Road to Love - markhyuck

Prologue : Rencontre fortuite

I hear the birds on the summer breeze
I drive fast, I am alone in the night
Been tryin' hard not to get into trouble
But I, I've got a war in my mind
So, I just ride, just ride

Ride, Lana Del Rey

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Quelque part dans le Désert des Mojaves, Californie

264 miles était affiché au compteur et toujours rien, nada, pas la moindre infrastructure qui pourrait témoigner la présence d'une quelconque trace de civilisation. Seulement lui, sa caisse, le ciel, et le sable et la poussière, dorés par un soleil écrasant.

Mark venait de traverser une grande partie du désert des Mojaves, slalomant entre les vallées cuivres de sable et de cactus et les carcasses de véhicules abandonnées en bord de route.

L'album Parachutes de Coldplay tournait en boucle depuis le début de son périple. Les même chansons se jouaient et commençaient clairement à agacer le jeune conducteur. Mark devait être sacrément fatigué au point de haïr un de ses groupes préférés. Son ventre lui criait famine et son corps avait besoin de repos.

Le même paysage défilait devant ses yeux et lui rappelait constamment sa solitude. Pourtant, la solitude, c'était ce qu'il était venu chercher lorsqu'il avait entreprit de prendre la route sur un coup de tête.

Partir loin et ne plus jamais revenir ; ça ressemblait à un adage d'adolescent, mais surtout, c'était une idée totalement insensée et le jeune homme aux cheveux noir se rendit très vite compte qu'il ne savait pas dans quoi il avait mis les pieds. Il recensait déjà tout ce qui l'avait poussé jusqu'ici ; des souvenirs à en donner la migraine ressurgissèrent et Mark maudit intérieurement son cerveau pour son incroyable sadisme.

Il soupira et se décida à appuyer sur le bouton "EJECT" du lecteur CD afin d'insérer un autre disque : l'album Bad de Michael Jackson, son album préféré de ce légendaire icône de la pop qui avait bercé toute son enfance.

Les premières notes de Leave me alone résonnèrent à l'intérieur du véhicule et la mélodie embauma l'être tout entier de son conducteur. Son corps se mit à bouger frénétiquement au rythme de la musique ; le noiraud tapait du pied, bougeait de la tête et battait la mesure avec son index sur le volant écaillé noir.

Après quelques kilomètres de route, le souhait de Mark sembla s'être réalisé. Une petite supérette l'attendait à quelques mètres de là. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres rêches lorsqu'il aperçut la devanture rongée par le temps, et il s'empressa de se garer près de l'infrastructure presque en ruine.

Sortant de l'automobile, il grimaça quand son corps qui était jusqu'à présent maintenu à froid par la climatisation se heurta à un soleil de plomb. Ses pieds foulèrent enfin le sol de poussière et le noiraud s'étira longuement tout en se dirigeant vers la supérette sans enseigne apparante.

Enfin si, les lettres de la devanture s'étaient simplement détachées mais on pouvait encore y lire les inscriptions "Chez Joe".

Il poussa la porte en verre et un tintement de cloche retentit. Dès lors, l'ordeur désagréable de tabac et de renfermé lui caressa les narines.
Mark salua brièvement d'un geste de la tête l'unique personne présente en caisse -et même peut-être de toute la supérette-. L'homme était occupé à lire le journal, une télévision allumée au dessus de sa tête.

Les deux hommes se jaugèrent du regard ; Mark détailla brièvement la personne en face de lui : un homme dans la soixantaine avec une moustache rectangulaire et des cheveux attachés terne et gris. Un débardeur décoloré, usé et troué avec des traces de transpiration dévoilait ses bras imposants. Un cure-dent était logé au coin de sa bouche et un air sévère et lassé arborait son visage tanné.
Seule les sons d'une petite télévision cathodique postée à côté de l'homme rendait la scène encrée dans le présent.