Lettre émouvante d'une mère à son fils

1K 15 0
                                    




Lettre émouvante d'une mère à son fils

Voici   la   lettre   d'une   mère   meurtrie qu'elle  adresse  à  son  fils  bien-aimé.  Cette pauvre  mère,  après  avoir  fait  son  éducation, veillée les nuits pour lui, sacrifiée sa vie et son bonheur pour sa cause, et organisé son mariage avec   une   des   jeunes   filles,   s'est   vue soudainement  reniée  par  ce  dernier  en  lui désobéissant et la rejetant.

Elle  dit  dans  un  extrait  de  sa  lettre :« Mon fiston, il y a maintenant vingt-cinq ans, ce  fut  dans  ma  vie  une  rayonnante  journée lorsque  le  médecin  m'informa  que  j'étais enceinte. Tu sais, mon fils, les mères maîtrisent bien  le  sens  de  ce  mot ;  c'est  à  la  fois  un mélange de joie et de bonheur, avec le début de la fatigue et les changements psychologiques et physiologiques.

Après  cette  bonne  nouvelle,  je  t'ai  porté dans mon ventre pendant neuf mois mon fils, tout en étant heureuse et enjouée. Pourtant, je me levais péniblement, je dormais difficilement, je  mangeais  à  contrecœur,  et  je  respirais malaisément.

  Malgré  tout,  cela  n'a  jamais affaibli  l'amour  que  je  te  porte  et  la  joie  de t'avoir. Au contraire, plus les jours passaient et plus  mon  amour  pour  toi  ne  cessait  de  se développer et le désir de te voir ne cessait de grandir.  Je  t'ai  porté,  mon  fils,  subissant  pour toi  peine  sur  peine  et  douleur  sur  douleur.

Cependant,  j'étais  heureuse,  heureuse  chaque fois que je ressentais dans mon ventre un de tes mouvements.  Je  me  réjouissais  lorsque  tu prenais du poids bien que la grossesse m'était pénible.

C'est en effet une longue fatigue.          Après cela, l'aube de cette fameuse nuit est arrivée, cette nuit où je n'ai pas dormi, où je n'ai pas pu fermer l'œil. Cette nuit, j'ai été secouée par  les  douleurs,  les  difficultés,  l'anxiété  et  la peur. Une situation telle qu'il est impossible de la décrire par écrit ou même oralement.

Je  jure  par  Allah  mon  enfant,  à  maintes reprises, j'ai perçu la mort de mes propres yeux jusqu'à ce que tu viennes au monde. Tes larmes de  naissance  se  sont  mêlées  à  mes  larmes  de joie,  et  toutes  mes  douleurs  et  mes  blessures disparurent.

Mon cher fils, pendant des années de ma vie, je t'ai porté dans mon coeur, je t'ai lavé de mes propres mains, mon giron fut ton lieu pour dormir et de ma poitrine tu prenais ta nourriture.  J'ai  veillé  mes  nuits  pour  que  tu dormes, et durant mes jours, je me suis fatiguée pour  ton  bonheur.

  Mon  seul  souhait  est  de pouvoir entrevoir ton sourire et ma joie de tout instant est que tu me demandes de te préparer quelque chose. Ceci était mon bonheur extrême. Je demeurais ainsi pendant tous les jours et les nuits  qui  s'écoulèrent.

  Je  demeurais  une servante   sans   reproche,   une   nourrice ininterrompue et une travailleuse sans relâche. Ceci jusqu'à ce que tu aies atteint ta maturité et ta  pleine  croissance,  et  jusqu'à  commencer  à voir en toi les signes de la virilité.           Donc,  je  me  suis  précipitamment  mise  à courir ici et là pour te trouver la femme que tu demandais.  Puis  vint  le  jour  de  ton  mariage.

Mon cœur déchiré, alors mes larmes coulaient, car j'étais d'une part heureuse de contempler ta nouvelle  vie  de  bonheur,  mais  d'autre  part, j'étais  triste  de  te  quitter.  Ensuite,  les  heures s'écoulèrent  lentement,  mais  brusquement  tu n'étais plus le fils que j'avais connu auparavant.

