Fragments | Taekook

•5: Rencontre•

« Hey, le zarbi!!! » m'écriai-je en le poussant contre les casiers. Il ne répondit pas, au lieu de ça, il se laissa faire et rabaissa simplement la tête.

C'était toujours comme ça avec lui. Il se laissait toujours bousculer de tous côtés... et ça m'énervait.

Je levai mes bras et les plaça autour de lui pour l'empêcher de partir et me penchai plus près.

« Yah. » Il sursauta et trembla. « Regarde moi. » ordonnai-je.

Il releva la tête avec hésitation et nos regards se croisèrent, ses yeux étaient rouges et aux bords des larmes. Il avait l'air d'avoir passé la nuit entière à pleurer et on aurait dit qu'il n'avait pas assez dormi. Je sentis la culpabilité grandir en moi.

Soudainement, la cloche de l'école retentit. J'entendis mes amis m'appeler mais je gardais mes yeux rivés sur ma proie.

« Yah. Sur le toit à midi. Sois là. »

Après ça, je le laissai et partis en cours avec mes amis. Je savais qu'il m'obéira. Il ne peut rien faire contre moi. C'était toujours ainsi depuis que j'avais posé mes yeux sur lui... depuis qu'il était devenu ma proie.

J'ai été transféré dans cette école pendant ma deuxième année de collège. C'était une excellente école remplis de gens qui portaient des noms prestigieux. Oui, c'était une école pour les enfants pourris gâtés... tel que moi, et puisque j'étais l'un des plus riches et l'un des plus fameux, je n'eus aucun problème à m'intégrer aux autres... en fait, c'était plutôt eux qui me collaient autour en essayant de tirer quelque chose de notre relation.

On sait tous comment fonctionne la hiérarchie, et les statuts sociaux signifient tous pour les riches, donc ils cherchaient tous à gagner mes faveurs... tout le monde... sauf un.

Lui. Ce mec prénommé Kim Taehyung. Le seul qui m'ignorait, moi le grand Jeon Jungkook.

Le statut social ou tout autre choses de ce genre ne lui ont jamais importé. Alors que tout le monde se vantait de leur richesse, leur fortune, leur popularité, leur talents ou leur apparences, il restait silencieux. Alors que tout le monde essayait de me plaire, il ne me prêtait même pas attention et préfèrait rester dans un coin à lire un livre. Il n'avait aucuns amis et son existence ne serait même pas reconnue s'il n'était pas le meilleur étudiant. Tout le monde le laissait dans son coin et ils en savaient très peu à son sujet... mais il m'avait rendu curieux.

Je voulais en savoir plus sur lui et je savais que même les Dieux étaient de mon côté lorsque je l'avais aperçu cet après-midi là.

J'étais en heure de colle, mais puisque je suis un putain de gamin, après quelques minutes, j'ai décidé de quitter la salle et les profs m'ont laissé partir. La vie est belle lorsque vous venez d'une famille riche.

Je me promenais dans les couloirs mais m'arrêta devant la salle des profs lorsque j'entendis un grand bruit. J'étais curieux de savoir ce que c'était alors je collai mon oreille à la porte.

J'entendis des voix familières et des sanglots étouffés.

« S-S'il vous plaît... arrêtez... monsieur... Je- »

« Yah! Est-ce que tu veux redoubler ton année? »

« N-Non... s'il vous plaît-AH! Non! Arrêtez! Ah! »

Je ne pouvais plus le supporter alors j'ouvris la porte d'un grand coup et témoignai d'une scène horrible.

Il avait été poussé sur un bureau. Son uniforme, déboutonné, exposait la partie supérieure de son corps, de son cou à sa poitrine qui était fraîchement marquée. Sa ceinture avait été desserré et sa fermeture éclair ouverte pour laisser apparaître son caleçon. Ses cheveux étaient ébouriffés et ses yeux étaient remplis de terreur pendant que ses joues rouges se teintaient de larmes.