De La Force

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J'aurai aimé vivre une adolescence ordinaire et douce. Je ne suis pas entièrement étrangère à ce qu'est l'adolescence, mais ces heures délicieuses d'euphorie et d'ivresse furent brèves. Je garde de ces moments un souvenir mélodieux et serein. Quand j'ai rencontré Charlie, je ne me suis pas nettement isolée du chemin emprunté jusque ce jour. L'on restait, tous ensemble, mes amis et moi, jouir des plaisirs de la vie.

Les rapports entre Charlie et moi étaient inhabituels pour un couple. Il m'effrayait parfois, et même s'il était mon petit ami, il ne quittait pas sa froideur naturelle et cela s'aggravait chaque jour. Il avait en lui quelque chose de particulier, mais ce n'était quelque chose de positif, non, ce nest pas le genre de détail qui fait tomber une fille amoureuse. Pourtant, ma famille et mes amis l'adoraient. Il était incroyablement charmant et drôle, parlait très bien, et était éminemment intelligent. Il aimait présenter une image parfaite de lui. Si seulement ils étaient au parfum de la situation dans laquelle je me trouvais.

Les ébauches de notre relation, supposées être les moments les plus heureux d'un couple n'ont pas vraiment évolués de la sorte. Son vu de fidélité n'a apparemment pas été exaucé de la même manière que le mien. J'étais très blessée et je lui en voulais beaucoup, égal à lui-même, il me tenait garante de toutes ses fautes, c'était moi qui n'étais pas à sa hauteur finalement, il avait surement raison, comme toujours. Alors je m'excusais, car j'avais toujours tort, parfois je n'étais pas d'accord avec lui mais il me faisait changer d'avis très vite, il me connaissait bien et il était si proche de moi, que j'avais quelquefois le sentiment quil m'habitait. Il en abusait et me faisait tourner la tête, malheureusement pas vraiment comme je l'aurai aimé. J'étais si confuse, il appuyait sur ce qui me faisait mal et s'hasardait à explorer les limites de mes peurs. La jeune fille angoissée que j'étais fut bien plus maîtrisable que quelqu'un de téméraire et d'assuré

Je me remémorerais toujours ces fois où il m'appelait au beau milieu de la nuit, et qu'il me racontait les anecdotes de ses paralysies du sommeil, j'en étais épouvantée et je le suppliais d'étouffer ses histoires à chaque fois. Je passais de longues nuits seule, terrifiée, à ne pas fermer l'il, et ce pendant des jours. La description si réelle et si obscure de ces bêtes était, je le crois aujourdhui une simple invention de sa part. Charlie mentait pour tout et tout le temps, sans raison. Parfois c'était pour me contrôler, ou simplement par plaisir.

Il navait aucune once d'empathie. Ni à mon égard ni à celui de sa famille ou des personnes proches de lui. Me voir pleurer lui importait peu, de la même manière que savoir ce qui pouvait arriver, à lui ou aux autres. C'est pourquoi il me répétait sans cesse que la loi ne sappliquait pas à lui. Il conduisait sans permis de conduire, testait toutes sortes de drogues, et allait toujours plus loin pour braver la loi. Pendant près de cinq ans, jai supporté ses paroles blessantes, ses actes destructeurs et la pression incessante quil exerçait sur moi. Comme un bien, ou une appartenance, chaque chose dictée par Charlie, je devais l'effectuer, sans ciller. Cette relation abusive, dans les paroles et dans les actes m'a dévastée. Je n'étais plus moi, et je n'avais plus le contrôle de ma vie. Encore moins quand cet évènement se produit

Nous étions en chemin pour rentrer dune fête, assez, alcoolisée, quand Charlie a perdu le contrôle de la voiture. Nous sommes rentrés en collision avec un quatre-quatre si gros que nous aurions pu y laisser notre vie. Favorablement ou non, la seule chose laissée à larrière de la voiture était le téléphone portable de Charlie. Quelques jours plus tard, je reçu un texto d'un destinataire inconnu.

« J'ai trouvé ce téléphone à l'arrière de la voiture de ton petit ami. Je sais qui tu es, je sais qui vous êtes tous les deux. »

Je m'en moquais un peu à vrai dire. Cétait sûrement une blague. Je n'y ai pas répondu et quelques jours plus tard, j'en reçu un autre.

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