La fin [Jeongin x Bangchan]

Fin

Je me retourne sur mon lit. Tous les souvenirs ont quitté mon esprit, sauf un seul. Celui d'aujourd'hui. Ce qui s'est passé il y a trois heures est gravé dans mon esprit, et même si je viens de passer une bonne heure à repasser en boucle tous les autres moments que j'ai passé avec lui, ils étaient tous posés au dessus du dernier événement de notre relation. Tout ce qui est revenu dans mon esprit est comme un filtre que je poserai au dessus de la vérité, parce que je ne vais pas me mentir à moi-même : j'ai mal. Même s'il a été franc avec moi et pas du tout rude ou distant, je ne peux pas encore accepter ce qu'il m'a dit.

[Flashback - trois heures avant]

Je suis assis au même arrêt de bus que celui au début de notre relation. Je rentre chez moi, comme d'habitude, mais ce soir encore une fois, Jeongin n'est pas avec moi. Ça fait maintenant un mois qu'on se parle beaucoup moins et qu'on ne se voit quasiment plus et la situation devient intenable pour moi.

Je viens d'en discuter avec Woojin, et il m'a conseillé de faire ce que je refusais jusque là d'entendre ou même de penser à faire : confronter Jeongin et lui demander ce qui ne va pas, ce qui ne va plus. Alors après un long sermon de mon meilleur ami (qui en avait marre que - selon lui - je me traîne dans les couloirs en regardant dans tous les coins s'il n'était pas là alors qu'il n'est même pas dans mon école, que je regarde sans arrêt mon téléphone même en cours en guettant un de ses messages et que je refuse de sortir le week-end, prétextant que je devais étudier alors qu'il savait bien que je pensais à Jeongin et que j'attendais une de ses visites) et un plaidoyer de ma part (je ne me rendais pas compte de comment je me comportais), j'ai soupiré et accepté. 

Honnêtement, je voyais bien que ça n'allait plus. Je ne voulais juste pas l'admettre. Et à ce moment précis où je suis assis sur le banc à m'attendre (il m'a dit qu'il arrivait), je suis presque fier de moi. Finalement, un mois pour me confronter à lui et être presque prêt à entendre la vérité (ou le pire selon le point de vue), c'est plutôt peu. 

Je suis tiré de mes pensées par une personne qui s'assied à côté de moi. Jeongin. Je me tourne vers lui pour parler mais il m'interrompt :

" - Je sais ce que tu vas me demander.

- Dis-moi ce que je voudrais savoir alors. "

Un silence.

" - Je suis désolé Chan.

- Pourquoi ? 

- J'ai vraiment essayé. Je me sentais coupable envers toi, coupable de ne plus partager de sentiments avec toi. Mais je ne veux pas me mentir, ni te mentir non plus en te faisant croire que ce que je ressentais pour toi au début existe encore. Je crois juste que... du temps a passé et je pense que je ne t'aime plus. Je t'aime encore en tant qu'ami, précise-t-il avec relevant un peu la tête pour me regarder. Mais je ne veux pas te faire croire qu'il y a encore quelque chose de plus fort que ça. Je ne veux pas non plus te blesser, même si je sais que c'est impossible, mais voilà... Je pense que tu t'en es rendu compte de toute façon. "

Je hoche la tête, silencieux. J'encaisse le coup, mais moins violemment, parce que je m'y préparais mentalement depuis un mois.

" - Ne m'en veux pas trop.

- Je m'en doutais, je soupire. Alors... est ce que je peux te demander une dernière chose ?

- Bien sûr.

- Est ce que je peux t'embrasser une dernière fois ? "

A son tour de hocher la tête. Je pose ma main dans sa nuque et pose ma bouche sur la sienne. Il se laisse faire, je sens même ses lèvres légèrement se mouvoir contre les miennes.

Je pensais que ce dernier baiser aurait un goût triste, un ressenti particulier, procuré par la séparation, que le courant qui passerait entre nous serait différent à cause de la situation. Mais finalement, c'est juste comme si je l'embrassais comme le premier jour. Au moins une chose qui n'aura pas changé depuis le début : j'aime toujours autant l'embrasser.

Il se décale légèrement avant de se relever, et je remarque que ses yeux brillent un peu. Comme s'il allait pleurer, ou éclater de rire. Mais il ne fait aucun des deux, se contente de commencer à partir avant de se retourner pour souffler dans ma direction :

" Merci pour tout ce que tu m'as fais vivre pendant un an. "

Lorsqu'il se retourne, je sens un poids qui s'enlève de mon cœur. J'ai mal, mais j'ai eu mon explication. Je le regarde s'éloigner, la tête basse avant de me relever à mon tour pour rentrer chez moi à pieds. J'ai besoin de marcher un peu.

Cette fois, c'est vraiment la fin.