~J'étais seule~

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La solitude... les gens associent inconsciemment ce mot à une personne qui est, dans la majorité des cas, dépressive ou qui déprime tout simplement. Dans le cas échéant, la solitude n'est peut-être pas réellement voulue ou recherchée puisque la personne a des problèmes d'intégration ou, dans une situation qui me semble plus problématique, que les gens qui font partie de son cercle social ne lui prêtent pas attention, ou encore ne l'acceptent pas pour des raisons spécifiques. En revanche, dans le cas où c'est une action délibérée, comme le mien d'ailleurs, cela peut être agréable. Le mot prend alors une connotation entièrement différente de la première. En ce qui me concerne, j'ai été influencée par mon entourage et essentiellement mes parents qui me surprotégeaient en me prohibant, durant mon enfance et même jusqu'à maintenant, de sortir, de rester avec des personnes, à agir d'une manière spécifique et polie avec tout le monde. Malgré le fait que j'étais une enfant turbulente et excitée continuellement, je parvenais à prendre en considération leur demandes, mais bien évidemment quand cela m'enchantait (ils me faisaient beaucoup de chantage). Dans le cas contraire, je me mettais à crier tout en sautant telle la puce de l'épisode 70 de la première saison de la Panthère Rose, j'avais une source inépuisable d'énergie. Puis, lors de ma première rentrée scolaire, j'ai littéralement changé: je ne me sentais pas à l'aise en étant entourée par trente-deux morveux, qui avaient les mêmes sac-à-dos; un modèle pour chaque sexe; bleu pour les garçons et rose pour les filles. Je réalisai alors que j'étais... différente! Je ne cessais pas de me comparer à eux; pourquoi les cheveux des filles sont longs et bien coiffés alors que les miens ressemblaient plutôt à une crinière toute sale et crasseuse (je tiens à préciser que j'ai passé une demi journée à me laver juste avant)? Pourquoi ces vêtements si ordinaire alors qu'ils peuvent, tout comme moi porter le cosplay de Spiderman mais sans le masque bien évidemment pour éviter que les adultes nous tabassent? Et surtout c'est quoi ces sac-à-dos, je croyais encore que comme moi, ils se devaient de les personnaliser en dessinant dessus? J'étais littéralement perdue.
Plus le temps passait plus je réalisais que j'étais unique et que j'y pouvais rien, c'est pour cela que je me suis renfermée dans ma bulle magique impénétrable, dans laquelle je dessinais, j'écoutais du Snoop Dogg, et quand j'en avais marre j'ensorcelais mes camarades de classes et les membres de ma famille  avec mes potions magiques secrètes ou je partais en aventure dans mon monde chimérique. Et ce fût à un moment quand je dessinais que  je pris la sage décision de faire comme les loups que je voyais sur National Géo Wild: vivre en solitaire. Dès lors, j'ai commencé à devenir agressive, et ça s'est aggravé lorsque ma mère a mit bas deux morveux qui ne cessaient pas de pleurer durant la nuit.

Une Nuit MagiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant