Chapitre 1

134 9 0
                                    

Ça fait déjà la troisième fois que je me retrouve dans son lit ce mois-ci. Mais je n'ai pas eu le temps de rechercher mieux. A chaque fois c'est le même refrain: on mange, on boit, beaucoup, et on couche ensemble. Toujours chez lui. Il se sent toujours obligé de me payer un dîner et quelques verres avant de passer à ce pour quoi je l'ai contacté: du sexe. J'aime à penser qu'il fait tout ça pour se détendre, lui. Avoir en face d'eux une femme qui assume totalement sa sexualité est quelque chose qui terrifie les hommes, c'est bien connu.

Je regarde Luke. Ses cheveux blonds lui tombent sur son visage, sa bouche est entrouverte et sa respiration est calme. Je vais devoir arrêter de le voir même si il maitrise l'art du lit. C'est dommage mais je n'ai pas envie qu'il pense que ça devient sérieux entre nous. Les relations de couple ce n'est pas pour moi, non merci. Et puis je me suis lassée de lui comme on se lasse d'un achat compulsif. Ses conversations ne sont pas enflammées. C'est un esprit simple, trop simple même, sans éclat, et tient beaucoup plus à moi que moi à lui.

Je pose ma main sur son visage une dernière fois comme pour mémoriser ses traits endormis et je me lève, attrapant mon top et mon jean au pied du lit. Je cherche sur le sol ma petite culotte mais je ne la trouve pas. N'ayant pas envie de lui laisser un souvenir de moi je me mets à retourner la petite chambre de fond en comble avec l'habileté d'un chat, pour ne pas qu'il se réveille. L'impatience commence à me montée sèchement après 10 bonnes minutes de recherche et c'est avec la bouche crispée que je balance ma tête en arrière levant mes yeux en signe d'exaspération. C'est là que je la vois, suspendue aux pales du ventilateur de plafond. Comment a-t-elle atterrit là ? Toute en essayant de répondre à cette question, qui me décroche un petit sourire, je me mets debout sur le lit, attrape la culotte, enfile le reste de mes vêtements et sors de la chambre.

Une douce auteur de café embaume le couloir. Ethan a du le préparer avant d'aller se doucher. L'eau coule dans la salle de bain à côté. Je n'ai vraiment pas envie de le croiser ce matin mais mon ventre m'ordonne, par un son très délicat, de manger quelque chose avant de partir. D'habitude je ne m'attarde pas mais le repas d'hier n'était vraiment pas bon. Il croyait me faire plaisir en allant manger français, c'était tout le contraire. Et essayer de m'attendrir avec de la nourriture de mon pays est, pour moi, une manœuvre désespérée pour arriver à m'attendrir, et cela n'a fait que me repousser encore plus.

Ne sachant pas vraiment où chercher, j'ouvre les placards un par un à la recherche de... je ne sais pas en fait. Je finis par tomber sur une boite de gâteaux, vérifie la date de péremption et fais de même pour le jus d'orange dans le frigo.

— Tiens, tiens, tiens, mais qui voilà ? Ma petite Rose du matin.

La voix d'Ethan se fait entendre derrière moi. Je me retourne. Ethan est grand et n'a pas un physique d'athlète mais a un corps très harmonieux. Ses cheveux noirs sont mouillés, il ne porte qu'un jogging gris et esquisse un petit sourire narquois.

— Qu'est-ce qu'il y a Ethan ? Serais-tu jaloux par hasard ? Et d'ailleurs, qu'est-ce que tu fais debout si tôt ?

Je passe mes longs cheveux blonds derrière mes oreilles. Il s'avance vers le comptoir de la cuisine, prend une tasse, la remplie de café, hume son odeur et en boit une gorgée. Son regard se repose sur moi et avec un large de sourire me répond:

— J'avais oublié que tu ne prêtais vraiment aucune attention à ce qu'on te raconte !

Je réponds avec un clin d'oeil. Il rit, regarde ses pieds et continue:

— Adam revient aujourd'hui. Je vais le chercher à l'aéroport.

Je lève les yeux au ciel. En réalité je savais très bien quel jour on était. Je n'avais pas envie de montrer que j'y portais de l'attention. Le retour ce cet Adam, même si je ne l'ai jamais rencontré, n'est pas des plus réjouissant pour moi.

Il était une foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant