Caramel.

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« Tu sais aussi bien que moi qu'on est fait l'un pour l'autre.

A se gueuler dessus tel deux mal-dominant, même un inconnu pourrait remarquer que ça transpire de frustration.

Tu l'sais aussi bien que moi. Tu l'sais, mais on continue de se griffer le museau, comme si c'était pas assez dur d'aimer comme ça.

Je t'aime depuis que j'ai huit ans merde  ! HUIT ANS.

J'ai perdu des années à t'aimer sans rien en retour si ce n'est le mot dur, et les rires cinglants, avec le doute constant, est-ce que tu m'aime ou non ?

Mais tu le sais aussi bien que moi. Je sais que tu n'y peux rien, et si tu savais, à quel point je déteste l'idée que ce soit toi que j'aime.

T'es moche putain, t'es d'une laideur sans fin. T'es d'une laideur qui bouffe tout Colin. C'est ta vanité qui est crade, ta vanité et ton amour pour le fric que ta famille accumule.

Et j'suis pas mieux. J'suis tellement pas mieux, avec mes coups de sang, mon ambitions et ma haine des riens.

Tu sais quoi, j'ai d'jà tellement de mal à supporter toute l'année de pas te voir, de pas regarder tes saloperie d'yeux caramel qui reflète tant de connerie, que j'ai pas envie de fatiguer même l'été, j'en ai juste marre. Putain de merde tu comprend ce que je te dis ? Moi perso j'pense qu'Espinosa il a raison.

La vie est tellement plus facile quand on raconte nos rêves érotiques à ceux qui en ont été les héros, non ?

Alors j'vais t'dire la vérité.

La vérité, c'est que j'en suis à cherché incosciemment ton clone pour remplir le manque de l'année.

Blond, yeux marrons, pas trop grand, connerie apparente, il faut qu'il ait de la verve, et que son orgueil le force à répondre à mes provocations.

La vérité c'est que j'en viens à remarquer que tu as le même pull gap bleu depuis quatre ans.

La vérité c'est que je suis toujours entrain de te chercher des yeux lorsque je suis assis sur le balcon, ouais, je chantonne, je lis, et à côté de ça, je glisse un regard vers chez toi, parce que putain, même si j'ai pas les yeux d'un faucon ce qui m'empêche de voir si tu es là, lorsque quelqu'un sort, se poste sur le ponton, je peux pas m'empêcher d'espérer que c'est toi, d'espérer que tu m'as vu et que tu me regarde.

Et tu sais quoi ? Je trouve ça douloureux. J'trouve ça douloureux de te voir avec des nanas en maillot rose qui leurs couvre pas la moitié du cul, et qui papillonne des cils pendants que tu leurs fais de grand sourire charmeur. J'trouve ça douloureux quand j'vois la bagnole de tes parents se barrer d'ici.

Et je crois que je trouve ça encore plus douloureux quand j'essaie d'oublier ton visage mais qu'il me revient sans cesse. Et qu'il se floute lorsque j'essaie de le capter dans les détail.

Alors putain, juste une seule fois, est ce que tu pourrais juste arrêter de réfléchir, et me dire la première chose qui te passe par la tête quand tu pense à moi ?

Nan parce que tout le monde me répète depuis toujours qu'on est fait pour être ensemble, que tu m'aime, que je t'aime, et qu'on est vraiment des têtes de mules plus renfrogné que Darcy et Lizzie.

Alors je voudrais savoir si j'ai raison, ou si tu assume le fait que j'ai raison. Parce que si tu nie, si tu ne dis rien, ou au contraire que tu dise ce qui n'a pas besoin d'être dit et ne veux pas être entendu, je te promet que tu ne me reverra plus.

Parce que c'est tellement chiant à la fin cette histoire. De la haine à l'amour blablabla, et summer love hanlàlà. Boy's love oh mon dieuuuuu. Ca devrait faire fantasmer toute les minettes, ouais, mais ça deviens tellement répétitif, tellement lourd et niais. qu'elle auront abandonné le bouquin j'pense. Même moi ça me donne envie de l'abandonner.

Alors non, pas un matin sur mon balcon, par une après midi sur le pont ou en bateau. Ni même en planche vers 18h30 comme je le fais tout les jours. Je me planquerais jusqu'à la fin de l'été, et l'année suivante je ne reviendrais pas. Je ne reviendrais pas et j'effacerais ta gueule. Parce que j'aimerais vivre. J'aimerais que mon cerveau arrête de trouver un moyen inconscient de faire capoter toute mes relations par fidélité à toi Minus.

Et je te met en garde tout de suite si j'ai raison, si j'ai raison putain, tu n'as pas le droit, aucun droit je dirais même, de te demander pourquoi je suis entrain de te bouffer les lèvres comme un damné.

Alors soi-honnête. Et ne t'étonne pas du résultat peu importe l'issu. »

Les secondes s'arrachent à la pendule, comme à regret. Mon amertume doit vibrer dans l'air de tout le port face à sa lâcheté. Et j'ai les épaules lourde, ai-je vraiment cru recevoir même la plus petite réponse ? Ai-je vraiment cru qu'il avait au moins le courage de me répondre ? Ai-je vraiment cru qu'il avait du répondant ou l'ai-je inventé ?

J'ai envie de me bouffer les lèvres et de partir m'enfoncer sous ma couette avec mes film préféré, tout en jalousant tant Lizzie Bennet. Mais par Orgueil je ne bouge pas. Le pire n'est pas d'être repousser, mais de me rendre compte que je me suis trompé sur une quelconque confiance et honnêteté.

Ca m'écoeure, ça m'écoeure tellement que je suis-

« Je t'aime. » »

CaramelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant