Mon prof

Chapitre 3

Mi-novembre.

Plus les jours passent, plus je me rend compte de la difficulté de la fac. J'ai un réel coup de mou en ce moment. Je n'ai plus une seule minute pour moi ces derniers temps.
Les journées deviennent de plus en plus courtes, les températures baissent de manière affolante. En bref, ce n'est pas la période la plus joviale de l'année.

Seul point positif, même très positif, c'est que j'ai pu trouver des vrais potes. Je me suis beaucoup rapprochée de Élodie et de Clément, un gars de ma classe. On forme comme qui dirait un joli petit trio. On a même eu l'occasion pas mal de fois d'aller en boite, maintenant que j'ai 18 ans je profite bien ! D'ailleurs dans 2 semaines une grosse soirée est organisée par le BDE de l'université, j'ai juste trop hâte d'y être, même si les partiels arrivent à grands pas. Bon avec Sonia on s'est vraiment éloignées. Je me suis vite rendue compte qu'on avait pas du tout les mêmes priorités et ça me gavait de la voir collée h24 à Yanis. Bref, socialement parlant je me sens tout de même beaucoup plus intégrée qu'avant.

Et bien évidement mr Dussot. Plus les heures de cours passent, plus je fantasme sur lui. Il est tellement charismatique, tellement passionné par ce qu'il dit, on voit vraiment une volonté de nous transmettre ce savoir auquel il tient tant... Il y a quelque chose que j'admire chez lui, quelque chose qui me fait vibrer. J'arrive pas à comprendre comment une personne, à qui je n'ai presque jamais parlé peu me faire autant d'effets.
J'ai l'impression d'être un vraie groupie de mon prof. Mais bon, ce n'est qu'un prof après tout alors pourquoi je m'abstiendrais de penser à tout ça !

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Mardi, 8h10.

Me voilà en cours de math. Comme par hasard, n'ai eu aucune difficulté à me lever ce matin.

- ...Je vais vous demander de faire les exercices 13,14 et 15 p62 du livre et nous les corrigerons dans une vingtaine de minutes..., annonça le prof.

Je termine en un rien de temps ces 3 exercices, et me met à papillonner en me faisant je ne sais combien de films sur mr Dussot.

- Bah dit donc t'es rapide toi ! T'as trouvé a = 0,8 pour la droite d'ajustement ? S'exclama Élodie.

- Hahaha t'en es que à là sérieux ?

- Écoute Mathilde les cours sont peut-être passionnants et faciles à comprendre pour toi mais c'est loin d'être le cas pour moi !

- Tiens recopie sur moi ça ira plus vite, dis-je en me moquant d'elle.

Derrière moi une voix masculine me surprend.

- Mesdemoiselles je ne vous dérange pas ?

Je me retourne et voit mr Dussot avec un regard malicieux.

- Heu... Oui... Non..., hésitais-je en sentant le rouge me monter aux joues.

Je ne l'avais jamais vu d'aussi près et ne pu m'empêcher d'observer chacun des traits de son doux visage.

- Vous avez fini vos exercices pour vous permettre de bavarder comme ça ? Reprit-il pour briser le silence en jetant un regard sur mes exos bel et bien terminés.

- Vous êtes bien rapide mademoiselle Lussier (oui, c'est bien mon nom de famille), venez donc faire la correction au tableau à mes côtés.

- J'étais simplement entrain d'aider Élodie mais oui pas de problème.

Il me regarde fixement avec un sourire en coin en s'éloignant pour surveiller les autres étudiants, je sens mon coeur palpiter. Je n'ai jamais été aussi proche de lui que maintenant.
J'inspire un grande bouffée d'air, prends mes copies avec moi et me dirige vers le tableau. Je vois au loin Élodie qui me fait un grand clin d'oeil.
Pitié arrête ça.

Je finis de noter tout mon travail sur le tableau et sens le regard de mr Dussot se poser sur moi. Il s'approche, jetant un coup d'oeil et acquiesçant mes calculs. Sans que je m'y attende, il me prend la craie des mains.

- Je vous reprends ça, merci c'est parfait vous pouvez retourner vous assoir. Dit-il en me regardant intensément.

Ce simple contact avec sa paume de main électrise mon corps tout entier. Une vague de papillons me traverse le ventre. Comme s'il y avait une certaine tension, et je suis persuadée de ne pas être la seule à l'avoir ressentie. Je retourne m'assoir auprès d'Élodie, celle-ci m'accueille avec des grands yeux écarquillés :

- Meuf ! T'as vu comme il t'a dévisagé sérieux ? Ça se voit à des kilomètres que tu lui as tapé dans l'oeil. Je sure qu'il est à deux doigts de bander.

Élodie et son exagération habituelle, elle me fait rire.

- Hahahaha mais n'importe quoi toi, c'est juste parce que tu sais ce que je pense de lui que tu me dis ça, dis-je toujours avec cette même chaleur dans mes joues.

- Non je t'assures Math tu ne te rend pas compte !

Je la regarde en levant les yeux au ciel mais toujours avec ce sourire que je n'arrive pas du tout à retirer de mon visage.

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Le prof continue son cours, toujours avec autant de sex appeal que d'habitude, cependant j'ai l'impression qu'il s'adresse directement à moi. C'est sans doute à cause de notre interaction. Il m'intimide tellement...