Un destin forcé

Prologue

❝ Et les femmes divorcées doivent observer un délai d'attente de trois menstrues ❞ 
(Coran: sourate Al-Baqara verset 228)

- Tu comptais partir comme ça ?

Non, pas lui, Seigneur.

Je pivote machinalement et sans chercher à voir son visage j'enlève la bague en or blanc* de mon annulaire gauche et la lui tends. Pourquoi ne l'avais-je pas laissé chez lui d'ailleurs?

- Je retourne à Buea* je venais de lui adresser la parole pour la première fois depuis qu'il a prononcé les 3 mots que je souhaite ne plus jamais entendre de toute ma vie.

- Tu vas rester, prends ses bagages, s'adressant au chauffeur dont je venais juste de remarquer la présence.

Il était sensé être au Mont Fébé pour sa séance hebdomadaire de cardio. Hier soir il était reparti chez son épouse Siddiqa - dont c'était le tour-, me laissant meurtrie plus que que jamais.

- Comment vous m'avez retrouvé? Toujours en tendant la bague.

- j'ai localisé ton portable.

Ah oui. Il avait mon compte iCloud et le mot de passe. D'ailleurs il l'avait lui même créé avant de me l'offrir.

Unenaim@icloud.com

J'avais rigolé en voyant ça. Aucune originalité. Lol. Une Naïm, je ne l'étais plus désormais.

J'ai toujours pas levé les yeux. Comment pourrai-je croiser ce regard où il n'y a plus une once d'amour pour moi. Après ce qui c'était passé, comment pourrai-je soutenir son regard.

Ses mots prononcés la veille résonnaient encore très clairement dans ma tête.

Je te répudie.

Jamais je n'aurai cru qu'on puisse déverser tant de colère en une si courte phrase.

Pourquoi était-il donc debout devant moi ordonnant qu'on me reconduise chez lui, chez nous. Le châtiment d'hier n'était peut être pas suffisant à son goût. Ou peut-être a t'il oublié? Mon corps non. Chaque blessure semblait s'aggraver avec le temps. Elles me picotaient sous mon Jilbeb*, me rappelant mon erreur.

Oui c'était une erreur d'avoir été aussi aveuglément amoureuse. D'avoir abandonné mon être entre ses mains. On m'avait prévenu. Je n'ai pas voulu entendre. Mon coeur ce traitre n'a pas voulu entendre. Ne dit-on pas que l'amour rend aveugle?

Tu n'es vraiment qu'une pute tu vas jamais changer.

Je peux vous expliquer. Par Allah c'est pas ce que vous croyez. 

Tais-toi , comment oses-tu en rajouter? Jusqu'à quand vas-tu continuer à te foutre de ma gueule. Je ne veux rien entendre je ne veux rien savoir. Je t'ai donné des chances de te faire pardonner. Milles fois.

Me pardonner quoi au juste?

Ma voix tremblait, il commençait à me faire peur.

J'avais cru que ce qui c'était passé avec Naïma était une erreur. J'avais espéré que t'aies amèrement regretté. Salope! PUTE!

Me traitez pas de pute. Snif je suis pas une pute.

SPLAF, la première gifle s'abat sur ma joue trempée. Mon Coeur rate un battement. Je suis fini.

Si, t'es même pire.

MAIS QU'AI-JE FAIS? VOTRE SŒUR JE NE L'AI MÊME PAS CONNU. MAIS POUR YANIS JE PEUX VOUS EXPLIQUER, IL VOULAIT JUSTE...