Chapitre 2

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Ce soir, je suis revenue dans ma chambre saignant de partout, totalement courbaturée. Je devais fuir. Je ne pouvais continuer à vivre de cette façon, je le savais. À chaque fois que je revenais dans ma cellule, la frontière entre la vie et la mort se faisait de plus en plus ressentir. Depuis quelque temps, j'avais réussi à mémoriser le passage des gardes devant ma prison. Je ne voyais plus de solution possible, à part espérer un miracle et c'est ce que je fis.

Je repensais à mes ailes, je voulais qu'elles sortent de mon dos. Je me mis en boule sur le sol et me mis à espérer. Je voulais pouvoir ouvrir mes ailes et voler jusqu'au contré lointaine, à un endroit qu'aucun elfe n'avait mis le pied. Je ne me souviens plus du nombre de temps que je suis resté sur le sol, mais au bout d'un certain temps, j'éprouvais une douleur dans mon dos. C'était comme s'il s'ouvrait en deux. Je sentis comme des lames de rasoir déchirer ma peau de l'intérieur, puis deux magnifiques ailes en sortir.

Encore sonné par ce miracle qui venait d'arriver, je levais une de mes mains vers mes ailes et je touchais une de mes plumes pour être sûr de ne pas rêver. En sentant la douceur de ces plumes dorées, je me mis à pleurer des larmes de joie. C'était réel ! J'allais enfin pouvoir m'enfuir.

Je m'étonnais moi même de ne pas avoir tenter cette expérience avant. Par contre, je sais au fond de moi, que la vrai raison c'était que j'avais peur. Peur de les avoir purement imaginées. 

Je tentais d'ouvrir mes ailes, mais une douleur se propagea dans tout mon dos. Je n'avais jamais utilisé ces nouveaux muscles et les sentir se contracter ou se mouvoir martyrisait mon pauvre dos. Cependant, je ne pouvais pas faire grand-chose d'autre... En effet, tous mes derniers plans n'avaient jamais abouti et ces ailes étaient un élément de surprise qui pouvait faire tourner sa chance... Si tout se passait bien, évidemment.

Des jours, puis des semaines passèrent, je m'entrainais en cachette quand je le pouvais et quand j'étais sûre qu'aucun garde ne me verrait. Bien sûr, quelquefois, j'étais passée très proche de la catastrophe, une chance que ceux-ci s'annonçaient avant de débarrer la porte de ma prison. Au fil du temps, la douleur que me procuraient mes ailes s'estompa graduellement.

Cela m'était facile de les faire sortir et rentrer quand je le voulais, mais si je le faisais plusieurs fois dans la même journée, cela m'était plus difficile. J'avais réussi, après des efforts acharnés, de volée jusqu'au plafond ! J'espérais maintenant de m'enfuir de ma cellule et sauter par une fenêtre au clair de lune. Même s'ils découvraient ma fuite quelques instants plus tard, jamais ils ne penseront à fouiller le ciel.

Enfin, j'espère...

Cependant, il restait un problème dans mon plan. Et celui-ci était plutôt imposant : comment sortir de ma cellule sans que personne ne me voie ?

Je ne pouvais pas juste sauter un beau jour par une fenêtre quand je suis surveillée, ils m'abattraient immédiatement et m'arracheraient les ailes pour être surs que cela ne se reproduise jamais. Bref, je devais réfléchir stratégiquement. Ne trouvant aucune solution, je décidais, pour l'instant, d'attendre le moment propice pour le faire. Bientôt, quelqu'un allait faire une erreur et je pourrais réaliser mon plan. 

Bientôt, je serai libre.

Libre.

Totalement perdue dans mes pensées, je n'avais pas entendu les gardes qui firent claquer la porte de ma cellule. Surprise, je sursautai en poussant un petit cri.

-Ah ah ah, bien fais pour toi petite. Le roi veut te voir... J'imagine que tu sais pourquoi, déclara l'elfe noir devant la porte.

Je fermai mes yeux pendant quelques secondes et, quand je les rouvris, j'avais ma carapace sur moi. Mon armure que je m'étais créée après toutes ses années. Le visage neutre, je regardais le garde sans lui répondre.

-Avance, dit-il, en me poussant vers la porte.

Je trébuchais sous la force de sa poussée, puis déboulait complètement les escaliers sous le rire tonitruant des gardes. Les côtes complètement en compote, je décidais quand même de me relever le plus vite possible pour ne pas montrer ma faiblesse.

J'entendis en bruit de fond les elfes noirs encore en train de se tordre de rire en haut. En tournant ma tête de droite à gauche, je vis qu'il n'y avait pas d'âme qui vive. J'étais enfin seule. Voyant ma chance de sortie arriver, je courus le plus vite possible et dans des dédales de couloir que je n'avais encore jamais emprunté.

Les soldats se mirent soudain à comprendre leur stupidité. Ils m'avaient oublié. Ils descendirent les escaliers, mais trop tard, j'étais déjà partie. J'oubliais toute la douleur jusqu'à maintenant présente dans mon corps. Je voulais fuir. Fuir le plus vite possible. 

Je commençais à distancer les soldats, le bruit de ceux-ci devenait de plus en plus loin à mes oreilles. Je m'arrêtais finalement devant  un cul-de-sac. Je hurlais de frustration. Les soldats serais bientôt là, je ne pouvais plus sortir de là. 

J'exerçais ma fureur sur le mur de brique. Coup de point. Coup de pied. Rien à faire. 

Click 

 Qu'est-ce que c'était ce bruit là ? 

Je donnais un autre coup au même endroit. 

Click 

Il y avait une porte dissimulé. J'appuyais de tout mon poids dessus pour l'ouvrir. En arrière plan, le bruit des soldats se rapprochaient de plus en plus. Ils allaient bientôt tourner le coin.

-Allez, vas-y... Vas-y...

La porte s'ouvrit enfin. Je me faufilais dans la craque puis, fermât le plus vite possible  

 La chance m'avait enfin souri.

Je m'accotait sur le mur, de l'autre côté, les soldats lancèrent des cris.

- Elle n'est pas là ! 

- Elle a disparue ! 

- Il va tous nous tuer !

Puis, celle du chef se fit entendre.

-Continué à chercher. C'est un ordre.

En me retournant, je perdis bien vite mon sourire. J'étais dans une autre cellule. Qu'elle elfe stupide j'étais. 

Mais ce qui me surprit le plus fut les deux grands yeux vert-émeraude qui me fixèrent en retour...


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⏰ Dernière mise à jour : Apr 06, 2019 ⏰

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