Floriane

Revanche

Pdv (Point de vue) inconnu

Maintenant un mois qu'ils ne sont plus là, qu'ils sont morts, que je me sens libre, débarrassé.
Ils avaient fait de ma vie un enfer donc ils ont mérité ce qu'il leur est arrivé. Oeil pour oeil, dent pour dent. J'adore cette phrase.

Je passe devant le bureau de la secrétaire, tout lentement, les yeux dans le vide.

- Bonne fin de journée Monsieur Stephens. Désolé encore pour ce qu'il s'est passé, c'est horrible.

Je regarde la secrétaire avec une petite moue :

- Effectivement. C'est terrible...

Je lis son nom sur son badge. Anne.

- Bonne fin de journée Anne.

- C'est rien. Vous savez quoi? Je peux vous dire un secret?

-Allez-y!

- C'était idiot de vous mettre dans la liste des suspects. Je n'ai jamais crue que vous aviez quelque chose à voir avec tout ça, c'était votre famille.

Je lui force un sourire.

- Ils ont fait leur travail, tout simplement, mais c'est gentil. Je dois y aller, merci pour tout.

Je me dirige enfin vers la sortie en lui adressant un clin d'oeil. Je peux enfin regagner mon chez moi.

Vous être libre de partir, m'ont-ils dit. Heureusement que le plan était déjà tout tracé et que mon alibi a tenu le coup, sinon je serais sans doute déjà derrière les barreaux pour avoir commis ce meurtre dont tout le monde parle : le meurtre des Parks. Attendez que les médias en parlent... Ce sera la furie totale. Les Parks détiennent, depuis des générations, l'une des plus grosse compagnie de justice du pays, Parks Law Firm. 

Comment est-ce que j'en suis venu à les éliminer?

C'est simple. Je vais vous raconter une histoire.

Dans les années 1930, en pleine crise économique, Parks Law Firm s'est vu renvoyer des centaines d'employés. L'un d'eux, Zalexander Clarke, contre ces renvois, a décidé de lancer un groupe qui revendiquerait leurs droits et se rebellerait contre la compagnie. Au début, c'était banale, tout fonctionnait bien, mais une erreur a été commise, trop grosse pour qu'elle passe inaperçue. Un des hommes du groupe a eu l'idée de kidnapper Alan Parks, le chef de la compagnie, à l'époque. Je peux vous certifier qu'après moins de 24h un avis de recherche était lancé. Pris de panique, les hommes ne savaient pas quoi faire avec lui, mais nul besoin de dire qu'ils ne pouvaient pas le relâcher, on ne peut rien échanger contre le silence d'un homme comme lui.

Alors le dilemme de cette histoire : Qu'est-ce qu'on fait de lui?
Le torturer? S'en débarrasser? Le tuer?
Zalexander et son groupe ont décidés de le faire souffrir pendant un mois, puis l'un deux a finit par le tuer. Ils ont caché le corps, personne ne l'a jamais revu, personne ne sait ce qu'il s'est vraiment passé sauf ces hommes.
Dans ces évènements, Zalexander avait perdu son travail, sa femme l'avait quitté pour un homme riche et ses enfants l'avaient laissé par dégout.

Son fils enchaînait les batailles de rue, les activités illégales et les nuits alcoolisées comme nouveau mode de vie.
Sa fille, de son côté, vendait son corps le temps d'une nuit pour se permettre de survivre. Tout cela lui rapportait un minimum d'argent, mais aussi un enfant imprévu, Victor Clarke, moi.
Elle laissa son âme, une journée glaciale, au milieu d'une ruelle, quelques minutes après avoir accouché. Les cris de son bébé ont finalement alertés une religieuse passant devant cette ruelle pour aller à l'orphelinat où elle donnait ses services. J'ai été élevé par les sœurs avec d'autres enfants, me faisant appeler 43, mon numéro de chambre.

Original, non?

À mes 10 ans, mon oncle a appris mon existence et il est venu me faire déguerpir de cet orphelinat. Il m'a rebaptisé Victor Clarke,  m'a apprit pour l'histoire de ma famille, pour ma mère et m'a aussi amené voir mon grand-père, Zalexander Clarke.
J'ai été éduqué pour faire tomber les Parks. Toute ma vie, on m'a appris à les détester, à faire des plans pour les faire souffrir et à les anéantir.

Maintenant que j'ai tué une autre génération de Parks, il ne me manque plus qu'à éteindre la lignée en tuant leur adorable fille qui ne se doute encore de rien, Floriane.

C'est le début de la fin...