était passé dans son ventre. Il voulait démentir, s'opposer violemment, mais il n'avait rien dit. Parce que cette nuit, oui, cette nuit-là, elle était spéciale. Dans cette nuit, il était impuissant. Non, ils l'étaient tous les deux. Et ils n'avaient aucun les mots.

Mais parfois, oui parfois, les mots ne sont pas nécessaires.

Il posa une main sur son épaule en souriant, toujours aussi énergique qu'à son habitude. Il avait les mêmes papillons dans le ventre, parce que ces nuits étaient les mêmes.

Mais ces papillons n'étaient pas noirs, ils ne l'empêchaient pas de parler, de s'exprimer, de sourire, parce que ces nuits étaient différentes.

"- Oui, moi aussi !"

Il rit presque à ce moment et le garçon assis se détendit et sourit aussi.

"- On devrait rentrer."

Il s'était levé seul et était parti.

Il se releva et ils partirent tous les deux, calmés.

Parce que cette nuit est juste une nuit.

Parce que cette nuit est cette nuit.

Mais cette nuit n'est pas cette nuit.

Clap clap. Le bruit de vague sur la digue.

Flsh flsh, les bruits des feuilles des arbres de la forêt.

Ils avaient une nouvelle chance. Et il n'y a rien de plus à dire.

Après tout.

Il faisait juste nuit.

Une simple nuit.Where stories live. Discover now