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GABRIELLE

— Vous êtes arrivé à destination m'annonça la voix du GPS.

Je soufflai de frustration en me rendant compte que je ne voyais absolument pas où j'étais. Je vérifiai une nouvelle fois l'adresse avant de finalement descendre de mon vélo et continuer à pied.
Quand je me posai devant le bâtiment que mon téléphone avait désigné comme « ma destination », toute l'excitation que j'avais eu avant d'arriver s'envola instantanément pour laisser place à de la déception.
Ça ne pouvait pas être là ? On m'avait vendu du rêve sur le site et je me retrouvais en face de deux grandes portes grises en métal glauques semblables à celles d'une prison.
J'avais pourtant vérifié au moins 4 fois l'adresse avant de la rentrer dans le GPS,  je la connaissais même par coeur à force de l'avoir lu et noté:

« 5 rue des beaux arts »

Je me rappelle encore comment j'avais eu des étoiles dans les yeux en trouvant cette annoncé sur le net. Il me paraissait être un petit bout de paradis, et surtout une chance à prendre pour un nouveau départ, après tant de temps de recherches.
De plus, la situation devenait urgente, je ne voulais pas squatter indéfiniment chez ma tante même si elle avait prétexté que je pouvais rester autant de temps qu'il le faudrait. Cela faisait maintenant à peu près deux mois que j'étais chez elle et je sentais clairement que je commençais un peu à déranger.
Alors, quand je suis tombée sur l'annonce de ce petit appartement, mignon sur les photos, un peu petit mais pas trop cher, j'ai littéralement sauté sur l'occasion, mais, maintenant devant la façade je me dis que j'aurai sûrement dû me poser et réfléchir un peu plus avant de me projeter autant.

La devanture du dit bâtiment avait l'air assez vieille, d'un gris délavé où deux grandes portes métalliques étaient comme coincées entre les murs. Ça donnait tout sauf envie d'y habiter ou même d'y entrer. Les photos du site devaient bien dater de plusieurs décennies maintenant, tu t'es bien fait rouler ma cocotte pensais-je.

Je fus stopper dans ma contemplation par un raclement de gorge. Ma tête se tourna doucement avant de s'abaisser vers un homme d'a peu près 1m50 qui me regardait de ses grands yeux à travers ses toutes petites lunettes.

— Vous devez être mademoiselle Gabrielle Diaz, je suis Monsieur Malaplaine, l'agent immobilier enchanté dit-il en avançant sa main vers la mienne avant de la serrer fermement.

Il n'était pas très grand, ni même imposant mais il avait une sacrée poigne, il m'avait broyé les os de la main.

— Oui, c'est bien moi, enchanté

Donc c'était bien là. J'eus envie de me plaindre des photos quelques peu mensongères, mais la petite tête de mon agent immobilier toute sympathique m'en dissuada, et puis si ça se trouve l'appartement en lui-même est bien.
Les grandes portes s'ouvrirent alors sur une petite cour commune où se faisaient face deux immeubles. Nous entrons alors dans celui de gauche et s'entama alors une montée intense de 4 étages. Comment vous dire que arrivés devant la porte du logement, nous étions tous les deux essoufflés comme des bêtes.

— Il n'était pas précisé que l'immeuble possédait un ascenseur ? me risquais-je a demander.

— Il est en panne pour l'instant me répondit t-il désolé avant de se tourner et d'enfoncer la clé dans la serrure.

J'avais peur mais je trépignais tout de même d'impatience de découvrir ce logement.
Pourtant quand je pénétrai à l'intérieur, c'est une vague de déception et d'horreur qui m'envahit.
L'appartement était certes plutôt spacieux pour un appart à Paris, mais il était dans un état lamentable. Il y avait une odeur indéterminée abominable qui embaumait la pièce principale, en plus de ça, la moquette était tachée à plusieurs endroits, le papier peint avait été déchiré n'importe comment et, il y avait un trou dans la porte de la salle de bain! Un trou, un véritable trou! Mais comment on peut laisser un appart dans cet état?
Une violente envie de pleurer me prise : encore une déception, encore un échec, encore des recherches à reprendre. Ça me paraissait une si bonne idée, quelle bouffonne je suis !

FUKKATSUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant