23- sosie

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Je fixe le mur en face de moi, sans le regarder vraiment.
Je suis devenue faible je crois, mon ventre ne cesse de me torturer. Cette fois je n'ai pas oublié de prendre mes médicaments, j'ai même mis mon réveil toutes les quatre heures cette nuit. Enfin bon.

J'essaye d'oublier le plus possible ce qui s'est passé il y a trois jours, mais c'est beaucoup trop proche. Je n'y arrive pas...

Abby est la seule à qui j'ai vraiment parlé pendant ces trois jours. Bon en même temps, je n'ai pas vraiment le choix, on est colloc' sans vraiment l'être.
Enfin bref.
Je n'ai jamais eu autant besoin d'une personne... sans elle, ça serait beaucoup plus compliqué.
J'ai aussi parlé par messages seulement avec Wawad, mais bon... l'humeur n'est pas là.
Ah et aussi... j'ai reçu plusieurs messages de « l'inconnu ».

Abby m'a enfin avoué qu'elle aimait plutôt bien Florian, mais qu'elle ne sait pas comment s'y prendre.
À vrai dire, tout ce qui est en rapport avec Olivio maintenant, ça me déprime plus qu'autre chose... je me suis faite complètement avoir, je n'aurai pas dû m'engager aussi vite en fait... mes sentiments ont pris le dessus, comme toujours...
Je ne sais même pas comment j'en suis arrivée là.
De base, je les détestais tous les deux.
Pour leurs chansons de... bref, et pour eux-mêmes je crois. Mais en très peu de temps j'ai réussi à oublier tout ça, et même à dépasser la barre des limites.
C'est mon problème je crois, je ne contrôle jamais rien.

Ah et aussi... depuis cette fameuse soirée, j'ai eu plusieurs pensées pour lui.
Pour Médine.
Mais je m'en veux terriblement, et je n'ose pas l'aborder, il va penser que maintenant que je suis « seule », je cherche quelqu'un ou... j'en sais rien.

10h39

Affalée sur le canapé, je sursaute en entendant la porte d'entrée claquer. Une petite personne entre incognito dans la maison.

Abby: wow quelle classe!

Moi: on me le dit souvent.

Je me redresse pour voir ce qu'elle trafique. Deux gros sacs de courses sont posés sur le plan de travail, et Abby est en train de tout sortir pour les ranger à nouveau.

Moi: besoin d'aide?

Abby: nan.

Ça m'arrange.
Flemme de me lever.

Elle revient deux minutes plus tard, en brandissant un pot, un sourire fier coincé entre les lèvres.

Abby: regarde!

Moi: heu... de la glace à la vanille...?

Abby ouuuuiiii! C'est pour les dépressions amoureuses.

Elle me lance le pot que je rattrape de justesse.

Moi: merci de me le rappeler.

Elle se racle la gorge, et regarde avec envie le pot gelé.

Moi: tu peux pas faire plus cliché franchement. J'en ai même pas besoin.

Je lance la boîte sur la table basse, et Abby écarquille les yeux.
Elle la récupère et la balance de droite à gauche devant mes yeux.

Abby: ça va finir à la poubelle tout ça! Tu veux pas gaspiller l'habitat des pauvres ours polaires quand même?

Moi: rooh... bon aller passe toujours ça peut servir.

Elle éclate de rire et me la renvoie, puis frotte ses mains sur son jean.
Elle s'installe à côté de moi sur le canapé.

Abby: tu sais, tu devrais reparler à Oli.

Je tourne la tête brusquement dans sa direction.
Heu... quoi?

Moi: pardon? Et pourquoi?

Abby: parce que j'suis sûre qu'il y a un malentendu.

Moi: un malentendu de quoi?

Abby: mais Hélia! Il était peut-être juste complètement bourré!

Moi: bah non. Dans ses sons, il dit que lui et son frère passent à côté de la drogue, alcool ect...

Elle penche sa tête sur le côté, puis soupire.

Abby: peut-être que c'était pas lui. C'était peut-être son sosie et t'as cru que c'était Oli, alors que non en fait.

Moi: mais oui bien sûr. Ça doit être ça.

Abby: AH TU VOIS! Va le voir et dis lui que t'as cru que c'était son frère caché, et tout ira mieux.

Je souffle et passe ma main sur mon visage.

Moi: Abby...

Abby: mmh?

Moi: tais-toi.

Abby: ah. Ok.

Elle fait tanguer sa tête en arrière, et pousse un sifflement.

Abby: c'est pas du luxe tout ça.

Moi: tout ça quoi?

Abby: bah... depuis que Madame a rencontré un rappeur trop beau qu'elle détestait et qu'après ils sont sortis ensemble et qu'après il l'a trompé au bout de 2 jours madame est devenue chiante.

J'éclate de rire et elle se joint à moi.

Moi: depuis que madame est tombée amoureuse de son rappeur préférée dont elle était la groupie numéro une, madame ne supporte plus rien.

Abby: c'est vrai mais j'étais pas sa groupie numéro une!

Moi: t'étais quoi alors?

Abby: sa groupie golden. C'est plus que un.

Je soupire en rigolant.

Abby: non mais sérieusement... c'est pas vraiment terminé vous deux?

Moi: qui te dis que ça a commencé?

Abby: bah vous étiez bien ensemble et...

Moi: mais ça a pas duré longtemps. Il s'est joué de moi, je crois. Je dois passer à autre chose.

Abby: et pour l'Australie, on fait comment...?

Reviens-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant