Il s'était préparé tout un discours dans sa tête. Aujourd'hui, il irait la retrouver dans ce fameux café où tout a commencé. Ils se salueraient en se faisant la bise et il sentirait ses lèvres sur ses joues ; ses lèvres qu'il avait tant aimé et tant chéri par le passé. Ils discuteraient, comme deux adultes. Forcément, il y aura quelques blancs, quelques silences et peut-être même quelques souvenirs évoqués mais il était près à tout. Il savait enfin ce qu'il voulait et ce qu'il voulait c'était être avec elle.
Il marchait dans une ruelle, d'une démarche confiante. Il s'arrêta au passage piéton, en face du café et regarda, au loin, s'il ne pouvait pas la reconnaître. En effet, il l'a reconnu.
Elle était déjà installée sur une table en hauteur, face à la fenêtre. Elle avait une tasse entre les mains et riait. Elle n'était pas seule.
Thomas était comme paralysé. Pourquoi était-elle venue accompagnée à leur rendez-vous ? Il s'imaginait l'entendre rire. Comme elle riait avec lui, autrefois.
Elle se leva, prit ses affaires et sortit du café, toujours accompagnée. L'homme qui l'accompagnait était plus grand qu'elle. Il avait les cheveux mi-longs, plaqués en arrière et un début de barbe. Ils ont l'air heureux ensemble. Il lui a pris la main et a embrassé son front.
Les yeux de Thomas se remplirent d'eau. C'était trop tard. Il avait réalisé trop tard. Il se pinça les lèvres, comme pour s'empêcher de hurler sa douleur. Il ferma les yeux un court instant pour ne pas que ses larmes s'échappent. "C'est évident." pensa-t-il, "Elle ne va pas m'attendre éternellement." Il retourna sur ses pas sans se retourner.
