De Anæternæ

De Resurrectione - Résurrection

Ex animo
Cordialement

Regarde, sale pute, ce que tu nous as fait !
Nous, les pauvres, les damnés.
Quand tu nous parais bonne
Ce n'est que par tes attraits
Qui ne cachent que ce qui est né
En toi quand notre fin sonne.

L'indifférence, la haine, la colère, la peur,
Voilà ce qu'a vu le jour en ton sein.
Ouais, c'est à toi que je parle, la vie !
Salope ! Tu aimes le feu et la terreur.
Où sont tes sentiments sains
Qui étaient là avant, n'est-ce pas, la vie ?

Je vois très bien que tu n'as pas honte.
Tu devrais pourtant, sale chienne !
Car c'est aujourd'hui que tu vas payer.
C'est moi qui ose, qui t'affronte.
J'ai enfin brisé toutes mes chaînes.
Ça te troue le cul ? Tu vas douiller,

Tu répareras tout ce que tu as cassé
Sans gêne et sans état d'âme.
Tu reconstruiras tout, absolument tout,
Un monde où tous seront aimés,
Avant de goûter à chacune de nos lames
Qui te tueront. Nous avons l'atout.

***

Παρθένος
Parthénon

Que dis-je ?
Que sais-je ?
Que fais-je ?
Où vais-je ?

Shit! Je ne sais pas,
Mais cette vie,
De merde, ah oui !
Trépassera ;

Et je la r'garderai
Du haut de mon bonheur,
Celui que j'espérais,
Quand s'ra venue mon heure.

Et jamais, non ! Ô grand jamais
Je l'aid'rai, lui tendrai la main.
Meurs, souffre, crève, brûle, mais
Fais que je vive dès demain.

Putain d'amour que je pourrais avoir,
Encore faudrait-il qu'elle décède ;
Et qu'à partir de ce moment, je cède
Aux heurs. Dans mon cœur cesse de pleuvoir.

Sauf que je me retrouve quand même bien seul
À implorer celles et ceux qui dans les cieux
Sont, qui prennent du bon temps, qui tournent les yeux
Sur les merdes qu'ils m'ont envoyées à la gueule.

***

Odium *
La haine

En ces temps actuels
Pourquoi la haine est-elle
Devenue, bien malgré elle,
Un langage universel ?

Je m'efforce de la
Jeter au loin et bas ;
Qu'au grand jamais, ma foi,
Cette haine, je ne revois.

Fuyez-la, elle n'est bonne,
Elle a détruit tant d'hommes,
Elle a tout dévasté,

N'a semé que pitié.
Ah ! Jamais n'a aimé,
Et pour le Mal est née.

***

Cura id tempus
Souviens-toi de ce temps

Je parle d'un temps où l'on s'aimait encore ;
Et lors, je regrette l'époque quand, nous deux,
Nous faisons, tant l'amour, que l'acte de nos corps ;
Les fondre, ne faire qu'un seul lien de nous deux.

Toujours me souvins-je des ébats, si sacrés
À nos yeux ; nous tinrent, dans le froid de l'hiver,
Ensemble, chaud autant que cela, pareillés
Simplement, nous brûla, calcina les artères.

Qu'aurais-je dû faire dès lors que s'abîma
En haute mer perdue notre union éternelle ;
Que nous deux perdîmes toute foi, tout espoir ?

Ainsi, que ferai-je dans ce sans fin coma ?
Alors, que serai-je sans toi, ô mon seul Ciel ?
Et, en quoi pourrai-je désormais, moi seul, croire ?

***

Me adducete
Tirez-moi

Doux zéphyr qui glisse sur ma peau qui fait face
Aux déchaînements des colères de la vie
Devant lesquels je suis tant impuissant. De grâce !
Tirez-moi de ce noir calvaire, si, parmi

Votre intolérance, ainsi que l'obscurantisme,
Dont tous vos esprits corrompus sont imprégnés :
Soyez persuadés par mon pauvre lyrisme !
Auriez-vous du cœur si je me jette à vos pieds ?

Ou bien, tirez-moi dessus, sans maigre état d'âme.
En plein cœur, en plein corps, plantez-moi votre lame,
Puissiez-vous, je l'espère, abréger mes souffrances ;

Rouvrir, s'il-vous-plaît, les blessures que je panse
Une ultime fois, et m'envoyer dans un autre
Monde qui serait bien plus serein que le nôtre.

***

Μορφεύς
Morphée

Toi, mon si beau Morphée,
Ma couche toujours chaude ;
Je bois du café,
Et ceci est ton ode.

Je te loue, bon sommeil,
Tant il me faut dormir,
Rêver mille merveilles ;
Pourquoi ne pas venir ?

Mais qu'ai-je bien pu faire
Pour t'écrire, au moment
Où je dois sommeiller ;

Pour te perdre, mon cher ?
Reviens-moi, promptement,
Ô ! je t'en prie, pitié !

***

* (Ce poème, « La haine », a été co-rédigé, comme d'autres, avec Sion du temps de notre amitié, entre 2014 et 2015. Sont en italique, à peu de choses près, les vers composés par ma compagnonne de fortune.)