Sweetheart // Ousmane Dembélé

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"Nous venons d'atterrir à l'aéroport international de Barcelone-El Prat, il est 14h23 et il fait actuellement 33°c. Nous espérons que vous profiterez de votre séjour ici!"

La lumière indiquant le port de ceinture s'éteignit. La plupart des personnes se levèrent de leur siège et s'agglutinèrent dans l'allée de l'avion dans l'espoir de récupérer rapidement leurs bagages en haut de leur tête. Mais Ethel était encore assise sur son siège, les yeux rivés sur son téléphone: elle avait trop d'appels manqués de sa mère et quelques messages. Elle soupira et releva le regard pour se rendre compte que la foule ne diminuait pas aussi vite qu'elle espérait. A contre cœur, elle se leva à son tour et essaye de se frayer un chemin entre les personnes qui ne faisaient que pousser et râler. Finalement après s'être pris quelques coups de coudes et deux trois bousculades, elle réussit enfin à récupérer son sac, il ne restait plus que lui dans le compartiment.

Il restait maintenant à sortir de l'avion, ceci s'avérait moins compliqué que prévu. Elle suivit simplement les personnes devant elles qui traçaient le chemin, sa petite taille lui facilitait la tâche.

Une fois dehors, elle prit une grande respiration et une sourire éclatant se dessina sur son visage lumineux.

"Les passagers du vol 345 en provenance de Roissy-Charles de Gaulle sont priés d'aller chercher leurs bagages au terminal 5 de l'aéroport. Merci de ne pas laisser de bagages sans surveillance sous peine de destruction de ce dernier."

Elle regarda son ticket d'avion et s'aperçut qu'il s'agissait de son vol. Elle se dirigea alors rapidement dans le hall d'arrivée pour essayer de prendre la direction du bon terminal. Il y avait trop de monde et elle n'était pas sure de suivre le chemin qu'il fallait, elle se faisait bousculer à chaque pas et les gens autour d'elle n'arrêtaient pas de râler. Ça commençait à l'agacer mais elle se retenait d'exprimer son mécontentement.

Après avoir passé la barrière de gens, elle voyait enfin le tapis roulant où de nombreux bagages défilaient. Ethel s'en approcha presque en courant, heureuse d'être bientôt libre dans Barcelone. Elle évita deux enfants qui jouaient par terre et des valises posées de façon négligée près du tapis. Finalement la plupart des valises furent récupérées en quelques minutes, il n'en restait qu'une dizaine qui tournait encore et encore. Les minutes passèrent et la jeune femme se rendit compte que ses valises n'étaient pas sur le tapis.

Paniquée, elle se retourna pour voir si personne n'avait pris les siennes mais rien, aucune valise ne ressemblait aux siennes: bariolée par des stickers au nom des villes et pays qu'elle avait visité ou bien une décorée d'un porte clé plein de rubans multicolores qui pendaient à la poignée. Elle mâchouillait l'intérieur de sa joue comme pour extérioriser son angoisse mais rien n'y faisait. A bout, elle regarda à nouveau le tapis roulant. Ce genre de chose ne peut que lui arriver, à croire que la poisse lui colle à la peau. Les valises tournaient toujours et il semblait que ses neurones faisaient de même, elle n'avait aucune idée de comment elle allait s'en sortir. Perdue dans ses pensées, c'est son téléphone qui vibra dans son sac qui la ramena à la réalité. Elle allait le dégainer quand une valise noire passa devant elle: un assemblage de bandes de tissus, parfois floquées, aux couleurs multiples étaient rassemblées en un nœud autour d'un anneau de porte clé qui décorait la poignet de la valise. Avec vivacité, elle s'approcha et tendit la main pour la récupérer en murmurant un "au moins j'en ai une". Mais ce n'est sans compter sur sa poisse qu'une autre mains agrippa la valise. Elle restait ébahie devant le tapis.

-Je crois que c'est la mienne.

Elle se tourna pour voir un jeune homme dans ses âges souriant, la valise à la main. Elle fronça les sourcils et fixa la valise, elle ressemble comme deux gouttes d'eau à la sienne.