Et il faut que tu saches que je n'ai pas été toujours la fille méfiante que je suis.
Moi aussi j'ai rêvé, quand j'étais plus jeune, de ces amours de contes de fées et d'un « ils vécurent heureux pour toujours » . Je croyais que le premier vrai amour était forcément le bon, et qu'il durait à jamais. Je pensais que quand les gens promettaient, ils ne trahissaient pas.
Surtout, je pensais que l'Amour était toujours plus fort que tout, dans toutes les circonstances, quelques soient les dégâts.
Mais j'ai appris, à mes dépends, que les promesses ne sont que des paroles en l'air, que l'absence d'actes est déjà un acte en lui-même, que les « pour toujours » finissent souvent en « plus jamais » et que la force de l'Amour ne suffit pas à tout guérir.
J'ai surtout appris à me méfier, des autres mais surtout de moi-même. Je me méfie de la force avec laquelle on peut aimer, elle est souvent proportionnelle à la souffrance qu'on éprouve quand tout s'effondre.
Je me suis dis que l'Amour n'était pas fait pour moi, ou que je n'étais pas faite pour ça. Ni pour aimer, ni pour être aimée. Je pensais qu'aimer était un privilège réservé à certaines personnes qui le méritait, et que je n'en faisais pas partie. Je pensais que je n'étais pas quelqu'un de suffisamment bien, de suffisamment belle, de suffisamment tout. J'avais cessé d'y croire.
Mais je t'ai rencontré.
Je t'ai rencontré à une période charnière de ma vie, après une grande tempête dans mon existence et la fin d'un tumultueux chapitre.
Tu es arrivée, comme un rayon de soleil après l'orage. Et tu as tout changé.
J'ai trouvé dans le creux de tes bras la réponse à toutes mes questions. J'y ai trouvé la paix et la sérénité, j'y ai trouvé cette sensation de bien-être que j'ai toujours cherché.
J'ai trouvé dans ton regard ce que je n'ai jamais perçu chez les autres. J'y ai trouvé des étoiles qui brillaient de mille feux, j'y ai trouvé tellement d'amour et de bienveillance, j'y ai trouvé ce que j'ai vu de plus beau.
J'ai trouvé sur ta bouche le goût de l'amour et de la passion, même celui du désir. J'y ai trouvé le goût des départs douloureux et des retrouvailles passionnées. Je les ai vu prononcer des mots que je n'aurais jamais pu imaginer me concernant.
J'ai trouvé en toi tant de belles choses, des choses que je ne pensais pas possible. Je ne pensais pas que tu pouvais exister, je ne pensais pas que j'allais te rencontrer, je ne pensais pas que tu allais m'aimer. Surtout, je ne pensais pas que tu ferais tomber mes doutes et mes craintes aussi facilement. Comme si tu étais une évidence, mon évidence.
Je ne pense pas le mériter, mais au final, je ne suis pas sûre que l'Amour soit une question de mérite.
Nous avons eu la chance d'avoir nos chemins qui se croisent, et j'espère que désormais ils resteront liés pour longtemps.
