Le soir même, Anna attendu le retour de Sebastian à la fois avec impatience et stress. Elle faisait les cents pas dans l'appartement, se rongeant les ongles et en regardant l'heure toutes les cinq minutes. Elle était nauséeuse rien que de penser à leur prochaine conversation et elle n'avait plus de quoi se détendre, ayant vidé toutes les bouteilles la veille.
Elle entendit les clés dans la porte. Son cœur s'accéléra. Il rentra dans l'appartement, sans dire un mot. Il déposa ses affaires sur le canapé, comme à son habitude et sans jeter un regard à sa petite amie, il alla ouvrir le frigo, en quête d'une boisson alcoolisée.
- Bonsoir chéri... dit Anna d'une petite voix.
- On a plus rien à boire ?
- Non je ne suis pas sortie... Ça va ?
Il se tourna vers elle. Son regard était noir et transperçant. Elle eut un sursaut. Elle ne l'avait jamais vu comme ça.
- A ton avis ?
- Seb...
- Non, ne dis rien. Comme d'habitude, ne dis rien.
- Je...
- Arrête. Juste, arrête de faire semblant.
Il ferma le frigo et repris ses affaires sur le canapé.
- Sebastian ?
- Je vais dormir chez moi.
- Quoi ? Non, attends ! On peut en parler, au moins ?
- Ah parce que maintenant tu veux en parler ? Tu attendais que je m'en aille pour m'en parler ?
- Mon chat...
- Non. Arrête.
- Ne fais pas ça. Laisse moi parler.
- Tu avais quatre mois pour parler. Tu te réveilles un peu tard.
- Tu ne crois pas que j'ai essayé ?
- Justement, non, je ne crois pas.
Il ouvra la porte. Anna essaya de l'empêcher de partir, de le retenir, en vain. Il claqua la porte derrière lui et la jeune femme s'effondra contre cette dernière. Elle se haïssait plus que tout au monde. Elle s'en voulait énormément de ne pas avoir été capable de lui en parler et de faire le point sur elle-même. Elle avait voulu que cette relation soit secrète pour qu'elle puisse en profiter pleinement, sans les gens autour, sans les vautours, sans les rumeurs. Mais elle s'est faite rattraper par son passé et après l'avoir fui pendant des mois et des mois, il fallait qu'elle l'affronte et qu'elle en vienne à bout.
