Mais une autre idée me parvint, qui me dérangeait un peu plus et que je mis quelques secondes à admettre indispensable.
Je me mis alors à courir en remontant la rue, le souffle court et en panique. Je connaissais le chemin jusqu'à l'endroit où nos chemins s'étaient séparés et mis la peur de côté pour tenter de le retrouver espérant au fond de moi qu'il ne soit pas parti trop loin. Je haletais et l'air froid pénétrai mes poumons brutalement; je me concentrais pour rester dans la bonne direction malgré tous mes sens désorientés. Sûrement à cause du froid, les larmes coulaient d'elles-mêmes alors que je scrutai répétitivement ma gauche puis ma droite. Il s'agissait de rues que j'avais empruntées un milliers de fois mais la panique essayait de me convaincre que j'étais perdu. Je ne courais même plus, sans pour autant marcher. J'étais frigorifié.
Alors je hurlais le prénom de Jisung, une fois, persuadé qu'il avait déjà dû rejoindre sa maison. C'était ma seule solution. J'étais essoufflé et ai essuyé ces larmes, plus certain qu'elle soient uniquement dues au froid. Je trouvai un abribus et m'y assis, reprenant mon souffle. Soulagé de voir qu'il s'agissait de l'arrêt juste après celui où je prenais le bus.
Une fois de plus, j'appelai le nom de Jisung, n'y croyant plus du tout. Ca m'était égal si je réveillais la ville entière. Je ne lâchais pas l'affaire et continuais de prononcer son nom, de moins en moins fort; j'étais épuisé et commençais à me faire à l'idée de devoir passer la nuit dehors. Une dernière fois, je criai le nom de mon ami presque avec colère; mais pas dirigée vers lui, plutôt envers le monde, un destin en qui je ne croyais pas du tout. Peut-être aussi ma mère qui a sûrement plus dû se préoccuper de quel vernis à ongle serait le mieux assorti avec son long manteau vert olive, que de s'assurer que puisse rentrer. Je ris en silence.
-Il est vilain comme tout ce manteau, en plus.
Il y avait quelques voitures qui me passaient devant parfois, cela faisait quelques minutes que j'avais réalisé que j'étais coincé dehors mais en dehors de ça, pas un passant. Jusqu'à ce que j'entende des pas très rapides et, la tête posée contre la paroi de plexiglas, je me demandais avec amusement qui pouvait bien faire un jogging à cette heure-ci. Le sommeil commençait à me regagner mais les pas se rapprochant m'empêchaient de me concentrer sur la diminution de température de mon corps, pour moins ressentir le froid.
L'arrêt était éclairé par un pauvre lampadaire et même si l'essoufflement de la personne crevait de plus en plus ce silence glacé, mes yeux étaient fermés.
-Chenle...!
J'ouvris les yeux et tournai la tête, ne pouvant être certain que ce soit ce que je pense, ce que j'espérais, finalement, je devais être honnête. Puis, je le vis s'approcher en courant de moi et je mis un temps pour me rendre compte qu'il était revenu, pour de vrai, qu'il m'avait entendu appeler désespérément son nom. Je me sentais à la fois si heureux et désolé de le revoir maintenant.
-Tu m'expliqueras plus tard. Viens avec moi.
Silencieusement, je marchais de nouveau à son côté dans une direction qui, pour cette fois, m'était complètement inconnue et ce bien que les rues se ressemblent toutes. Après quelques minutes, un petit immeuble se présenta et on entra dans son appartement. J'étais trop épuisé pour prêter attention à ce dernier mais les alentours inspiraient vraiment quelque chose de chaleureux. Il me guida jusque dans une pièce sombre et en désordre dans laquelle se trouvait un lit défait. Probablement sa chambre.
-Tu es resté coincé dehors? supposa-t-il, ramassant rapidement les quelques vêtements traînant au sol.
-Mmh, mes parents sont partis en week-end et m'ont pas laissé les clés...
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I can't cook... || chensung
FanfictionZhong est bien trop curieux. Park est bien trop maladroit. Peut-être que ce n'était pas que l'obligation qui les avait amenés là. ❛❛Il avait des pansements sur les mains toute l'année, lui.❛❛ ❛❛Il se faisait tout le temps crier dessus. Je me sent...