Chapitre 2 : C'est mon histoire

17 1 0
                                    

Je n'arrête pas de repenser à ce qu'a dit le président. « C'est une nouvelle ère qui débute» . Cela fait une semaine depuis la déclaration du président. Il y a eut encore une attaque, à Canberra. Encore des morts que nos « alliés » n'ont pas pu sauver. Cela a donner lieu à des émeutes dans les rues. Les pancartes des manifestants affichaient « Laissez les nous aider ! » et « Si ça continue, on mourra tous ». Pourtant, rien à changer.

Au bout d'un moment, l'espoir est retombé et plusieurs sites internet ont vu le jour. Certains d'entre eux parlent de ce qui va nous arriver (mourir dévorer par les aliens, mourir par un virus, etc... bref vous avez le choix), d'autres des différents buts des extraterrestres (nous étudier de manière effroyable, nous prendre notre planète, etc... là encore vous avez le choix). Je me balade sur le web en explorant ses nouveaux sites tous aussi débiles les uns que les autres.

Tout à coup je tombe sur un site nommé           « Souvenirs d'un humain ». La curiosité est la plus forte et je clic sur le lien. J'arrive sur la page d'accueil assez simple. Il y a quelques phases d'introduction : « Écrivez ici votre vie. Peut-être qu'on se souviendra de vous après l'apocalypse. ». Je referme mon ordi. Déjà, je ne veux pas exposer ma vie à de parfaits inconnus (ces gens là ont peut-être de mauvaises intentions...). Ensuite, on parle ici d'apocalypse, sauf que si ça se trouve il n'aura même pas lieu. Enfin, si il arrive en effet un apocalypse, et qu'il y a des survivants, ce n'est pas sur un site internet qu'il faudrait raconter ses mémoires, car admettons que la technologie a été détruite, cela ne servirait à rien.

Après cette confrontation à la « panique » de l'humanité, je regarde l'heure. 19h30. Je suis en retard ! Je ne me suis jamais préparé aussi vite. Je sors de chez moi et je réalise soudain que l'ascenseur est en panne. Je lâche un soupir désespéré et je commence ma descente à une vitesse folle des sept étages qui sépare mon appartement de la terre ferme. Je manque de me vautrer, et je continue. Ma jambe me fait mal. Ça fait bizarre de dire ça, vu que la moitié de ma jambe n'existe plus. Je ralentis un peu. On va éviter de peter sa prothèse alors que ça fait seulement une semaine qu'on l'a changé... J'arrive enfin au rez-de-chaussée, à bout de souffle. Je cours vers ma voiture, plutôt, je fais de la marche rapide vers ma voiture. S'asseoir est devenu une bénédiction depuis que je me suis fait amputer.

Je rejoins enfin l'Avenue P de Brooklyn. Trouver une place de parking ici est devenu un miracle pour tout les habitants. Miracle ! Je viens d'en trouver une ! Une fois garé, je cours, non pardon, je marche rapidement vers la petite salle polyvalente où tout les jeudis soir à 18h, le groupe de soutien, pour les personnes atteintes de troubles obsessionnels, de mon père se réunit.

Il n'y a personne à l'extérieur. J'en déduis qu'ils n'ont pas terminé, et que j'ai couru pour... rien du tout. Nickel... J'entre tout de même à l'intérieur, même si l'idée d'entendre des gens totalement inconnu parler de leurs pensées les plus bizarres me fait un peu flipper.

J'entre discrètement dans la salle. Je les vois tous en cercle. On se croirait en pleine séance des alcooliques anonymes. Cette pensée me fait sourire. Je vois mon père qui écoute attentivement son voisin de gauche. D'ailleurs tout le monde l'écoute attentivement. Je me surprend à l'écouter aussi, et ce qu'il dit me surprend un peu :
« Depuis qu'ils sont arrivés, ça s'est aggravé. Je vais de plus en plus chez le docteur. Je sais au fond que je ne suis pas malade. Mais, je n'arrête pas de penser que ces créatures sont venus pour nous donner un virus mortel. »

Je savais que je n'aurais pas dû entrer. Ce qu'il dit me fait des frissons sur les bras. Ça ressemble à ce que j'ai lu sur Internet. La « panique » de l'humanité.

Une fois que le gars a finit de tous nous faire peur, mon père me regarde, mais trop longtemps. Alors, maintenant tout le groupe me regarde. Je me sens rougir. Je n'ai qu'une envie, me tirer au plus vite de cette endroit rempli des obsessions bizarres d'une dizaine de personnes. Mais avant que ma jambe valide et ma jambe de cyborg ne commence à fonctionner, le meneur du groupe, Larry, m'interpelle :
« Sam ! Ravi de te voir ! Viens, joint toi au groupe ! »

SIGMAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant