Les Thermopyles, en grec ancien Θερμοπύλαι soit « les portes chaudes », sont appelées portes parce qu'il s'agit d'un « défilé » c'est-à-dire un passage assez étroit mais obligé entre la mer et des montagnes raides, et chaudes à cause des sources chaudes qu'on y trouve. Ces sources chaudes coulent toujours actuellement. Depuis l'antiquité, la mer a reculé à cause du dépôt de sédiments, en laissant une plaine, et le bord de mer est maintenant à environ deux kilomètres du site de la bataille.
L'armée athénienne, sous le commandement de Miltiade le jeune, le général athénien le plus expérimenté contre les Perses, est envoyée bloquer les sorties de la plaine de Marathon pour empêcher l'armée perse de s'avancer dans les terres. En parallèle, Phiddipidès, un coureur messager, est envoyé demander des renforts à Sparte. Mais, la cité laconienne célèbre alors les Karneia qui impliquent une trêve militaire jusqu'à la pleine lune suivante. Les forces spartiates ne peuvent partir qu'après un délai de dix jours. Les Athéniens qui viennent de recevoir le renfort d'un petit contingent de Platées sont donc quasiment seuls.
Les deux armées se font face pendant cinq jours. L'attente joue en faveur d'Athènes car chaque jour qui passe rapproche l'arrivée des renforts spartiates.
L'armement des Grecs est celui d'une infanterie lourde : les hoplites athéniens et leurs alliés platéens sont protégés par un casque, un bouclier, une cuirasse, des jambières et des brassards en airain. S'y ajoutent une épée, une longue lance et un bouclier de peau et de lames de métal. Enfin les hoplites combattent en rangs serrés (selon la formation de la phalange), leurs boucliers formant devant eux une muraille. Des esclaves athéniens furent libérés peu avant la bataille pour servir d'infanterie légère, de frondeurs et de lanceurs de javelots. Leur nombre et leur rôle durant la bataille n'est pas connu car les faits et gestes d'esclaves n'étaient pas jugés dignes d'être rapportés par les auteurs anciens.
Les troupes athéniennes sont dirigées par dix stratèges sous l'autorité militaire et religieuse d'un polémarque, Callimaque. Chaque stratège commande l'armée pendant une journée, à tour de rôle. Cependant, il semblerait qu'à chaque fois, les stratèges aient confié le commandement à un seul d'entre eux, Miltiade. Il connaît la faiblesse de l'armée perse pour avoir combattu avec elle lors de la campagne de Darius contre les Scythes.
L'armée perse est commandée par les généraux Artapherne, un neveu de Darius, à la tête de l'armée de terre, et Datis, amiral de la flotte. Selon Hérodote, la flotte perse est composée de 600 trières, mais il se contente de dire que l'infanterie est nombreuse. les Perses ont 200 000 fantassins dont 100 000 ont été envoyés avec la flotte attaquer Athènes en contournant le cap Sounion et 10 000 cavaliers. Cette armée est composée de soldats d'origines différentes, ne parlant pas les mêmes langues et n'ayant pas l'habitude de combattre ensemble. De plus l'armement perse, avec des boucliers en osier et des piques courtes, rend les fantassins perses vulnérables dans les combats au corps à corps.
C'est peut-être la première fois qu'une armée grecque court vers son adversaire. C'est peut-être parce que c'est la première fois qu'elle affronte un ennemi avec une telle puissance archère. Selon Hérodote, cela surprend les Perses pour qui cette charge des Grecs confine à la folie car ils n'ont ni cavalerie ni archers. Les Perses sont aussi habitués à ce que leurs adversaires grecs aient peur d'eux et s'enfuient plutôt qu'ils ne s'avancent.
Les Grecs traversent sans encombre les volées de flèches perses, protégés par leurs armures, et percutent la ligne ennemie. Les Perses sont surpris, ils s'attendaient à ce que leurs adversaires soient des cibles faciles et donc facilement arrêtés dans leur progression. Le choc de la phalange d'hoplites est dévastateur : les hoplites étant tous en contact via leurs lances et leurs épaules, il faut considérer la masse totale de la phalange et son énergie cinétique car elle arrive à pleine vitesse. L'énergie cumulée par la phalange est telle que l'impact renverse les fantassins adverses. Dans les combats entre Grecs, les boucliers s'entrechoquent et les lances rencontrent les armures de bronze. Là, les Perses n'ont ni véritable armure ni véritable bouclier. Ils n'ont pratiquement que leur peau à opposer au « blindage » grec et ils n'ont pas grand chose qui puisse pénétrer le mur de boucliers.
Les flancs grecs dispersent facilement les troupes qui leur sont opposées car elles sont constituées de troupes éparses levées dans l'empire ou d'Ioniens peu motivés et donc plus faibles que le centre. Elles se débandent et remontent dans la panique à bord des navires. Le centre résiste mieux car il est composé de troupes d'élite (les Immortels entre autres), voire enfonce à son tour le centre grec qui n'est qu'une ligne mince d'hoplites, jusqu'à ce que les flancs grecs réussissent à l'envelopper. En effet, les troupes grecques disposées sur les ailes renoncent à poursuivre les troupes perses en déroute et se rabattent sur le centre de l'armée perse en une parfaite manœuvre de tenaille. Là, il cède et se replie en désordre vers les navires, poursuivi par les Grecs. Les Grecs les massacrent jusque dans l'eau. Dans la confusion, les Athéniens perdent plus d'hommes qu'au moment du choc entre les deux armées. Des soldats perses fuient vers les marais où ils se noient. Les Athéniens réussissent à capturer sept navires perses tandis que les autres parviennent à s'enfuir.
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Carnets d'histoire
AdventureRetour sur des périodes importantes et pas forcement les plus connues de l'histoires du monde