OU COMMENT J'AI DÉCOUVERT LE CORPS DE MON FRÈRE.
Nathan.VOILÀ MAINTENANT TROIS ANS QUE MON FRÈRE EST PARTI. Trois ans que je ne cesse de penser à lui et à Astrid. Lui qui voulait lui faire sa demande… Nous avions tout préparé. Nous devions organiser une sorte de repas de famille, puis lors du dessert il aurait apporté un faux cupcake qui était en réalité la boîte où se trouvait l'alliance. Il se serait mis à genoux puis aurait récité le discours que nous avions mis plus de deux heures à préparer. Astrid aurait sauté au cou de mon frère pour l'embrasser et lui aurait dit que oui, elle voulait se marier avec lui. Mais rien de tout cela n'était arrivé. Ils étaient tout les deux partis pour un autre monde avant de connaître la vie. Je me souviens encore de cette journée atroce où j'avais retrouvé leurs corps inertes sur le sol de ce vieux quartier miteux au cœur du Chellil.
Depuis peu, je me rendais là-bas pour acheter de la drogue en faisant attention à ce que personne ne me voit me faufiler entre les différents buissons pour rejoindre un groupe de dealers. Je ne voulais pas inquiéter mes parents, ni subir les jugements de mon frère. J'étais dans cette période de l'adolescence où j'essayais de me trouver. En attendant, la drogue était un bon moyen d'oublier mes problèmes, de me vider la tête. Alors que je marchais vers un petit immeuble abandonné où je me cachais en attendant les autres, j’avais vu au loin deux silhouettes allongées au sol, se tenant main dans la main. Je ne comprenais pas ce que faisais un couple dans un endroit pareil. Alors je m’étais approché d'eux. Plus j'avançais, plus je voyais les silhouettes de plus en plus nettement. J’avais alors remarqué du sang dégoulinant sur le sol et m’étais mis à courir vers les deux corps. Je n'en croyais pas mes yeux. C'était elle. Astrid, la petite amie de mon frère, allongée à côté d'un homme dont je n'arrivais pas à distinguer le visage. J'avais donc essayé de décoller les deux corps pour mieux les voir, quand soudain j'avais reconnu mon frère, Timéo. Il était là, allongé par terre, le corps inerte, le teint pâle et les yeux fermés. Je m’étais mis à paniquer en tentant de vérifier si son cœur battait encore, si il y avait une chance pour qu'il ne soit pas mort, en vain. C'était trop tard, il était parti. Je m’étais donc redirigé vers le corps d’Astrid espérant pouvoir la sauver elle, mais rien à faire. Ils étaient morts. J’avais commencé à crier, hurler à en perdre la voix, complètement choqué par ce que je venais de découvrir. Mes yeux me piquaient mais j'étais beaucoup trop en colère pour pleurer. Je m'étais donc décidé à appeler la police.
À peine cinq minutes plus tard, j'entendais les sirènes retentir au loin. Un agent était venu à ma rencontre en me posant une tonne de questions. Mais je n'arrivais pas à parler. Mon cerveau s'était comme mis sur pause durant un instant. Il n'y avait que moi et ma peine. J'étais seul. Puis, après un long moment à regarder le sol, j'avais entendu la voix tremblante de mes parents. Je m'étais donc retourné pour constater tout le boucan autour de moi. Une foule immense était là. Des policiers, des ambulances mais aussi des voitures de journalistes. En à peine une heure la moitié de la ville avait débarqué ici. Mes parents s'étaient alors dirigés vers moi, en larmes.
« Oh, Nathan ! »
Ils étaient venus m'enlacer et nous étions restés là, en pleurs, pendant un temps qui m'avait paru une éternité. Puis j'avais vu au loin un homme cagoulé, et eu une sorte de flash back.
Il était assis sur une chaise devant moi et chantonnait une chanson. Je n'entendais pas bien mais avais tout de même réussis à déceler quelque chose “Ils formeront le Cercle Des Ténèbres”. J'étais ensuite revenu à la réalité. La phrase tournait dans ma tête. Après un certain temps, je m'étais évanouis. Lorsque je m'étais réveillé, je me trouvais à l'hôpital. Au départ je ne comprenais pas puis tout m'était revenu en tête. Timéo, Astrid, la police, la foule et la comptine. Un mal de tête atroce avait alors fait surface et je me rendormais, complètement crevé par les événements. Quelque mois plus tard, mes parents avaient appris pour la drogue et m'avaient fait entrer en centre de désintox. Maintenant j'étais guéri, mais j'avais toujours ce manque. Celui de mon frère. Il était mon repère et lorsqu'il était parti, c'est comme si une partie de moi s’en été allée avec lui. Avec le temps, j'avais appris à vivre avec ce manque. Mais je savais au plus profond de moi que ce masque de l'adolescent fort que je m'étais donné n'était qu'une carapace. J'étais toujours aussi dévasté. Astrid aussi me manquait. Aussi surprenant que cela puisse être, en trois ans, elle avait réussi à laisser une marque dans mon cœur. Le souvenir de mon frère et de ma belle sœur me mit les larmes aux yeux.
*
« Nathan, à table ! » m’appela ma mère.
« Oui m’man ! »
Depuis la mort de Timéo mes parents et moi nous étions énormément rapprochés. J'avais besoin de soutien et ils étaient là. Bizarrement, ils étaient rapidement passés à autre chose, comme si mon frère n'avait jamais existé. Après tout, chacun sa façon de faire son deuil.
Je me mis à descendre les escaliers pour rejoindre la salle à manger lorsqu’une voix se mit à hurler dans ma tête. Un cri de douleur. Un cri à vous faire perdre vos tympans. Puis ma tête commença à me faire énormément mal. Je vis des images défiler devant mes yeux. Un homme cagoulé était debout, un couteau à la main, prêt à le planter dans le torse d'un petit garçon d’à peu près 6 ans. Puis sans prévenir il enfonça l’arme et le petit tomba à terre.
Je revins alors à la réalité, puis revis une image de l'homme, le jour de la mort de Timéo, et entendis à nouveau cette chanson qui me hantait. Je commençai alors à voir flou, puis m'évanouis. La dernière chose que je pu entendre fut ma mère crier à mon père d'appeler une ambulance.
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Corrigée par LauriaAuxAnges
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D'entre les morts
Science Fiction« Alors c'était comment d'être en squelette ? » Timéo avait 19 ans quand son cœur a arrêté de battre. Sa mort n'avait pas été spéciale ou super top non plus. Il était avec sa copine quand c'est arrivé. Quoi de mieux n'est-ce pas ? S'envoler pour une...