Vous vous êtes combien de fois entendu dire « qu'est ce qui ne tourne pas rond dans ce monde ? », « j'y arriverai jamais », « il ou elle est trop bien pour moi », « pourquoi lui et pas moi », « ils me regardent tout le temps, attendant que je me ridiculise », « lui ou elle a fait ça si je ne le fais pas je vais paraître pour quelqu'un qui a raté le train du ''buzz et de la tendance'' ».
Si vous vous identifiez dans l'une de ces remarques, bienvenue dans la grande famille des complexés qui existent depuis la nuit des temps ; et qui en ce 21iéme siècle et l'arrivée en rafale des nouvelles technologies et de la mondialisation a connu une expansion fulgurante.
Durant toute ma vie j'ai eu la chance malgré le fait d'être le seul enfant de mes parents, de côtoyer pleins de monde, de différentes classes sociales, des gens avec des visions et des concepts de vie variés, des réalités et des priorités diverses. Cela m'a permis dans mon cocon de timide de mieux comprendre mon monde, les personnes qui m'entourent, les relations entre les hommes mais plus important de voir et de toucher le plus répandu des maux de l'humanité : le complexe.
Qu'est ce que c'est être complexé ?, beaucoup vous diront que le complexé c'est celui qui a du mal à s'exprimer, à s'ouvrir et à s'imposer en tant que ce qu'il est. Moi je dirai que le complexé peut se résumer en huit mots : Coincé, Offensé, Mortel, Peur, Lutte, Envieux, X (l'inconnu), Evasion.
Combien de fois en classe vous avez eu la bonne réponse et pourtant vous n'osiez pas lever le doigt, combien de fois dans une allée, un parc ou un trottoir vous avez eu envie d'aborder cette charmante personne (homme ou femme) et que des chaînes invisibles vous retenaient, combien de fois avez-vous eu une idée brillante, un projet ambitieux, un objectif fixé qu'au moment de commencer une force obscure l'a dénué de tout charme, succès et d'espoir.
Ce monstre invisible, ce lâche caché au fond de vous qui exploite toutes vos faiblesses, vos peurs et angoisses, celui la même qui vous pourrit l'existence jour après jour ; n'a-t-il pas mieux à faire et pourquoi s'acharne t'il sur vous et pas les autres. Pourquoi prend t'il un malin plaisir à vous voir souffrir, briser, à mourir à petit feu, sans réalisations, sans passions, sans vie et surtout sans âme.
Qu'est ce que cette chose ? Qui est-elle ? Depuis longtemps que je me souvienne il a toujours était avec moi, en moi, prés de moi. Certes je ne le vois ; pas comme je vous vois vous, le ciel, la mer, ou la terre ; je le vois à travers mes yeux à chaque fois que je suis devant un miroir, je l'entends à chaque instant de solitude et de tristesse ; je le sens à chaque fois que j'essaie de chercher de la lumière pour moi, me chargeant de tous ces maux et craintes , il m'ancre dans la terre et son étreinte presque mortelle m'empêche d'y voir claire ; et la plupart du temps il gagne. Mais, pour une raison qui m'échappe, une circonstance hasardeuse, j'ai réussi pour la première fois à gagner en perdant devant lui. Cela peut paraître paradoxale, du moment où la défaite rime jamais avec satisfaction. En acceptant et prenant conscience que j'ai perdue, j'ai appris la première règle indispensable pour gagner une bataille dans cette guerre inégale vu les rapports de force : s'accepter, c'est se pardonner, c'est enlever son armure et faire face au monde et à ses nombreux conflits qui nous interpellent continuellement.
Comment peut-on progresser dans la vie si on ne sait pas encaisser ; qui n'est rien d'autre que marcher vers quelqu'un, vers quelque chose, vers une idée, sans faillir, sans dévier, sans laisser tomber au milieu de la route. Pour marcher il faut mètre un pied devant l'autre, et c'est en marchant qu'on tombe ; et celui qui sait encaisser est celui la même qui se relève quand il tombe et continue. Ceux qui ne se relèvent pas sont ceux qui ne se pardonnent jamais, ceux la qui ne s'acceptent pas, et cela qui ont leur armure non pas sur la peau, mais plutôt dans la peau et dans leur cœur.
Alors la question qui s'impose est comment s'accepter, se pardonner ?
J'ai mis beaucoup de temps, dans ma bulle, regardant le monde et les gens avec des yeux rêveurs, envieux et remplis de préjugés. Quand j'en sorti, j'avais cette sale manie de me comparer sans arrêt aux autres, physiquement, mentalement. J'étais mal à l'aise dans cet environnement soit disant «normal », je juger les autres sans arrêt et je me juger encore pire ; même un condamné à mort ou un violeur entendant sa sentence tombée aurait poussé un ouf de soulagement comparé à ma sentence perpétuelle qui résonne incessamment dans ma tête et qui me rappelle à quelque point je suis imparfait, dénué d'intérêt, de qualités et d'ambitions. Je marchais en prêtant attention à tous les regards que je croisais et dans ma tête il chuchoté « regarde les ils t'observent, ils te méprisent car ils sont mieux que toi, ils guettent ton moindre faux pas », en enregistrant toutes les voix que j'entendais et que je triai à la recherche d'une once de défaut ou de point négatif auquel je me serait comparé et trouvé la satisfaction d'être au dessus. Et à force de vivre ainsi, les autres, le monde, était un enfer quotidien où il fallait être quelqu'un d'autre et vivre la vie des autres plutôt que la mienne. Heureusement cette partie de moi, rêveuse, insouciante, pure et joyeuse, ne s'étant pas identifié à ce que j'étais devenu, s'est dressé entre lui et moi et m'a posé cette question : pourquoi tu veux tant ressembler aux autres ?
A partir de ce moment il y eu un déclic dans ma tête,car jamais je me suis arrêter et pris le temps de me demander pourquoi je voulais tant être parfait aux yeux des autres , sans défauts majeurs, aimé et admiré. Et pourquoi j'ai l'impression d'être plus imparfait que les autres,incompris, mal aimé et malheureux, sans vie, sans relations. La réponse tomba comme une pierre lancée d'une main et qui après quelques secondes, sous l'effet de la pesanteur tomba à terre ; je ne m'acceptais pas en tant qu'être humain avec ses défauts qui à force de m'y focaliser m'ont fait oublier leurs contreparties ; mes qualités. En ai-je ? J'en doutais et cela m'a fait prendre conscience qu'en réalité autant je connaissais ce monstre tapis dans l'ombre de mon âme, autant j'ignorai le « vrai moi » perdu quelque part dans cet univers de déni, de souffrances, de solitude,d'incertitudes. Une porte s'ouvrit alors, et derrière elle, ils étaient là à m'attendre, dans ce voyage que j'allais faire afin de me retrouver, de savoir ce que je suis pour pouvoir m'accepter et aller de l'avant.
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La traversée d'un INFP
AdventureUne aventure à l'intérieur d'un esprit qui se cherche et qui veux aller de l'avant.