Prologue

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Pdv Narrateur :


          Nous étions en mai, bien que l'air était encore frais. Le soleil commençait son ascension dans le ciel, une lumière orangée se frayant un chemin entre les arbres. Un jeune squelette était assit sur une souche, un chevalet face à lui et un pinceau en main. Il s'était levé très tôt pour peindre le levé du soleil dans cette clairière en bordure du village. Une fois la toile achevée, il s'étira longuement, la tension de ses membres retroussant ses manches et dévoilant des courbes noires sur ses avant-bras. Il réajusta machinalement ses vêtements puis partit faire un tour. C'était son petit rituel, une fois par mois il partait peindre en forêt puis récoltait diverses choses pendant que sa peinture séchait : fruits, herbes médicinales, fleurs colorées et échantillons de terres pour sa peinture et tout ce qu'il estimait rentable et qu'il pouvait porter. Cette fois-ci il récupéra une douzaine de pommes sauvages, un petit boisseau de bois mort, un bouquet de fleurs dorés, un pot d'ocre et une pleine bourse de fraises des bois. Fier de sa récolte, le jeune peintre s'en alla récupérer son matériel et son tableau. Il récupéra négligemment sa palette sur la souche et tendis une main pour récupérer son pinceau, mais ce dernier n'était pas là. Le vent l'aurait-il fait tomber dans l'herbe ? Il s'agenouilla dans l'herbe encore pleine de rosée et commença à fouiller autour de son "siège". Peine perdue. Il se redressa et épousseta son pantalon maintenant maculé de terre au niveau des genoux. Lâchant un soupir frustré, il se retourna pour emballer sa toile, et remarqua que le pinceau disparu était posé sur le chevalet.


_ Étrange, j'étais pourtant sûr de l'avoir laissé avec ma palette...


     Il regarda autour de lui, comme si l'explication se trouvait derrière un buisson. Finalement il retourna à son rangement puis, une fois chargé comme un camelot, il prit le chemin du village.


     Le squelette arriva aux portes du village, une hotte de provision sur le dos, son chevalet sous un bras et sa toile sous l'autre. Les gardes, deux chienthropes, le fixaient de leur habituel air méfiant et, comme d'habitude, le peintre franchit la porte en silence, tête baissée. C'était normal, enfin la norme plutôt, ici. Malgré sa maîtrise de l'anglais, son accent trahissait ses origines étrangères, sans compter sa passion pour les arts que les gens du coin jugeaient inutile. Et puis il y avait aussi le fait qu'il se rendait régulièrement dans la forêt qui était soi-disant maudite : soi-disant car, malgré toutes les histoires et rumeurs que les villageois se transmettaient à son sujet, aucun incident ne fût recensé depuis des années. Et comme il n'était pas superstitieux, il était encore plus mis à l'écart. Les joies de l'éducation campagnarde, pensa-t-il. Alors qu'il marchait jusqu'à chez lui, une voix familière interrompu le fil de ses pensées.


_ ENCRE !!!


Pdv Encre :

     Un squelette en armure et aux pupilles aussi bleus que sa cape me chargea, les bras écartés. Par un simple réflexe, ou plutôt par habitude, je pivotait à 45° et esquivait le chevalier tel un torero. Ce dernier manqua de tomber en avant puis se retourna vers moi en affichant un grand sourire.


_ Azur, je t'ai déjà dit de ne plus me faire de "plaquage de câlins", lui dis-je sur un ton faussement énervé.

_ Je ne fais que mon devoir de garde en testant tes capacités à esquiver les attaques, déclara-t-il fièrement, et j'ai parfaitement le droit de faire un câlin de bienvenue à mon meilleur ami, termina-t-il avec un clin d'œil malicieux.

Mon remède : ton amour [VampVerse]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant