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Mordred.
Celle qui méritait tellement mieux. Celle qui avait tant subi pour n'avoir pour n'avoir ne serait-ce qu'une once de reconnaissance. Celle qui était allée jusqu'à renier sa propre humanité juste pour espérer n'avoir qu'un peu d'amour de son père, le roi Arthur.
Elle était forte, et si belle aussi! Même avec tout ce sang sur ses mains si fines et délicates, mais qui étaient les seules capables de pouvoir tenir l'épée qui s'opposa au roi des chevaliers...
Des années avant ce drame qui lui avait valu le nom de "chevalier de la trahison", et qui encoura sa propre mort, Mordred s'était présentée à nous autre, chevaliers
de la Table Ronde, avec cette si lourde armure et ce casque qui cachait aussi bien son visage que son sexe, prétendant nous être indispensable.
Quelle surprise quand elle réussit à nous battre tous, et de plus quand elle enleva son casque! Ses longs cheveux blonds étaient tombés sur ses épaules, en même temps que notre fierté par ailleurs.. Ses yeux verts trahissaient toute l'audace et l'insolence dont elle pouvait faire preuve, et malgrés son jeune âge et son genre, elle gardait son sourire hautain en la présence de notre roi. Elle était des nôtres à présent, et étant si admirative du roi Arthur, elle était incontestablement la plus loyale d'entre nous. Elle n'hésita jamais à tuer quiconque était suspect de trahison, ni de se battre au péril de sa vie pour le nom du roi, et servit le roi Arthur jusqu'à perdre cette lueure dans ses yeux, elle était pourtant devenue un chevalier parfait.
Quand elle songea que le moment de lui annoncer son pédigré était venu, qu'elle était sa fille et celle de Morgane, la demi-soeur d'Arthur, elle pensa devenir son vrai fils, son héritier. Arthur la rejeta, malgrés tout ce qu'elle avait pu commettre, tout ce qu'elle avait pu perdre pour lui, elle n'avait pour lui les capacités pour être roi, pour être son fils. En toute légitimité, Mordred se rebella, et affronta le roi dans une dernière bataille avec son armée, pour enfin offrir à l'Angleterre un souverain digne, qui ne négligera jamais personne. Sans aucun scrupule, Arthur transperça de sa lance son propre enfant, qui ne réclamait pourtant que de l'amour. Dans son dernier souffle, Mordred tendit sa main vers l'être à qui elle avait consacré sa vie, vers celui qui venait pourtant de la lui arracher. Et, encore une fois, il s'écarta.

Mordred [OS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant