TEMPÊTE

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[dialogue]

Nous étions tous les deux assis sur le sable tout près de l'eau. Les vagues avaient un bruit qui berçaient nos cœurs meurtris.

- Pourquoi s'infligent-ont ça ? Pourquoi serais-ce si difficile ?

Je savais pourquoi il me disait cela. Comment lui expliquer que j'avais peur de perdre l'être aimé ? Que ce mur autour de moi menaçait de céder face à ces baisers ? Que cette cage m'aidait a maintenir toute cette rage qui devait rester enfermer ?

- Tu sais je suis comme ces vagues. Comme cet océan. Paisible. Mais tu sais à un moment où un autre tout cela s'agite et détruit quiconque l'approche de trop près. Je suis son reflet. A un moment donné, je vais exploser. Je vais céder à force de maintenir ce grondement en moi. Serais tu blessé ? Ce serait plus fort que moi. Je t'emporterai. Alors éloigne toi. Tu ne mérite pas ça.

Nous nous regardions dans les yeux. Pendant ce qui me paru une éternité, j'avais même cru l'avoir vu verser une larme, alors que c'était juste le ciel étoilé qui se reflétait sur ces yeux que je ne pouvais déchiffrer.

- Tu sais je préfère me noyer dans des eaux agitées que de te laisser seul dans ce merdier. Penses tu que je te regarderais couler ? Que je ne nagerai pas jusqu'à toi ? Et bien tu as tort. Je serais à tes côtés , contre vents et marrées. Pour te sauver. Tu n'es pas seul face à ça. Je suis cette ancre, ce soleil, qui empêchera la tempête en toi d'exploser. S'il te plaît dit moi que tu ne l'oublieras pas quand cela t'arrivera.

Je soupirais. Je baissais les yeux sur nos doigts entrelacés. Je retirait la mienne doucement. Ces yeux s'assombrissent d'une tristesse infinie. Mon cœur cédait.

- Je ne peux m'autoriser d'espérer ceci. J'imagine le soleil envahis par de gros nuages noircis. J'imagine cette ancre trop légère pour tenir au fond de la mer. Je suis désolée, mais le retardataire est déjà lancé, je dois t'épargner.

Une larme coulait. Le vent se levait. Une tempête se préparait. Je partais. Lui restais. Et pourtant je l'aimais.

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