- Tu es sûr que ça va aller...?
Nous nous étions tout deux arrêtés sur le bord du trottoir, côte à côte, les pieds dans l'eau. Il pleuvait depuis quelques heures déjà et la rue commençait à se gorger d'eau. Il passa doucement sa main sur mon front. Nous étions sensés passé la journée ensemble à parler et faire les boutiques, mais je n'étais pas dans la meilleure condition possible.
- Oui, ne t'inquiète pas. J'ai juste eu un coup de mou, j'ai seulement besoin de reprendre mon souffle.
- Il serait préférable de s'abriter, sinon la pluie aura raison de nous. Je ne voudrais pas que tu tombes malade d'avantage.
Luhan se releva et me tendit sa main en guise de levier. Dû à la pluie, ma mèche s'était retrouvé collé sur mon front m'obstruant ainsi légèrement la vue. Un pincement, que je tenta de dissimuler en vain, s'éveilla au niveau de ma poitrine. Luhan passa son bras sous le mien et m'aida et me diriger vers le café le plus proche et arrivé face à la vitrine du café, je remarqua dans le reflet à quel point mon visage était pâle. Une fois la porte franchie, une vague de douce chaleur caressa mon corps. On s'attela à une table du fond, à l'abri des regards. Luhan commanda un café, moi je n'avais guère envie de boire mais j'y fus forcer, je pris donc un chocolat chaud à contrecœur. En attendant nos commande, je me mis à contempler la décoration intérieur de l'établissement, ses couleurs vives accrochaient de suite l'œil du consommateur. Pour un café, l'atmosphère coloré était fortement présente. Le serveur arriva, plateau en main surmonté d'ustensiles, après dix minutes. Il déposa face à moi mon lait chaud accompagné d'un petit bol en inox rempli de pastille de chocolat au lait. Je scruta avec attention la tasse qui se postait devant mes yeux. Sa taille, excessivement minuscule, figea mon visage de dégoût. Comment un breuvage, si ridiculement petit, pouvait bien comptait si cher. Six mille quatre-cent cinquante wons la boisson, ce n'était pas un bon rapport qualité prix. J'espérais au moins que son goût en valait son prix. Après avoir plongé les pastilles brunes dans le liquide blanc et touillé le tout à l'aide de la cuillère, je plongea mes lèvres dans ma tasse et ouvris ma bouche pour laisser la boisson entrer dans mon gosier. Une amertume se répandit dans mon corps quand le chocolat chaud entra en contact de ma langue, sculptant une grimace de dégoût sur mon visage. Je toussa avant de poser ma tasse.
- Quelle horreur. C'est censé être du chocolat? C'est encore plus fort que du café. Dégueulasse.
- Moi, mon café a un goût de soupe de fruits de mer. Hum, étrange.
- Oui et bien ce sera la dernière fois que je mettrai les pieds ici, servir des immondices pareilles à un tel prix, il faut le faire.
- N'exagère pas, ce n'est pas si terrible que ça non plus. déclara Luhan en prenant une gorgée de mon chocolat chaud
Ces sourcils se joignirent pour marquer une désapprobation, il reposa immédiatement la tasse et jura à voix basse.
- Finalement, tu n'as pas tort. Mais au moins, tu as l'air de mieux te porter.
- Pas faux, à croire que tout n'est pas mauvais dans ce...cette...ça.
Une sonnerie stridente se déclencha bruyamment dans le café, attirant l'attention de toute la salle. Luhan se hâta de prendre son portable dans la poche de son jeans, s'excusa du dérangement auprès des autres clients et décrocha. Il semblait qu'il s'agissait de sa mère qui s'inquiétait de son absence vu le temps pluvieux qui sévissait dehors. Après une conversation rapide de moins d'une minute, Luhan raccrocha. Il déposa un billet sur la table et enfila son manteau avant de se lever de table.