Tu m'as rejeté et tu as feint d'oublier mes droits sur toi : les jours passent sans que je te voie, nit'entende.  Tu  as  feint  d'ignorer  celle  qui  t'a présenté le meilleur service. Mon enfant, je ne demande  rien  de  plus  que  de  me  compter parmi les membres les plus éloignés de tes amis et  parmi  ceux  que  tu  rencontres  le  moins souvent.

Mon   tendre   fils,  fais  en  sorte  de m'accorder chaque mois une place dans ta vie, pour te voir ne serait-ce que quelques minutes. Mon cher fils, sache que mon dos s'est courbé, mes   membres   tremblotent,   les   maladies m'exténuent et le dépérissement me frappe.

En effet,  je  ne  me  lève  que  difficilement  et  ne m'assieds  que  péniblement.  Malgré  tout,  mon cœur  ne  cesse  d'être  animé  par  ton  amour.  Si un jour une personne te montre du respect, tu t'empresserais de la remercier pour avoir bien agi et pour le bienfait reçu, alors que dire de ta mère – que mon Seigneur te garde !-- qui a été bonne envers toi, d'une bonté que tu ne conçois pas et d'une bienfaisance à laquelle tu es ingrat.

Cette mère qui était aux petits soins avec toi et s'est  occupée  de  toi  des  années  successives ; cette  mère  qu'a-t-elle  donc  récoltée  comme récompense   et   qu'a-t-elle   obtenue   en compensation ?! Comment en es-tu arrivé à être aussi  insensible  et  comment  le  temps  a-t-il autant agi sur toi ?!

  Mon    fils    chéri,   chaque   fois   qu'on m'apprend que tu es  heureux dans ta vie, ma joie et ma réjouissance redoublent. Cependant, je suis étonnée par ton comportement alors que tu  es  le  produit  de  mes  mains.

Je  me  pose  la question :  quel  crime  ai-je  commis  pour  être devenue  ton  ennemie  et  pour  ne  plus  vouloir venir me voir et pour te montrer réticent à mon égard ?! Pourtant, je ne vais pas me plaindre de toi  (auprès  d'Allah)  et  je  ne  vais  pas communiquer  ma  tristesse  (à  Allah),  car  si jamais  elle  s'élève  au-dessus  des  nuages  et monte  jusqu'aux  portes  du  ciel,  alors  le malheur  te  frappera  pour  avoir  été  ingrat (envers  moi),  le  châtiment  t'atteindra,  et l'adversité  s'installera  dans  ta  propre  maison.

Non ! Je ne le ferai pas, car tu es toujours ô mon enfant le fruit de mes entrailles, le doux parfum  de  ma  vie,  et  le  plaisir  de  mon existence.

Réveille-toi  mon  fils,  la  vieillesse  n'est plus  si  lointaine,  les  années  passent  et  tu deviendras un père âgé à ton tour, mais sache que la peine est proportionnée à la faute. À ton tour, tu écriras à ton fils en pleurs de la même façon que je t'ai écrit. Certes, les litiges seront jugés par Allah. »

          Crains  Allah  au  sujet  de  ta  mère,  sèche ses larmes, et allège sa souffrance. Ensuite si tu le désires, déchire donc sa lettre, mais sache que quiconque fait une bonne œuvre, c'est pour son bien,  et  quiconque  fait  le  mal,  il  le  fait  à  ses dépens. [..]

  D'après  Zaïd  qui  demanda  à  Hassan  Al-Bassry : « Qu'en  est-il  de  l'invocation  des parents pour leur enfant ? » Il répondit : « c'est pour lui sa délivrance. » J'ajoutais : «  Qu'en est-il  si  l'invocation  des  parents  est  contre  leur enfant ? »  Il  répondit :  « c'est  pour  lui  son anéantissement. » c.-à-d. sa perte.

Le bon comportement  envers la mèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant